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5 décembre 2013 4 05 /12 /décembre /2013 00:00

Napoléon quitte l'armée en retraite

 

Après avoir envoyé le 3 décembre, son aide de camp, le colonel (Anatole de Montesquiou), porteur du tragique 29ème bulletin, Napoléon, arrivé à Molodetchna, sait qu'il doit quitter l'armée en retraite

"Dans l'état actuel des choses, je ne puis en imposer à l'Europe que du palais des Tuileries" dit-il dans une entrevue avec Caulaincourt.

Arrivé à Smorghoni, le 5 décembre, Napoléon reçoit le gouverneur de Vilna, Hogendorp.

Il dicte ses ordres et passe le commandement des troupes à Murat avant son départ, fixé à 22 heures.

L'Empereur et Caulaincourt quittent l'armée et voyagent dans une dormeuse, en grand secret.

 

 

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5 décembre 2013 4 05 /12 /décembre /2013 00:00

en traineau avec l'Empereur

  Dix heures du soir.

 

Trois voitures quittent le village de Smorgoni et s'enfoncent dans la nuit.

Il neige et la température est glaciale.

Dans la première voiture ont pris place Napoléon et son Grand Ecuyer, le général Armand de Caulaincourt, duc de Vicence.

La Grande Armée est enlisée dans les plaines enneigées de Russie.

Ayant appris le complot du général Malet, l'Empereur a confié le commandement en chef à Murat et rentre en France.

Pendant quatorze jours et quatorze nuits, Caulaincourt partage avec le maître de l'Europe cet épisode unique dans l'Histoire, Napoléon médite sa défaite sur le sol russe et dresse un bilan de son action.

Le soir

 

A l'étape, d'une plume vive et libre, sans flatterie aucune, Caulaincourt, homme de coeur et de droiture , consigne les confidences de l'Empereur.


Malgré la défaite, Napoléon croit toujours en son destin.

Il expose à son Grand Ecuyer ses vues sur l'Europe et le monde.

 

En traineau avec l'Empereur, Général de Caulaincourt,. ed. Arléa, 22 €

 

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3 décembre 2013 2 03 /12 /décembre /2013 00:00

Au lendemain de la bataille que se passa-t-il ?

 

 

·         De 4 à 6 h du matin, l'Empereur reçoit, à la maison de poste de Posoritz, le prince Jean de Liechtenstein, qui vient solliciter un armistice[1]. Il lui dit : « …Vous me faites faire une grande faute, ce n’est pas après les batailles qu’il faut avoir des conférences. Je ne devrais être que soldat aujourd’hui, et je ne dissimule pas que, comme tel, je ne devrais que poursuivre une victoire et non pas écouter des paroles de paix… ». Le général autrichien lui répliqua : « …Votre Majesté n’a plus rien à conquérir. La bataille est si complète qu’Elle ne peut rien y ajouter. La paix seule peut ajouter à sa gloire… » Savary, dans ses « Mémoires du duc de Rovigo pour servir à l’histoire de l’Empereur Napoléon » T I, Ed. Garnier frères – Paris – 1900,  place inexactement cet entretien au château d’Austerlitz.

 

·         Puis, il écrit à Murat l’ordre de poursuivre l’ennemi (Corresp 9536).

 

·         Il écrit à Joséphine : « …Je t’ai expédié Lebrun[2] du champ de bataille. J’ai battu l’armée russe et autrichienne commandé par les deux empereurs. Je me suis un peu fatigué, j’ai bivouaqué huit jours en plein air, par des nuits assez fraîches. Je couche ce soir dans le château du prince Kaunitz, où je vais dormir deux ou trois heures. L’armée russe est non seulement battue, mais détruite. Je t’embrasse… » (Lettres)

 

·         Lannes dès 8 h du matin, a ordre de suivre la cavalerie de Murat qui pourchasse l’ennemi, et il se porte sur Stanitz pour gagner le flanc droit de l’ennemi. (Ronald Zins « Le maréchal Lannes » - Ed Horace Cardon – 2009 – p. 204)

 

·         Dans la matinée, il parcourt le champ de bataille à cheval, de part et d’autre de la route d’Olmütz. Puis, il monte en berline et va s’établir au château d’Austerlitz, ancien château des princes de Kaunitz. Il se rend dans les chambres que venait d’occuper le tsar. C’est là qu’il rédigera sa célèbre proclamation à ses troupes : « …Soldats, je suis content de vous. Vous avez, à la journée d’Austerlitz, justifié tout ce que j’attendais de votre intrépidité ; vous avec décoré vos aigles d’une immortelle gloire. Une armée de 100 000 hommes, commandée par les empereurs de Russie et d’Autriche, a été, en moins de 4 h, ou coupée ou dispersée. Ce qui a échappé à votre fer s’est noyé dans les lacs…Cette infanterie tant vantée, et en nombre supérieur, n’a pu résister au choc, et désormais, vous n’avez plus de rivaux à redouter…et il vous suffira de dire – j’étais à la bataille d’Austerlitz – pour que l’on vous réponde – voilà un brave… » (Corresp 9537).

 

·         Il écrit à Joseph : « …Quoique j’ai bivouaqué ces huit derniers jours en plein air, ma santé est cependant bonne. Ce soir je suis couché dans un lit, dans le beau château de M. de Kaunitz, à Austerlitz, et j’ai changé de chemise, ce qui ne m’était pas arrivé depuis huit jours… » (Corresp 9538).

 

·         Il écrit aux évêques de faire chanter un Te Deum pour remercier Dieu de sa protection (Corresp 9539).

 

·         Il écrit à Talleyrand : « …Je ne puis vous écrire que deux mots : une armée de 100 000 hommes, commandée par les deux empereurs, est entièrement détruite. Tout protocole est inutile. Les négociations deviennent nulles, puisqu’il est évident qu’elles étaient une ruse de guerre pour m’endormir. Le général Gyulai a écrit au prince Charles qu’il y aurait bataille ; il fait alors le métier d’espion. Dites à M. de Stadion que je n’ai pas été la dupe de leur ruse ; que c’est pour cela que je les ai renvoyés de Brünn ; que, la bataille étant perdue, les conditions ne peuvent plus être les mêmes… » (Corresp 9540).

 

·         Il dicte le 30ème bulletin de la Grande armée, où il explique le déroulement de la bataille ; il le conclut ainsi : «…Jamais champ de bataille ne fut plus horrible.  Du milieu des lacs immenses on entend encore les cris des milliers d’hommes qu’on ne peut secourir. Il faudra trois jours pour que tous les blessés ennemis soient évacués sur Brünn ; le cœur saigne. Puisse tant de sang versé, puissent tant de malheurs retomber enfin sur les perfides insulaires qui en sont la cause. Puissent les lâches oligarques de Londres porter la peine de tant de maux… » (Corresp 9541 paru dans « le Moniteur » du 16.12).

 

·         Il a mal aux yeux[3] et se les soigne avec des lotions chaudes d’eau de rose étendue d’eau pur. Il passe la nuit dans une pièce du rez-de-chaussée du château.

 

·         Friant écrit à Davout, son compte rendu de la bataille : « …J’ai l’honneur de vous adresser quelques détails sur la part que les troupes à mes ordres ont eue au succès d : la glorieuse journée d’hier…En conséquence de vos ordres, la division avait été divisée en trois brigades : la première, composée du 108e régiment et des voltigeurs du 15e, était aux ordres du général Heudelet ; la seconde, composée du 48e et du 111e, était aux ordres du général Lochet ; le général Kister commandait le 15e et le 33e de ligne ; dans cet ordre, elle marchait par échelons se dirigeant sur Telnitz, lorsque, arrivée à la hauteur de Rebeschowitz, il lui fut ordonné de se porter sur Sokolnitz, dans le même ordre de marche qui avait été disposé. La brigade du général Heudelet força alors le pas ; elle joignit Sokolnitz, qu’elle trouva occupé par l’ennemi ; bientôt, elle battit la charge, se précipita dans le village en faisant un carnage affreux de tout ce qui se trouva devant elle ; l’ennemi, très en force, soutint la charge. On continua de part et d’autre de combattre avec beaucoup d’acharnement ; mais comme le général Heudelet commençait à s’établir dans les premières maisons, une décharge qu’un régiment de la division du général Legrand fit malheureusement sur ses troupes, qu’il prit pour l’ennemi, le força à se jeter dans le petit bois qui se trouve à la gauche du village, après avoir longtemps soutenu le feu et les efforts d’un corps de 5 000 à 6 000 Russes, et leur avoir pris deux drapeaux, et pris et repris plusieurs pièces de canon ou caissons. L’ennemi, toutefois, s’était déjà rendu maître des hauteurs en arrière de Sokolnitz, lorsque la brigade du général Lochet arrive au pas de charge ; le 48e marche à lui, l’attaque à la baïonnette, le culbute et parvient à s’emparer des premières maisons de l’extrême droite du village…Le 111e régiment, qui était resté en bataille à quelque distance en arrière, se porte aussitôt en avant ; il charge avec vigueur un gros amas de gens s’avançant sans ordre, sans chefs, et jetant des clameurs horribles ; il les repousse, puis il attaque un corps nombreux qui marchait pour couper les communications de la brigade Lochet avec celle du général Kister qui arrivait et se déployait sur la gauche. Les 15e et 33e, à peine arrivés et déployés, marchent à l’ennemi ; rien ne résiste à leur vigoureuse attaque ; le 15e se dirige sur le pont, en chasse un corps dix fois plus nombreux que lui, pénètre dans Sokolnitz pêle-mêle avec les Russes en immolant à la baïonnette tout ce qui prétend s’opposer à lui. Cependant l’ennemi recevait à chaque instant de nombreux renforts de sa droite ; il parvient encore à réunir ses troupes éparses et battues, il les ramène au combat du village, dans la plaine et sur les hauteurs ; deux fois de suite elles y sont repoussées, deux fois il les ramène à la charge et parvient à nous obliger nous-mêmes à un mouvement rétrograde. Le 15e avait été obligé de se retirer jusque sur les hauteurs qui étaient précédemment à sa gauche ; le 33e, qui se trouve par ce mouvement découvert et débordé sur son flanc, doit faire également un mouvement rétrograde. Le 15e avait été obligé de se retirer jusque sur les hauteurs qui étaient précédemment à sa gauche ; le 33e, qui se trouve par ce mouvement découvert et débordé sur son flanc, doit faire également un mouvement rétrograde. Je crus qu’il fallait alors frapper un coup décisif. Je ralliai le 15e et le fis marcher de nouveau en avant. Je ralliai ensuite le 33e, lui fis faire un changement de front et l’élevai sur le flanc gauche de l’ennemi ; de là il marcha aux Russes avec fureur, la baïonnette croisée, les renversant et en faisant un carnage affreux. De toutes parts on battit la charge. L’ennemi, pour cette fois, est mis en déroute sans retour et sans qu’il lui soit donné un seul moment de reprise. Il se sauve dans le plus grand désordre du côté du lac. Le village, les hauteurs sont emportés. Bientôt nous sommes maîtres du champ de bataille. Vingt pièces ou obusiers tombent en notre pouvoir avec un grand nombre de prisonniers. L’ennemi, en se retirant, abandonne ses bagages, jette son butin et ses armes pour se sauver avec plus de vitesse. La terre demeure jonchée de morts et de blessés, qui sont abandonnés à la merci de nos braves troupes... » (« Opérations du 3e corps – 1806-1807 » rapport du maréchal Davout, duc d’Auerstaedt. Paris – Calmann Lévy – 1896 – p. 213 à 215). 

 

C.F

[1]  Voir tableau de Carle Vernet au château de Grobois.

[2]   Le colonel.

[3]   Il ne guérira que le 10.

 

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2 décembre 2013 1 02 /12 /décembre /2013 00:00

 

Recette

La recette de momification du chirurgien Larrey est à la portée de tous.

Même Céline compte l'employer bientôt, avec René...

2 décembre 1805. Tombé à Austerlitz, le colonel Morland est embaumé sur ordre de Napoléon. Recette.

Pas malin de mourir le jour d'une grande victoire. Mais c'est grâce à la vaillance d'hommes comme le colonel Morland (avec d!) que Napoléon remporte la grande victoire d'Austerlitz, le 2 décembre 1805.

 

À la tête de quatre escadrons de chasseurs à cheval, il fait partie de ces héros qui parviennent à repousser la charge de la cavalerie de la garde impériale russe, marquant la victoire définitive des Français. François Louis de Morlan (sans d !), 34 ans, se bat comme un lion. Blessé mortellement, il est transporté à Brno, où il expire trois jours plus tard. L'empereur, à qui on a parlé de sa bravoure, décide d'en faire un exemple pour la patrie. Il ordonne que son corps soit rapatrié à Paris pour être placé dans un monument au centre de l'esplanade des Invalides.


 

La légende prétend que, faute des ingrédients nécessaires pour embaumer un corps, les médecins auraient plongé Morland dans un tonneau de rhum pour le conserver jusqu'à Paris.

Une belle foutaise !

La dépouille du colonel a bel et bien été momifiée par le chirurgien français Larrey à l'hôpital militaire de Brno.

Dans ses Mémoires et campagnes, celui-ci laisse une belle description de son procédé "qui me paraît préférable à celui des Égyptiens"

Pour ceux que cela intéresse, voici sa recette.


"Si le sujet dont le corps doit être embaumé est mort de maladie chronique, avec marasme, pourvu qu'on ne soupçonne point des dépôts purulents dans les viscères, que la putréfaction ne soit pas déclarée et que le corps soit intact à l'extérieur, on peut conserver les entrailles dans les cavités respectives, excepté le cerveau qu'il faut toujours extraire"

Larrey recommande de commencer par un nettoyage de fond en comble du patient.  

"Dans cette supposition, on commencera par laver toute l'habitude du corps avec de l'eau pure et fraîche ; on fera passer dans les gros intestins des lavements du même liquide, et on absorbera avec la seringue vide les matières délayées qui n'auraient pu sortir par leur propre poids et la pression exercée sur le bas-ventre. On absorbera aussi les matières contenues dans l'estomac avec le même moyen. Il suffirait d'adapter une sonde oesophagienne au siphon de la seringue qu'on introduit dans le viscère par la bouche ou par une ouverture pratiquée à l'oesophage, au côté gauche du cou..."

Pour vider le crâne...

Une fois la dépouille propre comme un sou neuf, Larrey entame le traitement assurant la conservation des chairs.

"On remplit l'estomac et les intestins d'une matière bitumineuse qu'on met en fusion : on bouche les ouvertures et l'on procède de suite à l'injection du système vasculaire : pour cela, on détache un lambeau triangulaire de la partie antérieure et latérale gauche de la poitrine, vis-à-vis la crosse de l'aorte ; on coupe un ou deux cartilages qui la recouvrent ; on place dans l'intérieur de cette artère un siphon à robinet, à la faveur duquel on pousse une injection fine colorée en rouge, pour remplir les vaisseaux capillaires de tout le système membraneux. On fait immédiatement après, et par le même moyen, une seconde injection plus grossière pour remplir les artères et leurs ramifications, et une troisième pour les veines, qui doit être poussée par l'une des crurales : on laisse refroidir le cadavre et figer la matière des injections."


Maintenant, c'est la partie la plus délicate de la recette, celle que les candidats de Masterchef redoutent plus que tout : le déshabillage du crâne et l'extraction du cerveau : "Pour vider le crâne, on applique une large couronne de trépan à l'angle d'union de la suture sagittale à la suture occipitale, après avoir fait une incision longitudinale à la peau, sans couper les cheveux, qu'on a soin de conserver comme les poils des autres parties du corps. Cette ouverture faite, on rompt les adhérences et les replis de la dure-mère à l'aide d'un scalpel à deux tranchants, long et étroit ; on arrache les lambeaux de cette membrane avec une érigne mousse, et l'on fait sortir toute la masse du cerveau et du cervelet avec le même instrument, et des injections d'eau froide, qui dissolvent promptement la substance cérébrale ; on réunit ensuite les bords de la division des téguments avec quelques points de suture."


Troisième étape, redonner au cadavre un air présentable. "On remplit ensuite ces cavités de crin lavé et sec ; on rétablit les formes du bas-ventre, et l'on fixe les deux bords de l'incision au moyen d'une suture à points par-dessus ; enfin, l'on plonge le corps ainsi préparé dans une suffisante quantité de muriate suroxygéné de mercure, aussi forte qu'il est possible de l'obtenir : on le laisse tremper dans cette liqueur l'espace de quatre-vingt-dix à cent jours."

Le colonel est donc bien rapatrié dans un tonneau, mais le liquide n'a rien d'enivrant.

Couche de vernis

Reste à passer au séchage du spécimen : "Lorsqu'il est bien saturé de cette dissolution, on le place sur une claie, exposé à l'action graduée d'un foyer de chaleur établi dans un lieu sec et aéré. Au fur et à mesure que les parties se dessèchent, on rétablit les formes naturelles des traits de la face, la conformation des membres, et on leur donne l'attitude convenable ; on place deux yeux d'émail entre le globe rétracté de l'oeil et les paupières ; on donne une teinte aux cheveux relative à leur couleur, si on le juge nécessaire, et l'on passe, sur toute l'habitude du corps, un vernis légèrement coloré qui anime les teintes de la peau, et lui conserve l'aspect de la fraîcheur."


Le corps du colonel Morland arrive à Paris le 16 février 1806 accompagné par la garde impériale. En attendant la construction de son mausolée (qui ne verra jamais le jour), il est confié aux bons soins de la faculté de médecine de Paris.

Son embaumement est une formidable réussite au point qu'il semble aussi vivant que Johnny.

Sa famille même s'y trompe.

Une parente tombe en syncope, ne le croyant qu'endormi.

Durant des années, le pauvre colonel reste exposé parmi les momies de la faculté.

On l'y oublie.

Napoléon a d'autres soucis en tête que de lui bâtir son monument.

En 1818, sa famille parvient enfin à le récupérer pour l'enterrer dans l'église de son village natal de Souilly dans la Meuse.

 

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2 décembre 2013 1 02 /12 /décembre /2013 00:00

l'Empire brille de mille feux.

 

Notre-Dame de Paris tendue de velours aux armes impériales, vingt-quatre lustres tombant de la voûte, cinq cents musiciens et le pape "aux ordres" : revivont les fastes de cette cérémonie exceptionnelle où Bonaparte se fit proclamer empereur des Français.

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1 décembre 2013 7 01 /12 /décembre /2013 00:00

Son congé est prolongé pour six mois.

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30 mai 2013 4 30 /05 /mai /2013 23:00

Lorsque sortit des États généraux de 1789 cette souveraineté populaire qui jeta le gant à la monarchie de droit divin, Pérignon avait déjà payé la dette que tout citoyen doit à son pays. Il était né à Grenade, près Toulouse, le 31 mai 1754, et la position sociale de sa famille lui avait donné une sous-lieutenance dans le corps des grenadiers royaux de Guyenne ; il était devenu ensuite aide-de-camp du comte de Preissac. Rentré depuis quelque temps déjà dans la vie civile, avec la maturité de l'exercice et des années, il ne tarda pas à s'associer au nouvel ordre de choses, en acceptant les fonctions de juge de paix du canton de Montech. C'est dans l'exercice de cette magistrature nouvelle et populaire que les électeurs du département de la Haute-Garonne vinrent le prendre pour l'envoyer comme leur représentant à l'Assemblée législative. Il comptait alors trente-sept ans; il avait servi comme officier, il avait siégé comme juge; ces précédents devaient influer sur le reste de sa vie et lui enlever, soit dans les camps, soit dans les affaires, le caractère de la spécialité. En effet, au premier cri de guerre, le cœur du soldat s'allume sous la toge du législateur, et il va prendre le commandement d'une légion dans l'armée des Pyrénées-Orientales.

Le 17 juillet 1793, au combat de Thuir et du Mas-de-Serre, son intrépidité eut une grande part aux succès des armes françaises. Nommé général de division le 3 nivôse an II, il eut la gloire de sauver la place de Perpignan : il reçut dans cette affaire un coup de baïonnette à la cuisse. Vainqueur à la Jonquière, le 19 prairial, suivant, il commandait le centre de l'armée le 28 brumaire an III, à la bataille de la Montagne-Noire où périt Dugommier. Il lui succéda dans le commandement en chef. La victoire d'Escola, la prise de l'imprenable Bouton-de-Rose et de la ville justifièrent glorieusement le choix qu'on avait fait de lui. Le 4 messidor an III, le traité de Bâle réconcilia la France et l'Espagne, et Pérignon, ambassadeur a Madrid, fut chargé de cimenter les relations amicales que ses victoires avaient rétablies. Deux ans plus tard, le vice-amiral Truguet le remplaça dans ce poste important, et il alla reprendre son rang de bataille à l'armée d'Italie. Il commandait l'aile gauche à la bataille de Novi; ses deux divisions gardaient les vallées de la Bormida et du Tanaro. Pérignon défendait le village de Pasturana et faisait des prodiges de valeur ; mais, accablé par le nombre, il tomba, couvert de blessures, au pouvoir de l'ennemi. Ce ne fut qu'en l'an IX que les Russes le rendirent à la France. Le vainqueur de Marengo accueillit l'intrépide et malheureux soldat de Novi ; mais, âgé déjà de quarante-sept ans, Pérignon ne pouvait pas prendre place dans ce cortège de jeunes capitaines qui se pressaient autour du jeune héros.

Le 26 ventôse an IX, le sénat conservateur recevait le message suivant :

« Le premier Consul, en exécution de l'article de la Constitution, vous présente comme candidat à la place vacante au Sénat, le général Pérignon, qui a signé le traité d'alliance conclu le 26 fructidor an IV entre la France et l'Espagne. »

Et le Sénat répondait à ce message par l'arrêté suivant :

Extrait des registres du Sénat conservateur. 8 germinal an IX.

Vu le message du Corps législatif, du 24 ventôse dernier, par lequel il présente le citoyen Grégoire, l'un de ses membres, comme candidat pour une place vacante du Sénat conservateur ;

« Vu pareillement le message du premier Consul, du 26 du même mois, par lequel il présente pour la même place le général Pérignon ;

« Vu enfin le message du Tribunat du 28 ventôse, contenant présentation, pour la même place, du citoyen Démeuniers l'un de ses membres;

« Le Sénat, réuni au nombre des membres prescrits par l'article 90 de la (Constitution, procède, en exécution de l'article 16, au choix d'un sénateur entre les trois candidats qui ont partagé le vœu des autorités présentantes;

o La majorité absolue des suffrages recueillis au scrutin individuel se fixe sur le citoyen Pérignon, général de division ;

« Il est proclamé par le président membre du Sénat conservateur.

« Le Sénat arrête que cette nomination sera notifiée, par un message du Corps législatif, au Tribunat et aux consuls de la République. »

Tiré de l'armée active, Pérignon rentrait ainsi dans la carrière législative par la première magistrature de la République. Le premier Consul le jugeait déjà trop mûr pour le champ de bataille. On peut marquer ici, avec vérité, le terme de sa vie militaire. Lorsque le chef de l'État lui rendit l'épée du commandant, ce fut plutôt pour un service de représentation que d'activité. Le traité du 26 fructidor an IV avait laissé de l'incertitude relativement aux limites de la France et de l'Espagne du côté des Pyrénées ; Pérignon, qui avait signé ce traité, reçut, le 24 fructidor an X, la mission de régler ces difficultés, en qualité de commissaire extraordinaire.

Président du collège électoral de la Haute-Garonne le 19 ventôse an XII, le 16 floréal suivant il présentait au premier Consul une députation du collège, et terminait ainsi son discours à celui que dix jours plus tard le Sénat allait saluer du titre d'Empereur.

« O Napoléon ! lorsque le monde reste dans le silence de l'admiration en présence de votre renommée, les trente-cinq millions de Français pourraient-ils ne pas consacrer cette si grande prédilection dont le ciel les a favorisés en vous plaçant à leur tête ! Qu'ils vous portent sur le pavois entouré de tous les attributs dignes d'eux et de vous; qu'en même ternes toute votre famille y soit portée, saisie d'un pacte héréditaire indissoluble, et que la postérité soit ainsi forcée à reconnaître que la génération présente sut tester glorieusement et utilement en faveur des générations futures. »

Pérignon avait été mis en possession de la senatorerie de Bordeaux par disposition consulaire. Le lendemain de son élévation à l'Empire, Napoléon rendit un décret (29' floréal), qui créait quatorze maréchaux de France, auxquels étaient adjoints, avec le même titre, quatre sénateurs, parmi lesquels Pérignon, comme ayant commandé en chef. Nous rapportons le texte même du décret ; les pièces que nous donnons plus loin en feront ressortir l'intérêt.

Décret impérial.

NAPOLEON, empereur des Français, décrète ce qui suit :

Sont nommés maréchaux de l'Empire, les généraux Berthier, — Mural, — Moncey, — Jourdan, —- Masséna, — Augereau, — Bernadotte, — Soult, — Brune, — Lannes, — Mortier,—Ney, — Davoût, — Bessières.

Le titre de maréchal d'Empire est donné aux sénateurs Kellermann, Lefebvre, Pérignon et Serrurier qui ont commandé en chef.

Donné à Saint-Cloud, le 29 floréal an XII.

NAPOLEON. Par l'Empereur,

Le secrétaire d'État, MARET. Le maréchal sénateur devint, le 25 prairial an XIII, grand officier de la Légion-d'Honneur et grand Aigle le 13 pluviôse an XIII.

Gouverneur de Parme et de Plaisance en 1806, il reçut en 1808 l'ordre d'aller prendre le commandement en chef des troupes françaises dans le royaume de Naples en remplacement du général Jourdan, et la même année il fut créé grand dignitaire de l'ordre des Deux-Siciles. Le titre de comte de l'Empire venait de lui être conféré. Il ne quitta Naples qu'au moment où le roi se déclara contre la France.

Après la restauration du trône des Bourbons, le duc de Valmy, au nom des quatre maréchaux sénateurs, adressa la réclamation suivante:  A Monsieur, comte d'Artois, lieutenant-général du royaume.

«Paris, 15 avril 1814. « Monseigneur,

« Je viens, au nom de mes collègues, maréchaux-sénateurs, et au mien, comme doyen des maréchaux de France, réclamer près de Votre Altesse Royale contre l'ordre dans lequel on nous a placés par rapport aux autres maréchaux.

« Nous quatre, maréchaux-sénateurs, Kellermann, Lefebvre, Pérignon et Serrurier, avons été nommés des premiers et avant tous les autres, sans doute à cause de l'ancienneté de nos services et de nos grades de généraux en chef ou de division. Les autres maréchaux, même le maréchal Berthier, n'ont été nommés qu'après.

« Nous prions Votre Altesse Royale, lieutenant-général du royaume, d'avoir la bonté de nous faire rétablir dans l'ordre dans lequel nous devons être placés, et qui doit précéder MM. les maréchaux nommés depuis ces sénateurs.

« Entré au service comme cadet au régiment de Lowendal en 1752, chevalier de Saint-Louis avant l'âge prescrit par les règlements, j'ai passé par tous les grades. Nommé par Sa Majesté Louis XVI cordon rouge en 1791, lieutenant-général, général d'armée au commencement de 1792, j'ai commandé en chef les armées actives et de réserve jusqu'à ce jour. Doyen des maréchaux de France, je prie Votre Altesse Royale de me faire jouir des prérogatives attachées à ce titre, comme sousl'ancien ordre de choses.

« Je suis, etc. « Le maréchal-sénateur,

« KELLERMANN, duc de Valmy. »

A cette demande qui paraîtra au moins fort singulière à ceux qui auront lu le décret reproduit plus haut. Monsieur fit répondre :

« A M. le maréchal Kellermann, duc de Valmy.

a Palais des Tuileries, 17 avril 1814. « M. le Maréchal, -

« Son Altesse Royale Monsieur, lieutenant-général du royaume, à qui j'ai eu l'honneur de soumettre votre lettre du 15 de ce mois, me charge de faire connaître que la réclamation qu'elle contient pour vous, Monsieur le Maréchal, et pour MM. les maréchaux Lefebvre, Pêrignon et Serrurier, est d'une trop haute importance pour que Son Altesse Royale puisse prendre une décision avant l'arrivée de Sa Majesté Louis XVIII.

« Aussitôt que Sa Majesté sera arrivée, Son Altesse Royale lui mettra sous les yeux votre réclamation.

« Veuillez agréer, etc. »

Mais il y avait preuve de zèle et de condescendance dans cette démarche empressée, et puis le comte Pêrignon avait adhéré aux actes du Sénat; aussi le lieutenant-général du royaume le nomma commissaire du roi dans la 1ère division militaire, et des ordonnances royales des 31 mai, 1er et 4 juin, le firent successivement chevalier de Saint-Louis, président de la commission chargée de vérifier les titres des anciens officiers de l'armée des émigrés, et enfin pair de France.

Nommé en 1815 gouverneur de la 10ème division militaire, il chercha au mois de mars, de concert avec le baron de Vi-trolles, à organiser dans le Midi un plan de résistance contre Napoléon. Il n'y réussit point et resta éloigné des affaires pendant les Cent-Jours. Le 10 janvier 1816, il passa avec le même titre dans la 1ère division militaire, et reçut le 3 mai suivant la croix de commandeur de Saint-Louis.

Le maréchal Pêrignon est mort à Paris, le 25 décembre 1818.

 

Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, C. Mullié

 

Photo

 

 

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30 mai 2013 4 30 /05 /mai /2013 23:00
Le Maréchal Lannes de Ronald Zins
Photo : Le Maréchal Lannes de Ronald Zins

 

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29 mai 2013 3 29 /05 /mai /2013 23:00

Né à Bordeaux le 30 mai 1768, fut admis à l’École militaire de Paris le 21 octobre 1782.

Cadet-gentilhomme avec rang de sous-lieutenant le 30 mai 1783, il passa sous-lieutenant au régiment de Bourgogne le 26 mars 1785, capitaine de remplacement au régiment de Franche-Comté-Cavalerie le 6 avril 1788, et, le 24 mai, au régiment de Hussards-Lauzun, devenu 6e régiment (traditions 5e régiment de hussards)

Nommé lieutenant-colonel du 9e régiment de cavalerie le 4 avril 1792, il fit les campagnes de 1792, 1793, et de l’an II à l’an VII aux armées sur le Rhin.

Nansouty se fit bientôt remarquer de ses chefs par sa bravoure, ses heureuses dispositions et ses talents. Il sut se rendre utile dans chacun des grades qu’il obtenait, et conserva dans son régiment la discipline qu’il était si difficile de maintenir alors.

Nommé chef de brigade le 19 frimaire an II, il justifia l’opinion que le général en chef Moreau avait conçue de sa prudence et de sa valeur ; mais, aussi modeste que brave, il refusa plusieurs fois le grade de général de brigade, qu’il n’accepta que le 12 fructidor an VII.

Employé à l’armée de réserve le 15 ventôse an VIII, il rentra bientôt dans l’armée du Rhin.

Appelé sur un plus vaste théâtre, le général Nansouty rendit des services plus efficaces et contribua puissamment aux succès de l’armée du Rhin. Il seconda le général en chef Ney dans les différentes attaques qu’il fit faire, depuis Seltz jusqu’à Mayence.

Nansouty surprit, à Sandhoffen, une compagnie de hulans, qu’il ramena prisonnière de guerre sans avoir perdu un seul homme.

Le 12 floréal, à Stockack, il commandait une brigade de grosse cavalerie, et ses habiles manœuvres préparèrent le succès de cette affaire.

Le 13, à Engen, il commandait la réserve de Lecourbe, et ce général déclara qu’il devait une partie du succès de cette bataille aux sages mesures et à l’intrépidité de Nansouty. Le 15, à Mœskirch, il rompit souvent l’ennemi par des charges brillantes et réitérées à la tête de sa cavalerie. Lorsque le général Lecourbe reçut l’ordre de marcher pour s’emparer d’un des ponts sur le Danube, depuis Dillingen jusqu’à Donawerth, Nansouty assura les derrières de l’armée française contre le prince de Reuss, dont le corps était stationné dans le Tyrol, et le battit chaque fois qu’il voulut déboucher. Dans la journée du 24 prairial, le général ayant été attaqué par le prince de Reuss, il le repoussa vigoureusement jusqu’à Fuessen.

Ce général prit la part la plus glorieuse à toutes les affaires qui terminèrent la dernière campagne de cette guerre, et acquit la réputation d’un de nos bons généraux de cavalerie. À la tête de son régiment, il chargeait avec la valeur d’un soldat ; commandant d’une brigade, il la dirigeait avec la prudence, la précision et le coup d’œil qui, dans les moments critiques, décident la victoire.

Le 12 prairial an IX, employé près le corps d’observation de la Gironde, et mis à la disposition du gouvernement le 12 nivôse an X, Nansouty fut attaché à la 22e division militaire le 28 ventôse suivant.

Promu général de division le 3 germinal an XI, il commanda, le 5, le département de Seine-et-Oise, et, le 8 floréal, il fit partie du camp de Nimègue.

Nommé membre de la Légion-d’Honneur le 19 frimaire an XII, il passa à l’armée des côtes de l’Océan, et reçut la croix de commandeur de l’Ordre le 25 prairial suivant.

Le général Nansouty prit ensuite le commandement de la 1re division de grosse cavalerie de la grande armée, et fit les campagnes des ans XIV, 1806 et 1807, en Autriche, en Prusse et en Pologne.

À la tête d’un corps de cuirassiers, il décida le succès du combat de Wertingen, se distingua à Ulm, et contribua puissamment à la victoire d’Austerlitz. Nansouty fit des prodiges de valeur à Eylau et à Friedland. Le maréchal Lannes lui ayant commandé d’aller au-devant de l’armée française, il passa avec sa division de cavalerie sous un feu terrible, et contint jusqu’à six heures du soir les efforts d’une masse d’ennemis. Les Russes, trompés par ses habiles manœuvres, n’osèrent avancer, et Napoléon eut le temps d’arriver avec son armée.

Grand officier de la Légion-d’Honneur le 4 nivôse an XIV, Nansouty reçut, en récompense de sa belle conduite dans cette campagne, le grand aigle de la Légion-d’Honneur le 11 juillet 1807, et le titre de premier écuyer de l’Empereur l’année suivante. En cette qualité, il accompagna Napoléon, d’abord en Espagne, puis à Erfurth, reçut des souverains l’accueil le plus honorable, et fut créé comte de l’Empire le 19 mars 1808.

En 1809, le général Nansouty prit le commandement de la division de réserve de grosse cavalerie à la grande armée en Allemagne, et mit le comble à sa réputation en exécutant, à Essling et à Wagram, ces belles charges qui achevèrent de fixer la victoire sous les drapeaux français. L’Empereur lui accorda une dotation de 10.000 francs sur le domaine de Zeven, situé en Hanovre. Nansouty reprit, près de Napoléon, ses fonctions de premier écuyer, employa une partie de 1811 à faire des inspections générales de cavalerie, et passa, le 25 décembre, au corps d’observation de l’Elbe.

En avril 1812, il commanda en Russie le 1er corps de réserve de cavalerie de la grande armée, se trouva à la bataille de la Moskowa, où il rendit les plus grands services et reçut une balle au genou.

Nommé colonel général des dragons le 16 janvier 1813, il redoubla de courage à mesure que les dangers devenaient plus éminents ; Nansouty assista glorieusement aux affaires de Dresde, de Wachau, de Leipzig et de Hanau, où il versa de nouveau son sang pour la patrie. Le 29 juillet, il prit le commandement de la Garde impériale et mérita d’être cité honorablement dans les bulletins de la grande armée en Saxe.

Dans la campagne de France, il fit des prodiges de valeur à Champ-Aubert, à Montmirail le 11 février 1814, à Craone, et fut blessé dans ces deux dernières affaires.

Le 20 avril suivant, membre de la commission des officiers généraux pour la Garde, il passa dans la 18e division militaire le 22 comme commissaire extraordinaire du Roi.

Créé chevalier de Saint-Louis le 1er juin, inspecteur général des dragons le 14 juillet, il devint ensuite capitaine-lieutenant de la 1re compagnie des mousquetaires.

Le général Nansouty mourut à Paris, des suites de ses blessures et des fatigues de la guerre, le 12 février 1815.

Son nom est inscrit sur l’arc de triomphe de l’Étoile, côté Est.

 

Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, C. Mullié

 

 

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29 mai 2013 3 29 /05 /mai /2013 23:00

 traité de Paris fixant les frontières de la France après la défaite de Napoléon Ier, exilé à l’île d'Elbe.

 

 

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k93785p.swf

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2 août 1802 jusqu'au 18 mai 1804

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