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25 décembre 2013 3 25 /12 /décembre /2013 00:00

25 décembre 1815 à Sainte-Hélène

·         « …L’Empereur qui n’avait pas été bien la veille, a continué d’être indisposé, et à fait prévenir qu’il ne pourrait pas recevoir les officiers du 53e, ainsi qu’il l’avait fixé. Vers le milieu du jour, il m’a fait appeler, et nous avons relu quelques chapitres de la campagne d’Italie…Quelque temps avant l’heure du dîner, nous nous trouvions réunis autour de lui dans sa chambre ; on est venu nous dire que nous étions servis ; il nous a renvoyés ; je sortais le dernier, il m’a retenu – Restez, nous dînerons ensemble ; nous sommes les vieux, laissons aller les jeunes ; nous nous tiendrons compagnie - …En faisant sa toilette, il passait sa main sur sa cuisse gauche, où se voyait un trou considérable ; il y enfonçait le doigt en me le montrant significativement, et voyant que j’ignorais ce que ce pouvait être, il m’a dit que c’était le coup de baïonnette qui avait failli lui coûter la cuisse au siège de Toulon… » (Emmanuel de Las Cases – « Mémorial de Sainte-Hélène » - t. 1 – Jean de Bonnot – Paris – 1969 – p. 219-220)

C.F 

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25 décembre 2013 3 25 /12 /décembre /2013 00:00

Par arrêté des 25 et 28 décembre 1793 (5 et 8 nivôse an II), à la fin du siège de Toulon, l'armée devant Toulon est dissoute et divisée entre les garnisons du Midi, de la Corse, l'armée d'Italie et celle des Pyrénées orientales

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24 décembre 2013 2 24 /12 /décembre /2013 00:00

 

Bonaparte échappe à un attentat chouan

qui tue 22 passants, dont Marianne, 14 ans.

 

Rue Saint-Nicaise, les chouans installent une charrette piégée, placée sous la garde d'une fillette innocente de 14 ans.

24 décembre 1800. Bonaparte échappe à un attentat chouan qui tue 22 passants, dont Marianne, 14 ans.

 

Le carrosse de Bonaparte sort du palais des Tuileries, remonte la rue Saint-Nicaise et s'apprête à emprunter la rue Saint-Honoré. À l'intérieur, le Premier consul sommeille. Il tombe de fatigue, mais il a promis à Joséphine de se rendre à l'opéra le soir du 24 décembre 1800. Ce que femme veut... Dans son demi-sommeil, il fait un cauchemar quand une formidable explosion le tire de sa léthargie. Berthier, Lannes et Lauriston qui l'accompagnent se regardent, effarés. Des projectiles tombant du ciel heurtent le carrosse. Des hurlements, des hennissements. "Nous sommes minés !" s'écrie Bonaparte, qui fait signe à son cocher César de fouetter les chevaux pour s'éloigner au plus vite. Pas une seconde le futur vainqueur d'Austerlitz ne se préoccupe du sort des femmes - Joséphine, Hortense et sa soeur - qui suivent dans un deuxième carrosse.

Bonaparte vient d'échapper à un attentat à la voiture piégée. Peut-être le premier de l'histoire. Derrière lui, il laisse sur le pavé parisien vingt-deux morts et une centaine de blessés. Parmi les victimes, une fillette, complètement déchiquetée, prénommée Marianne. L'un des conjurés lui avait donné quelques piécettes pour tenir par la bride le cheval attelé à la charrette piégée. "C'est sublime ! C'est énorme. C'est tout et n'importe quoi !" commente le soir même Fabrice Luchini chez Michel Drucker.

Complots

L'attentat de la rue Saint-Nicaise n'est pas le premier à menacer la vie de Bonaparte. Plusieurs complots ont déjà été déjoués. Les Jacobins veulent sa peau. Les royalistes veulent ses... os. Mais, sitôt après l'attentat, son premier réflexe est d'accuser les Jacobins de l'avoir fomenté. Et peu lui chaut si son ministre de la Police Fouché a la conviction de la culpabilité des chouans. Le Premier consul n'en démord pas : il fait immédiatement condamner et expulser de France ses opposants de gauche. C'est qu'il est malin, le petit Corse, il veut se servir de cette tentative de meurtre contre lui pour éliminer son opposition politique. "Envoyons Mélenchon en terre Adélie, cela le calmera !" lance-t-il à Fouché.

Ce dernier a pourtant entièrement raison, ceux qui ont failli avoir la peau de Napoléon sont bel et bien des chouans. Pas Georges Cadoudal comme beaucoup le croient. Mais deux Bretons nommés Édouard de La Haye-Saint-Hilaire et André Joyaux d'Assas. Pour la réalisation pratique, ils font appel à trois hommes de main : François-Joseph Carbon, un chouan de 44 ans qui a longtemps combattu en Vendée, Pierre Picot de Limoëlan et le comte de Saint-Réjeant. Après avoir longuement réfléchi, les trois hommes optent pour une machine infernale explosant au passage du carrosse de Bonaparte. Ils demandent conseil à Ben Laden qui leur donne l'idée d'installer un tonneau de poudre sur une charrette. C'est ce qu'il y a de plus pratique. Carbon s'empresse d'acheter une carriole et un cheval à un négociant en grains parisien nommé Lambel à qui il explique vouloir transporter du sucre brun jusqu'à Laval. Le véhicule est entreposé dans une remise au 19, rue de Paradis où les trois hommes ont loué un logement. Ils prennent cinq jours pour fixer sur la charrette un grand tonneau à vin qu'ils cerclent de dix bandes en fer.

Symbole

La décision est prise de placer leur engin sur le chemin emprunté par Bonaparte entre les Tuileries et l'Opéra. Saint-Réjeant est envoyé en éclaireur pour choisir le meilleur emplacement possible. Il se décide pour l'extrémité de la rue Saint-Nicaise (aujourd'hui disparue), juste avant le croisement avec la rue Saint-Honoré, pas très loin du Théâtre français. L'endroit est symbolique, car c'est là que Bonaparte a fait tirer au canon sur les royalistes, le 13 vendémiaire de l'an IV. Les terroristes décident de passer à l'action le 24 décembre 1800, jour de la première à l'Opéra de l'oratorio de Joseph Haydn Die Schöpfung. Bonaparte s'y rendra sûrement. Carbon et Limoëlan conduisent d'abord la charrette dans un immeuble abandonné au nord de Paris où ils ont fait déposer la poudre qu'ils déposent dans le tonneau (certains témoignages parlent de deux tonneaux). Une bâche cache le chargement à la vue des passants. Du fumier, du foin, de la paille, des moellons ramassés en chemin et divers autres objets sont encore entassés sur le véhicule.

Fouette cocher, Carbon et Limoëlan partent rejoindre l'endroit choisi pour l'attentat. Limoëlan quitte son camarade pour se planquer à l'angle de la place du Carrousel et de la rue Saint-Nicaise, d'où il peut à la fois surveiller la sortie du consul du palais des Tuileries et faire signe à ses complices d'allumer la mèche. Saint-Réjeant, également présent, fait signe à une fillette d'approcher de la charrette stationnée. Il lui donne généreusement douze sous pour tenir la jument quelques minutes. Elle s'appelle Marianne Peusol, elle a quatorze ans et est la fille d'une marchande des quatre-saisons installée rue du Bac. Le chouan la sacrifie sans aucun état d'âme. Son stage en Afghanistan lui a appris à ne pas s'inquiéter des dommages collatéraux.

Acclamation

Vers 18 h 30, Bonaparte, Joséphine, Hortense et quelques invités finissent de dîner aux Tuileries. Paresseux, Bonaparte se ferait bien une soirée télé. Canal+ retransmet un match du PSG avec Ibrahimovic... Mais il a promis d'accompagner Joséphine à l'Opéra. Celle-ci envoie Lannes le lui rappeler. Impossible de résister, c'est elle qui porte la culotte à la maison. Le Premier consul consulte le GIGN qui lui confirme avoir entièrement fouillé la salle de l'Opéra et qu'il n'y a aucun risque à craindre malgré les rumeurs d'attentat. Bonaparte décide donc d'y aller.

Une escorte de la Garde consulaire précède son carrosse, qu'il partage avec Berthier, Lannes et Lauriston. Les femmes le suivent dans un deuxième carrosse. Le cocher de Bonaparte tourne à gauche dans la rue Saint-Nicaise, Limoëlan, complètement stressé, oublie d'adresser le signal convenu à Saint-Réjeant. Ce dernier allume en catastrophe la mèche quand il voit se pointer le chef des grenadiers de la Garde consulaire, avant de s'enfuir en abandonnant la fillette à son sort. Le temps que la mèche se consume, les deux carrosses sont déjà passés. L'explosion les laisse intacts. Seule Hortense a été blessée superficiellement à la main par un éclat de vitre. L'explosion tue vingt-deux innocents, en blesse une centaine d'autres et détruit quarante-six maisons. C'est énorme. Autre chose qu'une "nuit bleue". Pour autant, le Premier consul ne renonce pas à sa soirée. Il rejoint sa loge sans montrer la moindre émotion. Quand Joséphine entre dans la loge, il lui lance : "Ces coquins ont voulu me faire sauter. Faites-moi apporter un imprimé de l'oratorio de Haydn !" C'est tout ! La nouvelle de l'attentat finit par se répandre dans la salle, et la représentation est interrompue par une énorme acclamation. Bonaparte salue l'assistance avant de donner l'ordre de regagner les Tuileries. Les télés et les radios sont aux trousses de son carrosse. Benoît Duquesne tend son micro. Bonaparte refuse de parler.

"Ce sont les Jacobins !"

Une fois aux Tuileries, le Premier consul laisse libre cours à sa fureur : "Ce sont les Jacobins qui ont voulu m'assassiner ! Il n'y a là-dedans ni nobles, ni prêtre, ni chouans ! Je sais à quoi m'en tenir, et l'on ne me fera pas prendre le change. Ce sont des septembriseurs, des scélérats couverts de boue qui sont en révolte ouverte, en conspiration permanente..." Il est hors de lui. Fouché se tient à carreau, l'orage gronde au-dessus de sa tête en tant que ministre de la Police. Bonaparte l'interpelle rudement : "Eh bien ! Direz-vous encore que ce sont les royalistes ?" Fouché ne se démonte pas : "Sans doute, je le dirai, et qui plus est, je le prouverai !" Mais cela n'arrange pas les affaires du consul qui veut profiter de cet attentat pour éliminer les derniers Jacobins... En attendant que son ministre de la Police lui livre les véritables auteurs de l'attentat, Bonaparte fait arrêter 130 "anarchistes" qu'il fait condamner à la déportation aux îles Seychelles, à Cayenne et sur la côte africaine.

Pendant ce temps, le ministre de la Police mène une enquête exemplaire. Il fait reconstituer la charrette, et même le cheval par un vétérinaire de la préfecture. Le portrait-robot de la jument est affiché sur tous les murs de la capitale : "Sous-poil bai, la crinière usée, la queue en balai, nez de renard, flancs et fesses lavés, marquée en tête, ayant des traces blanches sur le dos des deux côtes, rubican fortement sous la crinière du côté droit, hors d'âge et de la taille d'un mètre cinquante centimètres, grasse et en bon état, sans aucune marque sur les cuisses ni à l'encolure qui puisse indiquer qu'elle appartient à quelque dépôt." Le 27 décembre, le marchand de grains Lambel reconnaît sa bête et se rend à la police pour donner la description de Carbon. Celle-ci permet de l'identifier et de l'arrêter le 18 janvier 1801 chez une ancienne supérieure de couvent où il se planquait. Le 27 janvier, c'est au tour de Saint-Réjeant d'être mis sous les verrous. Limoëlan et les deux commanditaires s'échappent. Simultanément, grâce à la promesse de récompenses, Fouché apprend que plus de quatre-vingts chefs chouans étaient arrivés clandestinement à Paris le jour et le lendemain de l'explosion. Tous attendaient un grand événement pour lancer un soulèvement. Raté.

Le 20 avril 1801, Carbon et Saint-Réjeant, vêtus de la chemise rouge des parricides, sont guillotinés devant une foule nombreuse. Avant de mourir, le premier déclare : "Mes bonnes gens, c'est pour le roi !" Devant l'échafaud, Bernard de La Villardière attend que la coiffeuse finisse d'arranger sa célèbre mèche pour reprendre le cours de son reportage. La caméra tourne : "Pour Enquête exclusive, nous avons enquêté sur la vie sexuelle de François-Joseph Carbon..."

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24 décembre 2013 2 24 /12 /décembre /2013 00:00

Jean-Pierre Lanabère

" C'était un grand, brave, superbe soldat..." Le baron Lanabère, plébéien héroïque, tué à l'ennemi est le type accompli de l'officier de la Garde."

(Commandant Lachouque)

 

Jean-Pierre Lanabère naquit à Salies-de-Béarn le 24 décembre 1770, baptisé le 24 mai 1772 à Caresse, fils de Jean, alors avocat au parlement de Navarre âgé à peine de vingt-deux ans, et de Marie Lafforgue... Cette dernière mourut presque aussitôt et Jean-Pierre fut placé en nourrice.

 

Son père se maria beaucoup plus tard avec une demoiselle Bouhaben qui s'occupa avec tant de sollicitude de Jean-Pierre que le grand soldat lui manifesta toujours une affectueuse reconnaissance.

 

Il n'avait pas vingt et un ans lorsqu'il s'engagea dans la Garde nationale des Basses-Pyrénées (1ère levée de 169 bataillons de volontaires pour la défense des frontières - décrets des 11 et 13 juin 1791 - loi du 15 juin promulguée par le roi).

 

Les engagements étaient reçus dans une maison de la Place d'armes à Orthez.

 

Jean-Pierre, voulant à tout prix que son nom figurât en tête de la liste des volontaires pour la Garde nationale, eut la constance, la veille du jour où cette liste devait s'ouvrir, de passer toute la nuit sur la place pour être sûr de n'être pas devancé par quiconque.

 

Mais, au moment où la porte lui est ouverte et où il va joyeusement s'inscrire, il voit un autre nom sur le papier, celui du futur général Lalanne* qui, dès la veille, a obtenu une inscription de faveur.

 

Élu sous-lieutenant le 17 octobre 1791, au 3e bataillon de volontaires des Basses-Pyrénées, il est promu adjudant-major capitaine à Saint-Jean-de-Luz le 24 mars 1792 et à la 10e demi-brigade des Basses-Pyrénées.

 

En mai 1793, il commande une compagnie de chasseurs dans l'armée du Midi.

 

Le 7 août, alors qu'il commande les avant-postes du camp de Curutchamendy, près de Saint-Jean-Pied-de-Port, il reçoit l'ordre de se porter du côté d'Arneguy, avec cent hommes, pour y opérer une diversion.

 

Il reconnaît que les Espagnols sont établis au sommet de la montagne d'Irelepo et qu'ils y ont construit une redoute.

 

Prenant aussitôt ses dispositions il gravit la montagne et, malgré les obstacles et le feu de l'ennemi, il attaque avec impétuosité, saute un des premiers dans le retranchement et fait prisonnier le commandant espagnol.

 

Les adversaires qui parvinrent à échapper aux chasseurs se réfugièrent dans un autre ouvrage mais ils en furent chassés également par le capitaine Lanabère qui fit détruire les positions ennemies.

 

Cet exploit fut consigné dans les journaux de l'époque et rendu public à Orthez par une proclamation du maire qui fut lue au peuple rassemblé autour de l'Autel de la Patrie ; de plus, il fut porté à l'ordre du jour de l'armée des Pyrénées-Orientales.

 

Capitaine adjudant-major le 29 avril 1794, il passe lors de la suppression des chasseurs volontaires des Basses-Pyrénées à la 134e demi-brigade de bataille le 21 mars 1795.

 

Avec l'armée de l'Ouest, il participe à la répression de la révolte vendéenne en septembre 1795.

 

Affecté à la 70e demi-brigade de, ligne le 6 novembre 1796, il restera près de trois ans dans la région de La Rochelle, Niort et l'île de Ré.

 

Aucun renseignement sur son activité entre 1797 et 1798 n'a pu être recueilli.

 

En 1799, il combat les Autrichiens en Italie, employé à l'armée de réserve, division Chabran ; il se signale sur le Tessin, à Turbigo le 31 mai 1800, à Marengo le 14 juin où il a un cheval tué sous lui.

 

Chef de bataillon à titre provisoire, le 19 juillet 1800, il sera confirmé dans ce grade par arrêté des Consuls le 8 février 1801.

 

Bonaparte n'étant pas satisfait de la façon dont on racontait la bataille de Marengo avait chargé plusieurs officiers supérieurs de lui faire un rapport sur les divers épisodes de ce combat.

 

Le chef de bataillon Lanabère fut envoyé à Paris pour rédiger un rapport sur les événements survenus le 25 prairial an VIII, concernant la reprise du village de Castelcerisole et à laquelle il avait pris une part importante.

 

Envoyé au camp de Brest de 1803 à 1805, embarqué sur la flotte de Belle-Isle, il est remarqué par Moncey qui le décrit comme " étant de belle présentation et de plus ayant des talents militaires et administratifs, une intelligence peu commune et des mœurs régulières ".

 

Le 30 janvier 1804, Lanabère, chef de bataillon au 70e régiment d'infanterie, écrit au général Berthier, ministre de la Guerre : " Les preuves de bonté que vous m'avez données dans la mission honorable que je viens de remplir auprès de vous me font prendre la liberté de vous adresser l'état de mes services et de vous prier de m'appeler à un emploi de Major, si vous pensez que dans ce nouveau grade je pense remplir vos vues et celles du Gouvernement. "

 

II combat à Ulm le 20 octobre 1805, puis à Austerlitz le 2 décembre 1805.

 

L'Empereur le fait entrer avec son grade dans la Garde impériale lors de sa réorganisation comme chef de bataillon aux chasseurs à pied de la Garde le 1er mai 1806.

 

Par décret du 19 octobre 1806, l'Empereur ayant créé un régiment de fusiliers de la Garde à deux bataillons de quatre compagnies chacun, les cadres des deux bataillons des grenadiers et chasseurs Vélites formeront ceux d'un régiment dénommé " Fusiliers de la Garde impériale ".

 

Son effectif est de 1200 hommes, non compris les sous-officiers, caporaux et tambours.

 

Les hommes seront recrutés dans les compagnies de réserve des départements parmi ceux ayant cinq pieds et deux pouces et envoyés aussitôt à Paris.

 

Après une année entière de campagne avec la Garde, ils pourront être admis dans ses différents corps.

 

Le règlement est affecté aux chasseurs, les fusiliers sont habillés comme eux, mais ils seront coiffés du shako. Le régiment coûtera 762 770 F. Le 20, les cadres sont constitués et pris parmi ceux des chasseurs :

- Boyer de Reveval : major,

- Lanabère, Bellaton : chefs de bataillon,

- Maugras : chirurgien-major,

- Rosey, Suisse, Beurmann, Labusquette, Julien : lieutenants en premier sont nommés capitaines.

 

Quelques officiers sont appelés à la ligne comme Schramm, un ancien d'Egypte qui prit un canon à Wertingen, Bissou, etc.

 

Avec ce régiment, il participe aux batailles d'Iena, d'EyIau, de Friedland. Colonel-major du 1er régiment de fusiliers chasseurs de la Garde le 12 mars 1808. Chevalier de l'Empire le 10 septembre 1808.

 

Après avoir figuré parmi les premiers chevaliers de la Légion d'honneur, Jean-Pierre Lanabère est promu officier de la Légion d'honneur le 4 septembre 1808.

 

Et c'est l'Espagne, où pénètrent l'Empereur et la Garde. Les fusiliers de Lanabère sont de l'avant-garde sous les ordres de Savary à Somo-Sierra le 29 novembre 1808, puis Guadalajarra, Santa Cruz et Madrid le 2 décembre.

 

Au printemps de 1809, les troupes françaises sont ramenées en France en raison des événements d'Autriche.

 

S'ouvre la campagne d'Autriche. A Essling, la jeune Garde, pour son baptême du feu, perd le quart de son effectif, Lanabère est blessé d'un coup de feu qui lui fracasse le bras droit, le 22 mai 1809. Il est fait baron d'Empire le 4 juin 1809 et commandeur de la Légion d'honneur le 6 juin 1910.

 

Au mois de septembre 1810, l'armée du prince d'Essling étant en mauvaise posture devant Wellington, l'Empereur donne l'ordre aux fusiliers de la Garde (qui, comme chacun sait, viennent immédiatement après les " vieux de la vieille ") de partir pour l'Espagne.

 

Lanabère est nommé adjudant-général de la Garde impériale (chasseurs à pied) avec rang de général de brigade le 21 juillet 1811.

 

Dans cette promotion se trouvent : aux grenadiers, le baron Boyeldieu, colonel au 4e de ligne, ancien d'Egypte, passé en 1806 chef de bataillon aux grenadiers à pied. Taillé de quatre blessures graves...

 

Le baron Rottembourg, colonel au 108e de ligne, chef de bataillon aux chasseurs en 1806, blessé à Wagram en tête de son régiment.

 

Le baron Berthezene, colonel au 10e léger, sergent au siège de Toulon, chef de bataillon en 1800, blessé à Eckmuhl et Wagram.

 

Aux chasseurs, le major Mouton-Duvernet du 4° voltigeurs et Boyer de Rebeval, général de Brigade au 3e corps, organisateur du 1er régiment de fusiliers.

 

Puis, c'est la 6e coalition, la guerre de Pologne où Lanabère est commandant de la 2e brigade de la 2e division de la Garde, la 1ère division étant commandée par le général Delaborde.

 

La 2e division de Jeune Garde est commandée par le général Roguet, dont la 1ère brigade (1er voltigeurs et tirailleurs) est commandée par le général Boyeldieu et la 2e brigade (fusiliers et flanqueurs) par le général Lanabère.

 

La traversée du Niémen le 25 juin 1812 avec la Veille Garde à la suite des corps d'Oudinot et de Ney, puis Wilna où le 8 juillet l'Empereur passe en revue toute la Garde impériale.

 

La division Roguet, la meilleure de l'Armée, est là.

 

Les fusiliers, âgés de vingt-cinq à trente ans, sont vigoureux, solidement instruits, de bonne éducation, strictement disciplinés, encadrés d'officiers de mérite et d'avenir ; ils viennent de faire en Espagne deux ans de campagne très dure de Burgos à Wilna, ils n'ont laissé en arrière que soixante-trois hommes.

 

L'empereur les félicite, les soigne, les récompense, les aime et se met à leur tête pour traverser la ville.

 

Comment douter que, sur un geste de lui, des généraux aux tambours, on se fera tuer jusqu'au dernier... " Ménagez-les bien " dit l'Empereur à l'intrépide général Roguet...

 

Le 31 juillet, la Garde pénètre à Wiltepsk, l'ennemi bat toujours en retraite.

 

Elle repart le 11 août, le 17 Smolensk et l'on marche vers Moscou.

 

Le 5 septembre Murât rend compte que l'ennemi fait front devant Moscou à Borodino. Le 7, la bataille se déclenche ; au centre dans la fournaise, le général Morand, blessé à l'attaque de la grande redoute, est remplacé par Lanabère qui à la tête des 9e, 16e et 30e de ligne s'élance sur les parapets.

 

Le capitaine François du 30e de ligne raconte : " Les canonniers russes nous accueillirent à coups d'écouvillons et de refouloir, nous nous battîmes au corps à corps. "

 

Tandis que Caulincourt remplaçant Montbrun qui vient d'être tué entraîne ses cuirassiers et enlève l'ouvrage, Lanabère est mortellement atteint, blessé au ventre par un boulet russe, il mourra à Mojaisk le 16 septembre après avoir horriblement souffert...

 

La légende dit qu'après la bataille, il gisait inanimé sur les parapets de la redoute et l'Empereur parcourant les lieux des combats l'aperçut, il aurait ordonné que les insignes du grade du général de division soient placés sur sa poitrine.

 

Napoléon l'avait distingué et le destinait à une haute fortune militaire, il aurait ainsi voulu par ce geste lui rendre honneur.

 

Selon la coutume, ses effets personnels, ses chevaux, furent vendus à l'encan au Kremlin.

 

Il fut inhumé à Mojaïsk où il repose encore.

 

Son nom est gravé dans la pierre du pilier Est de l'Arc de Triomphe avec les trois cent quatre-vingt-six généraux tués à l'ennemi, et inscrit sur les tables de bronze de la galerie des batailles à Versailles.

 

Et à Salies-de-Béarn, son nom se perpétue sur un boulevard.

 

Il était célibataire, il ne laissa qu'un héritage de quatorze mille francs et un titre de pension qui s'éteignit avec lui.

 

La Sabretache, J.J. Darse

 

 

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24 décembre 2013 2 24 /12 /décembre /2013 00:00

Jean-Louis-François Fauconnet

  né le 24 décembre 1750 à Revigny-sur-Ornain (Meuse).

 

Il prit du service dans la compagnie des gendarmes d'Artois, le 29 mars 1766, eut le rang de sous-lieutenant de cavalerie le 18 juin 1770, fut incorporé dans les gendarmes de Monsieur le 1er avril 1776, eut le rang de lieutenant de cavalerie le 29 mars 1781, et, réformé avec le corps le 1er avril 1788, mis à la suite des carabiniers le 15 du même mois, devint lieutenant surnuméraire au 2e régiment de cette arme le 19 avril 1789, lieutenant le 1er avril 1791, capitaine le 15 mai 1792, et chef de brigade du 6e régiment de dragons le 13 prairial an II.

 

Il servit, de 1792 à l'an II, aux armées de Belgique, de la Moselle, de Rhin-et-Moselle et du Nord. En l'an III, il passa de l'armée du Rhin à celle de Sambre-et-Meuse, et, en l'an VI, à l'armée du Rhin, sous Pichegru, Jourdan et Moreau.

 

Lors du premier passage du Rhin, faisant partie de la division Baupuy, il marcha sur Welstadt; mais, surpris et vigoureusement chargé par les cuirassiers d'Anspach, il voulut, au milieu de la mêlée, secourir le général Baupuy, déjà blessé de quelques coups de sabre, le ramena en effet et reçut plusieurs blessures qui le mirent hors de combat.

 

« Si le beau dévouement est louable quand on est victorieux, quels éloges ne mérite-t-il pas dans une circonstance difficile où celui qui s'immole sait bien qu'on parlera peu de lui ! » Spectateur militaire, tome V, p. 200.

 

II reprit deux jours après, malgré l'état de ses blessures, le commandement de son régiment, et combattit, le 10 du même mois, à la bataille de Renchen, où, par une charge impétueuse faite de front, il porta le désordre dans les rangs des Autrichiens, et les força d'abandonner un grand nombre de morts sur le champ de bataille. À la demande du général Baupuy, et sur le rapport du général Moreau, Fauconnet fut nommé, le 10 juillet 1796, général de brigade.

 

Il fit encore la campagne de l'année suivante.

 

Le Directoire décida, par arrêté du 23 fructidor an V, que cet officier général cesserait d'être employé.

 

La décision du Directoire reposait sur les relations que le général Fauconnet était accusé d'avoir entretenues avec des émigrés.

 

Il expliqua, dans un mémoire justificatif du mois de nivôse an VI, que ces prétendues relations se bornaient à la rencontre qu'il avait faite à une table d'hôte, à Neustadt, d'un envoyé du prince de Hohenlohe à l'ambassadeur de Prusse à Paris, au retour de sa mission.

 

Le Directoire maintint sa décision, quant à l'activité, mais il lui rendit une demi-justice en l'admettant, le 13 ventôse an VI, au traitement de réforme de son grade.

 

Lors du Consulat, il demanda à rentrer dans l'armée, il s'appuya des bons témoignages de plusieurs généraux, et de certificats souscrits par des corps entiers qui attestaient la franchise et la loyauté de son caractère et la solidité de ses principes républicains; Desaix  et  Moreau  joignirent leurs démarches aux siennes, et il fut appelé à l'activité le 7 germinal an VIII.

 

Dans une de ses lettres au ministre, Desaix disait que le général Fauconnet «avait acquis des connaissances parfaites dans l'arme de la cavalerie. »

 

En non-activité de nouveau le 1er vendémiaire an X, le premier Consul l'employa, le 7 frimaire suivant, dans la 7e division militaire.

En l'an XII, le 10 frimaire, il fut nommé membre de la Légion d'honneur, et commandeur le 25 prairial suivant ; il était alors à la tête de la réserve de cavalerie rassemblée àSaint-Omer.

 

Il fit la campagne de l'an XIV à la grande armée, 2e division de grosse cavalerie, et fut élevé au grade de général de division, le 7 janvier 1807, pour être employé dans le service des places.

 

Inspecteur de cavalerie dans la 25e division militaire, le 11 novembre suivant, il reçut le commandement d'armes d'Anvers, le29 janvier 1808, fut créé baron de l'Empire le 2 juillet 1808, resta à Anvers jusqu'à la fin du blocus, revint en France, et fut mis en demi-solde le 1er juin 1814.

 

Envoyé à Lille, le 31 décembre 1814, comme commandant d'armes de la place, il organisa, pendant les Cent-Jours, les gardes nationales actives de Dunkerque.

 

Admis à la retraite le 1er août 1819, il mourut à Lille le 22 octobre 1819.

 

Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 

 

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24 décembre 2013 2 24 /12 /décembre /2013 00:00

3 Nivôse An XI - 24 décembre 1802

ARRÊTÉ portant établissement de Chambres de commerce.

ARRÊTÉ portant établissement de Chambres de commerce dans plusieurs villes. 

 

 LES CONSULS DE LA RÉPUBLIQUE, sur le rapport du ministre de l'intérieur, ARRÊTENT :

 

CHAPITRE Ier

 

Formation des Chambres de commerce.

 

ART. I.er Il sera établi des chambres de commerce dans les villes de Lyon, Rouen, Bordeaux, Marseille, Bruxelles, Anvers, Nantes, Dunkerque, Lille, Mayence, Nîmes, Avignon, Strasbourg, Turin, Montpellier, Genève, Baïonne, Toulouse, Tours, Carcassonne, Amiens, le Havre.

 

II. Les chambres de commerce seront composées de quinze commerçans dans les villes où la population excède cinquante mille ames, et de neuf dans toutes celles où elle est en-dessous, indépendamment du préfet, qui en est membre né, et en a la présidence toutes les fois qu'il assiste aux séances. Le maire remplacera le préfet dans les villes qui ne sont pas chefs-lieux de préfecture.

 

III. Nul ne pourra être reçu membre de la chambre, s'il n'a fait le commerce en personne au moins pendant dix ans.

 

IV. Les fonctions attribuées aux chambres de commerce sont,

De présenter des vues sur les moyens d'accroître la prospérité du commerce;

De faire connaître au Gouvernement les causes qui en arrêtent les progrès;

D'indiquer les ressources qu'on peut se procurer;

De surveiller l'exécution des travaux publics relatifs au commerce, tels, par exemple, que le curage des ports, la navigation des rivières, et l'exécution des lois et arrêtés concernant la contrebande.

 

V. Les chambres de commerce correspondront directement avec le ministre de l'intérieur.

 

VI. La première formation de chaque chambre de commerce sera faite comme il suit :

Les préfets, et, à leur défaut, les maires dans les villes qui ne sont pas chefs-lieux de préfecture, réuniront sous leur présidence, de quarante à soixante commerçans des plus distingués de la ville, qui procéderont, par scrutin secret et à la pluralité absolue des suffrages, à l'élection des membres qui doivent composer la chambre.

 

VII. Les membres de la chambre seront renouvelés par tiers tous les ans : les membres sortans pourront être réélus.

Pendant les deux premières années qui suivront la formation de la chambre, le sort prononcera quels sont ceux qui doivent sortir.

Les remplacemens se feront par la chambre, et à la pluralité absolue des suffrages.

 

VIII. Toute nomination sera transmise au ministre de l'intérieur pour recevoir son approbation.

 

IX. Les chambres de commerce présenteront au ministre de l'intérieur l'état de leurs dépenses, et proposeront les moyens de les acquitter.

Le ministre soumettra leurs demandes au Gouvernement.

 

CHAPITRE II.

 

Formation d'un Conseil général du commerce.

 

X. Il y aura à Paris un conseil général de commerce. Ce conseil sera établi près du ministre de l'intérieur.

 

XI. Les membres du conseil général seront désignés par les chambres de commerce. Chaque chambre présentera deux sujets, sur lesquels le premier Consul en nommera quinze. Ces quinze se réuniront à Paris une ou deux fois l'an; trois d'entre eux y seront toujours présens.

Nul ne pourra être élu s'il n'est en activité de commerce dans la ville qui fait la députation, et si, au moment de sa nomination, il n'y est présent.

 

XII. Le ministre de l'intérieur est chargé de l'exécution du présent arrêté, qui sera inséré au Bulletin des lois.

 

Le premier Consul, signé BONAPARTE. Par le premier Consul : le secrétaire d'état, signé HUGUES B. MARET. Le ministre de l'intérieur, signé CHAPTAL.

 

 

 

 

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24 décembre 2013 2 24 /12 /décembre /2013 00:00

24 décembre 1815 à Sainte-Hélène

24 décembre (dimanche)


·         Il reçoit pour la première fois des nouvelles de Madame Mère et de Pauline.

(Louis Garros – « Quel roman que ma vie » Ed. de l’encyclopédie française – Paris – 1947- p. 487) 


·          « …L’Empereur lisait quelque chose où on le faisait parler avec trop de bonté ; il s’est écrié sur l’erreur de l’écrivain – Comment a-t-on pu me faire dire cela ? C’est trop tendre, trop doucereux pour moi ; on sait bien que je ne le suis pas…On est venu interrompre la conversation pour dire à l’Empereur que l’amiral et des dames venues de la Doris sollicitaient la faveur d’être présentés. L’Empereur a répondu sèchement qu’il ne voyait personne, qu’on le laissât tranquille…L’Empereur est sorti à 5 h et s’est promené dans le jardin. Le général-colonel du 53e régiment est venu l’y trouver, et lui a demandé la permission de lui présenter le lendemain son corps d’officiers ; l’Empereur l’a accepté pour trois heures. Désormais seuls nous deux, l’Empereur a prolongé sa promenade…Après le dîner, durant notre reversi accoutumé dont l’Empereur commençait du reste à se fatiguer - Où croyez-vous m’a-t-il dit tout à coup que soit en ce moment madame de Las Cases ?...Puis passant au général Gourgaud, il l’a plaisanté sur sa mère et sa sœur. Celui-ci s’en attristant beaucoup et ses yeux se mouillant, l’Empereur le regardant de côté, disait d’une manière charmante – N’est-ce pas bien méchant, à moi, bien barbare, bien tyran, de toucher ainsi des cordes si tendres ?... » (Emmanuel de Las Cases – « Mémorial de Sainte-Hélène » - t. 1 – Jean de Bonnot – Paris – 1969 – p. 216 à 219)

 

C.F

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24 décembre 2013 2 24 /12 /décembre /2013 00:00

24 décembre 1800 (3 nivôse an IX)

Attentat de la rue Saint-Nicaise

«...Le 3 nivose an IX (21 décembre 1800)*, l’Opéra donnait par ordre, la Création de Haydn, et le Premier Consul avait annoncé qu’il irait entendre, avec toute sa famille, ce magnifique oratorio ; il dîna ce jour-là avec madame Bonaparte, sa fille, et les généraux Rapp, Lauriston, Lannes et Berthier. Je me trouvai précisément de service ; mais le premier Consul allant à l’Opéra, je pensai que ma présence serait superflue au château, et je résolus d’aller de mon côté à Feydeau, dans la loge que madame Bonaparte nous accordait, et qui était placée sous la sienne. Après le dîner, que le Premier Consul expédia avec sa promptitude ordinaire, il se leva de table, suivi de ses officiers, excepté le général Rapp, qui resta avec mesdames Joséphine et Hortense. Sur les sept heures environ, le Premier Consul monta en voiture avec MM. Lannes, Berthier et Lauriston,, pour se rendre à l’Opéra ; arrivé au milieu de la rue Saint-Nicaise, le piquet qui précédait la voiture trouva le chemin barré par une charrette qui paraissait abandonnée, et sur laquelle un tonneau était fortement attaché avec des cordes ; le chef de l’escorte fit ranger cette charrette le long des maisons, à droite, et le cocher du Premier Consul, que ce petit retard avait impatienté, poussa vigoureusement des chevaux, qui partirent comme l’éclair. Il n’y avait pas deux secondes qu’ils étaient passés, lorsque le baril que portait la charrette éclata avec une explosion épouvantable. Des personnes de l’escorte et de la suite du Premier Consul, aucune ne fut tuée, mais plusieurs reçurent des blessures. Le sort de ceux qui, résidant ou passant dans la rue, se trouvèrent près de l’horrible machine, fut beaucoup plus triste encore ; il en périt plus de vingt, et plus de soixante furent grièvement blessés. M. Trepsat, architecte, eut une cuisse cassée ; le Premier Consul, par la suite, le décora et le fit architecte des Invalides, en lui disant qu’il y avait longtemps qu’il était le plus invalide des architectes. Tous les carreaux de vire des Tuileries furent cassés ; plusieurs maisons s’écroulèrent ; toutes celle de la rue Saint-Nicaise et même quelques-unes des rues adjacentes furent fortement endommagées. Quelques débris volèrent jusque dans l’hôtel du consul Cambacérès. Les glaces de la voiture du Premier Consul tombèrent par morceaux.

 

Par le plus heureux hasard, les voitures de suite, qui devaient être immédiatement derrière celle du Premier Consul, se trouvaient assez loin en arrière, et voici pourquoi : madame Bonaparte, après le dîner, se fit apporter un schall ? châle? pour aller à l’Opéra ; lorsqu’on le lui présentait, le général Rapp en critiqua gaiement la couleur et l’engagea à en choisir un autre. Madame Bonaparte défendit son schall, et dit au général qu’il se connaissait autant à attaquer une toilette qu’elle-même à attaquer une redoute ; cette discussion amicale continua quelque temps sur le même ton. Dans cet intervalle, le Premier Consul, qui n’attendait jamais, partit en avant, et les misérables assassins, auteurs du complot, mirent le feu à leur machine infernale. Que le cocher du Premier Consul eût été moins pressé et qu’il eût seulement tardé de deux secondes, c’en était fait de son maître ; qu’au contraire madame Bonaparte se fut hâtée de suivre son époux, c’en était fait d’elle et de toute sa suite ; ce fut en effet ce retard d’un instant qui lui sauva la vie ainsi qu’à sa fille, à sa belle-sœur madame Murat, et à toutes les personnes qui devaient les accompagner. La voiture où se trouvaient ces dames, au lieu d’être à la file de celle du Premier Consul, débouchait de la Place du Carrousel, au moment où sauta la machine ; les glaces en furent aussi brisées. Madame Bonaparte n’eut rien qu’une grande frayeur ; mademoiselle Hortense fut légèrement blessées au visage, par un éclat de glace ; madame Caroline Murat, qui se trouvait alors fort avancée dans sa grossesse, fut frappée d’une telle peur, qu’on fut obligé de la ramener au château ; cette catastrophe influa même beaucoup sur la santé de l’enfant qu’elle portait dans son sein…On sait que le Premier Consul poussa jusqu’à l’Opéra, où il fut reçu avec d’inexprimables acclamations, et que le calme peint sur sa physionomie contrastait fortement avec la pâleur et l’agitation de madame Bonaparte, qui avait tremblé non pas pour elle, mais pour lui.»

 

 

Constant, premier valet de chambre de l’Empereur

 

* L’auteur fait confusion car la date est le 24 Décembre..

 

 

Une excellente relation de l'attentat se trouve à la page:

http://www.histoire-empire.org/1800/saint-nicaise/l_attentat_de_la_rue_saint_nicaise.htm

 

 

L'énigme de la rue Saint-Nicaise : Les aventures de Donatien Lachance, détective de Napoléon

 

Le jour de Noël 1800, une bombe manque de tuer Bonaparte qui se rendait en carrosse à l'Opéra. Le Premier consul décide d'employer les grands moyens pour trouver les coupables, qu'il désigne aussitôt par calcul politique. Pour lui, ce sont des républicains nostalgiques de la Terreur, qui risquent de gêner son ascension. Le commissaire Donatien Lachance est chargé de l'enquête. D'une intelligence redoutable, ancien jacobin inflexible devenu un jeune loup du nouveau régime, précurseur de la police scientifique avec son mentor et ministre Joseph Fouché, Lachance suit une autre piste, celle des monarchistes extrémistes. Et il découvre que sur la liste de suspects établie par Bonaparte figure le mari d'Olympe, une jeune républicaine exaltée qu'il a follement aimée. Pour sauver ses amis, il doit résoudre en quelques jours l'énigme de la rue Saint-Nicaise. Dans le salon de Madame Récamier, dans les luxueuses maisons de plaisir du Palais-Royal, sur les côtes de la Manche où s'affrontent marins français et anglais, Lachance déploie tout son talent de policier et de séducteur pour remplir sa mission. Les idéologies et les passions s'affrontent dans une France à peine sortie de la Terreur qui cherche son destin sous la férule d'un petit homme adulé ou honni qui va devenir empereur. Donatien Lachance sacrifiera-t-il ses amis à sa carrière? Ou bien réussira-t-il à triompher des manoeuvres subtiles des comploteurs, sans tomber dans les intrigues du pouvoir et le piège des grands sentiments?

 

L'énigme de la rue Saint-Nicaise : Les aventures de Donatien Lachance, détective de Napoléo, Laurent Joffrin, ed. Robert Laffont, 20 €

 

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23 décembre 2013 1 23 /12 /décembre /2013 00:00

 Louis Fantin des Odoards

Né le 23 décembre 1778 à Embrun (Hautes-Alpes), 

 

Louis Fantin des Odoards (ou Fantin-Désodoards) entre au service le 1er thermidor an VIII (19 juillet 1800) comme sous-lieutenant dans la Légion Vaudoise, incorporée la même année dans la Demi-brigade Légère Piémontaise, elle-même incorporée dans la 31e Demi-brigade d’Infanterie Légère après l’annexion du Piémont.

 

Il fait les campagnes des ans VIII et IX dans l’armée d’Italie où il est blessé et promu lieutenant puis capitaine.

 

Employé pendant les ans XII et XIII dans l’armée des côtes de l’océan, fait avec la Grande Armée les campagnes de 1806 et 1807 en Prusse et en Pologne.

 

Il se distingue Friedland, où il est blessé, ce qui lui vaut de devenir à membre de la Légion d’Honneur le 1er octobre 1807.

 

Entré en Espagne en 1808, il se distingue à Porto et il est admis avec son grade dans le Régiment de Grenadiers-à-pied de la Garde Impériale le 24 juin 1811.

 

Il fait la funeste campagne de 1812 en Russie où il est nommé major du 17e Régiment d’Infanterie de Ligne le 8 octobre 1812, et celle de 1813 en Saxe, où il promu officier de la Légion d’Honneur le 11 juillet 1813.

 

Il est nommé colonel du 25e Régiment d’Infanterie de Ligne le 19 septembre 1813 et fait avec son régiment la campagne de 1814 en France et en Belgique.

 

Après l’abdication de l'Empereur, il est mis en non-activité le 13 octobre 1814 et devient chevalier de l’Ordre Royale et Militaire de Saint-Louis.

 

Rallié à l’Empereur pendant les Cent-Jours, il est nommé colonel du 22e Régiment d’Infanterie de Ligne avec lequel il fait la campagne de 1815 en Belgique.

 

A nouveau replacé en non-activité après la seconde Restauration, il est rappelé au service comme colonel de la 2e Légion Départementale de la Manche, devenu 3e Régiment d’Infanterie de Ligne en 1821.

 

Il fait avec ce régiment la campagne de 1823 en Espagne où il se distingue à Molinos-del-Rey et il est promu maréchal-de-camp le 23 juillet 1823, nommé gouverneur de Tarragone et devient grand-croix de l’ordre de Saint-Ferdinand d’Espagne.

 

Employé comme inspecteur d’infanterie en 1825 et comme membre de la commission d’armement des places de 1826 à 1829.

 

Après la Révolution de Juillet, il fait partie du comité permanent de l’infanterie et de la cavalerie de 1832 à 1834 puis, devenu commandeur de la Légion d’Honneur le 18 avril 1834, du jury d’examen à l’école militaire de Saint-Cyr de 1834 à 1838.

 

Il commande encore le département de l’Ain puis de la Marne avant d’être placé dans le cadre de réserve le 24 décembre 1840.

 

Il est mort le 18 mai 1866 à Paris.

 

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22 décembre 2013 7 22 /12 /décembre /2013 00:00

 Pierre Joseph Habert

  né le 22 décembre 1773 à Avallon (Yonne)

 

Fils de Henry Habert, marchand libraire à Avallon, il entra comme volontaire le 1er septembre 1792 et fut nommé capitaine au quatrième bataillon de l'Yonne ; il devint lieutenant-colonel en second le 3 du même mois.

 

Chef de bataillon à la 107e demi-brigade de bataille, le 22 septembre 1794.

 

Passe dans le 3e régiment de la brigade étrangère, dite «de Ferdut », le 2 novembre 1796.

 

Après avoir fait toutes les campagnes de la Révolution française et subi quelques mois de captivité enGrande-Bretagne, à la suite de la deuxième expédition d'Irlande en l'an VI, il passa en Égypte pour porter des dépêches au général en chef, se rendit d'abord à Alger pour remplir une mission auprès du consul de France, et arriva à Alexandrie après une traversée de quinze jours et malgré la surveillance des croisières ennemies.

 

Nommé aide-de-camp du général Jacques François Menou le 1er brumaire an IX, il se distingua à la bataille d' Héliopolis.

 

Nommé provisoirement par le général Menou, chef de brigade, le 21 mars 1801, sur-le-champ de bataille d’Aboukir.

 

Revint en France après la capitulation d'Alexandrie.

 

Confirmé dans son grade de chef de brigade, par arrêté des Consuls, le 3 avril 1802.

 

Chef de brigade de la 105e de ligne à Perpignan, le 29 mai 1802.

 

Membre de la Légion d’honneur (Chevalier), le 20 frimaire an XII (22 décembre 1803)

 

Chef de brigade au camp de Bayonne, de Saintes et de Brest, entre 1803 et1805.

 

Officier de la Légion d'honneur, le 25 prairial an XII (14 juin 1804)

 

Chef de brigade dans la division Desjardins du 7e corps de la Grande Armée, le 24 août 1805.

 

Assiste à Iéna, Passe à la division Legrand du 4e corps sous le maréchal Soult, le 21 février 1807.

 

Les batailles d' Eylau, d'Heilsberg furent ensuite pour lui de nouveaux théâtres de gloire. Il est blessé de deux coups de feu, l’un à la tête, l’autre à l’épaule, à la bataille d' Heilsberg, le 10 juin 1807.

 

Commandant de la Légion d'honneur, par décret impérial du 11 juillet 1807.

 

Créé général de brigade le 18 février 1808, il est employé à l'armée des côtes de l'Océan.

 

Il obtint une dotation de 8 000 francs de rente annuelle sur la Westphalie, le 17 mars 1808.

 

Employé à la division du général Merle, le 25 mai 1808.Affecté à la division du général Verdier, le 15 juin 1808. Muté à la division du général Grandjean, le 8 août 1808.

 

Commande la 1re brigade de la 1re division du 3e corps de l’armée d’Espagne, le 7 septembre 1808. Dirigea la 2e brigade de la division Maurice Mathieu, le 8 novembre 1808.

 

Affecté à la division Laval sous le maréchal Suchet, le 1er avril 1809.

 

Obtint une dotation de 4 000 francs de rente annuelle sur le Hanovre, le 2 mars 1811.

 

Nommé général de division, commandant la 3e division de l’armée d’Aragon, le 25 juin 1811.

 

Gouverneur de Tortose, commandant la Basse-Catalogne, gouverneur de Barcelone, le 2 novembre 1811.

 

Il fit des prodiges de valeur au siège de Saragosse, à la journée de Maria, à Lérida, au combat de Salces, où, avec 1.800 hommes et un escadron de hussards il battit 4.000 Espagnols, et leur enleva plusieurs centaines de prisonniers ; au col de Balaguez où Louis Gabriel Suchet lui confia l'attaque du fort Saint-Philippe, à Tortose, à la bataille de Sagonte, etc.

 

Commandeur de l’Ordre de la Réunion, par décret impérial du 25 novembre 1813.

 

Lorsqu'il dut quitter Barcelone, le 25 avril 1814, il avait défendu son poste avec tant d'intrépidité qu'on l'avait surnommé l'Ajax de l'armée de Catalogne.

 

En effet, il avait résisté à une attaque de 30 000 hommes du côté de la terre, tandis qu'une escadre britannique le bloquait par mer.

 

Chevalier de l’Ordre royal et militaire de Saint-Louis par ordonnance du 13 août 1814.

 

En non-activité, le 1er septembre 1814.

 

Nommé grand officier de la Légion d'honneur par ordonnance royale du 29 juillet 1814, il commandait depuis le 22 mars 1815 la 2e division, Commandant la 18e division d’infanterie du 3e corps d’observation, le 6 avril 1815, lorsqu'il fut appelé comme commandant la 10e division d’infanterie du 3e corps de l’armée du Nord sous le général Vandamme, le 30 avril 1815, par Napoléon ; il se battit avec son ancien courage à Ligny, prit deux fois le village de Saint-Amand, (16 juin 1815) et le 18 juin jour de la bataille de Waterloo, il fut blessé grièvement d’un coup de feu au bas ventre, au combat de Wavre, sous les ordres du maréchal Grouchy.

 

Mis en non-activité le 1er août 1815, il fut compris comme disponible dans le cadre de l'état-major général de l'armée. Il achète une maison à Montréal et s'y installe en 1817.

 

Compris comme disponible dans le cadre de l’état-major général le 30 décembre 1818, il fut admis à la retraite le 1er décembre 1824.

 

Il meurt dans sa maison de Montréal, le 19 mai 1825, d'une blessure de guerre mal soignée. Il est enterré dans le cimetière de Montréal, à quelques mètres de sa propriété.

 

Son nom est inscrit sur l'Arc de triomphe de l'Étoile, côté Ouest.

 

La mairie d'Avallon détient un tableau représentant le général Habert.

 

 

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1er Consul

2 août 1802 jusqu'au 18 mai 1804

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Napoléon Ier

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18 mai 1804 au 6 avril 1814 et du 20 mars 1815 au 22 juin 1815

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