Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
9 février 2014 7 09 /02 /février /2014 00:00

9 février 1762: Naissance de André-François Miot, comte de Mélito

André-François Miot naît le 9 février 1762 à Versailles. Il entre dans l’administration militaire et devient chef de bureau au ministère de la Guerre. En 1788, il est envoyé au camp de Saint-Omer comme commissaire des guerres. Il revient à Paris, passe chef de division, et, partisan d’une monarchie constitutionnelle, se fait recevoir au club des Feuillants. Après le 10 août, il est décrété d’arrestation, mais il se cache à Versailles. Il accepte par la suite une place de contrôleur des convois militaires, et est rétabli dans son poste précédent de chef de division par Beurnonville. Il obtient les fonctions de secrétaire général aux Relations extérieures. C’est aux soirées de ce dernier que Miot fait la connaissance des membres les plus en vue de la Convention, Robespierre, Danton, Camille Desmoulins, Fabre d’Eglantine. Miot gravit les échelons du Ministère et obtient le titre de commissaire des relations extérieures. Il est ministre des affaires étrangères en titre du 21 novembre 1794 au 19 février 1795.

 

En 1795, une fois la paix conclue avec la Toscane, il est envoyé à Florence comme ministre plénipotentiaire auprès du grand-duc de Toscane. Les succès de Bonaparte, avec qui il a une entrevue à Nice en 1796 facilitent sa tâche. Celui-ci le charge d’aller à Rome surveiller l’exécution de l’armistice conclu avec la cour pontificale. Miot revient ensuite à Florence, passe de là en Corse comme commissaire du pouvoir exécutif. Il y réorganise l’administration et est nommé le 25 octobre 1796 ministre plénipotentiaire dans le Piémont. C’est au cours de cette mission en Corse qu’il se lie avec Joseph Bonaparte.

 

A Turin, hostile au mouvement révolutionnaire que des agents secrets du Directoire cherchent à fomenter, il déplait à la cour et au Directoire qui le rappelle au commencement de 1798. Après un an de disgrâce, il est envoyé en Hollande avec une mission diplomatique. Le 18 brumaire l’y trouve et le surprend désagréablement, mais il s’en remet bien vite en apprenant sa nomination de secrétaire du nouveau ministre de la Guerre.

 

Nommé membre du Tribunat à sa création le 4 nivôse an VIII, il devient conseiller d’état le 5e jour complémentaire de la même année (22 septembre 1800), avec la mission spéciale de procéder aux radiations d’émigrés. Il est appelé le 17 nivôse an IX aux fonctions d’administrateur général des départements de Corse (Liamone et Golo), où le régime constitutionnel a été suspendu par le premier consul. Accusé de modération, il demande son rappel qu’il n’obtient que l’année suivante (8 novembre 1802). Il se disculpe aisément auprès de Bonaparte et rentre au conseil d’État, section de la police générale. Membre de la Légion d’honneur le 9 vendémiaire an XII, commandeur de l’ordre le 21 février 1806, il est mis, à cette date, à la disposition de Joseph Bonaparte, devenu roi de Naples, qui le nomme ministre de l’intérieur à Naples. Il l’emmène ultérieurement en Espagne en 1803 avec le titre d’intendant de sa maison, et le ramène enfin en France après la bataille de Vittoria en 1813.

 

Miot reprend sa place au conseil d’état, et est créé comte de Mélito le 21 février 1814. Il suit la régente à Blois et est rayé par la première Restauration du nombre des conseillers d’état. Ce titre lui est rendu aux Cent-Jours et, bien qu’il déclare dans ses Mémoires que le retour de l’île d’Elbe l’avait profondément affligé, il accepte les fonctions de commissaire extraordinaire dans la 12e division militaire (La Rochelle). Le désastre de Waterloo le frappe dans sa situation et dans ses affections : son gendre et son fils y trouvent la mort.

 

Resté pauvre, devenu étranger à la vie publique, il se consacre alors exclusivement à des travaux littéraires. En 1825, il va voir aux États-Unis Joseph Bonaparte. En 1827, il se retire auprès de sa fille en Wurtemberg où il commence sa traduction de Diodore de Sicile, parue en 1835. Il ne revient à Paris qu’en 1831 lorsque son gendre, M. de Fleischmann, général allemand très hostile à Napoléon, y est nommé ministre plénipotentiaire du roi de Wurtemberg. En 1835, il entre à l’Institut. Il meurt le 5 janvier 1841 à Paris.

 

Il était membre de l’Institut de France (Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, membre libre, 1835). On lui doit plusieurs œuvres littéraires dont notammnt « Mémoires sur le consulat, l’empire et le roi Joseph » ou « Mémoires du comte Miot de Mélito », Paris, Michel Lévy Frères, 1858, en 3 volumes ; « Histoire d’Hérodote suivie de la vie d’Homère » ; « Bibliothèque historique de Diodore de Sicile « 

 

Sources : « MIOT (André-François), Comte de Mélito » , dans Robert et Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, 1889  

 

Partager cet article
Repost0
9 février 2014 7 09 /02 /février /2014 00:00

Naissance de Jean Boudet

général de division, naquit à Bordeaux, le 19 février 1769. Il entra au service à l’âge de seize ans, en sortit après quelques années; plus tard, lors de la formation des gardes nationales, il entra comme lieutenant dans un bataillon de la Gironde et se distingua par une rare bravoure au combat de Château-Pignon, en 1793. Il assista-comme capitaine au siège de Toulon, et à la guerre de la Vendée en 1794 ; il avait été envoyé à la Guadeloupe, alors occupée par les Anglais ; il y prit le fort Fleur-d’Epée et la ville de Pointe-à-Pitre, vigoureusement défendus par l’ennemi. Le courage et les talents qu’il avait déployés dans cette expédition, le firent nommer dans la même année général de brigade. Il acheva la conquête de l’île par une longue série des plus brillants faits d’armes, et fut élevé, par le Directoire, en 1796, au grade de général de division. Au bout de deux ans, et après avoir mis l’île en état de défense, il revint en France pour prendre part à la campagne de Hollande, sous le commandement du général Brune. Après le 18 brumaire, il entra dans l’armée de réserve, commandée par Berthier et destinée pour l’Italie. Chef de l’avant-garde, il s’y distingua à la tête de sa division par un grand nombre d’actions d’éclat. Vers la fin de 1801 il alla à Saint-Domingue, sous les ordres du général Leclerc, et y contribua puissamment au succès des armes françaises. Sa conduite, dans cette sanglante et terrible expédition, ne saurait être assez louée. Il s’y montra constamment généreux et humain, et traita avec un égal ménagement les noirs et les hommes de couleur. De retour en France, le général Boudet fut envoyé en Hollande par l’Empereur, en 1804, pour tenter de là une descente en Angleterre ; mais la guerre de 1805 interrompit les préparatifs et l’appela sur les côtes d’Allemagne. En 1807 il prit part au siège de Colbert, sous les ordres de Murât, et s’empara, après la paix de Tilsitt, de la forteresse de Stralsund. En récompense de ses services, Napoléon lui conféra le titre de comte, et lui fit don d’un revenu de 30.000 francs sur la Poméranie suédoise. En 1809, le général Boudet assista à la prise de Vienne ; à Essling il résista pendant 36 heures à l’armée autrichienne. La veille du 5 juin 1809, sa division fut la première qui, de l’île de Lobau, attaqua les Autrichiens placés sur la rive gauche du Danube et effectua le passage ; et le soir, il avait, à la pointe de la baïonnette, pris possession d’Essling et de Gross-Aspern. De l’aveu de l’Empereur lui-même, ce fut à la conduite du général Boudet que nous dûmes la victoire d’Aspern. Mais les constants et pénibles efforts d’une carrière si bien remplie lui avaient attiré une goutte violente à laquelle il succomba le 14 septembre 1809.

 

Napoléon perdit en lui un de ses généraux les plus braves et les plus dévoués.

 

Son nom est gravé sur l’arc de triomphe de l’Etoile, côté est.

 

 

Partager cet article
Repost0
9 février 2014 7 09 /02 /février /2014 00:00

Naissance de Albert Louis Emmanuel de Fouler

né le 9 février 1769 à Lillers (Pas-de-Calais), entra aux Petites-Écuries comme Page du roi en avril 1786, et passa comme sous-lieutenant de remplacement dans le régiment de Navarre (5e d’infanterie) le 12 septembre 1787. Devenu sous-lieutenant titulaire au même corps en mai 1788, il fut fait lieutenant le 1" septembre 1791 et obtint le grade de capitaine le 1er mai 1792.

 

Employé à l’armée du Nord, il y fit la campagne de 1792, sous Luckner, et passa en qualité d’aide-de-camp auprès du général de division Pully le 23 mars 1793. Il fit avec cet officier général les guerres de 1793, ans II et III, aux armées de la Moselle et de Sambre-et-Meuse, et fut nommé adjoint aux adjudants-généraux Mortier et Drouet le 26 ventôse an III. Il servit en cette qualité pendant les ans IV, V et VI à l’armée de Sambre-et-Meuse.

 

Le 6 thermidor an IV, à l’affaire de Schweinfurt, il fut blessé d’un coup de feu au pied droit. Capitaine dans le 19° régiment de cavalerie le 26 ventôse an VII, il fut envoyé à l’armée de Mayence et fait prisonnier le 27 floréal de la même année, à Meinbischoffsheim, par un parti de hussards de Sekler. Échangé quelque temps après, il fut nommé chef d’escadron au 21e régiment de chasseurs à cheval le 29 brumaire an VIII, et fit la campagne de cette année à l’armée d’Italie.

 

Promu au grade de chef de brigade du 24e régiment de cavalerie le 4 brumaire an IX, il commanda ce corps à l’armée gallo-batave et passa en la même qualité, le 29 brumaire an X, dans le 11e régiment de cavalerie, devenu 11° de cuirassiers. Membre de la Légion-d’Honneur le 19 frimaire an XII, il en fut créé officier le 20 prairial suivant, et fut désigné pour faire partie du collège électoral du département du Pas-de-Calais.

 

Lors de l’organisation de la maison militaire de l’Empereur, le colonel Fouler fut nommé écuyer, et il fit les campagnes d’Autriche, de Prusse et de Pologne de l’an XIV à 1807, avec la 2° division de grosse cavalerie de la grande armée. La brillante conduite qu’il tint à Austerlitz lui valut la croix de commandeur de la Légion d’Honneur le 4 nivôse an XIV. Nommé général de brigade le 31 décembre 1806, et employé à la grande armée, il se distingua à Heilsberg, où il fut blessé d’un coup de lance. Créé comte de l’Empire sous le litre de comte de Relingue le 23 mars 1808, il prit le commandement d’une brigade de la division de cuirassiers du général d’Espagne pendant la campagne de 1809 en Allemagne.

 

Le 21 mai, à Essling, il fit plusieurs belles charges, enfonça deux carrés, s’empara de plusieurs pièces de canon ; mais ayant été blessé de plusieurs coups de sabre à la tête et renversé de son cheval, il fut fait prisonnier. C’est cette circonstance qui fit annoncer sa mort dans le 10e bulletin. Revenu au quartier général le 22 juillet, l’Empereur le chargea, le 30 octobre suivant, de la formation des régiments de cavalerie de la 2e division de réserve de l’armée d’Espagne ; cette mission, heureusement accomplie, il reprit son service d’écuyer près de l’Empereur le 2 février 1810.

 

Il fit encore la campagne de 1814 en France, il reçut le grade de général de division sur le champ de bataille de Saint-Dizier. Mis en non-activité au retour des Bourbons, il fut nommé commandant d’escadron dans la compagnie de mousquetaires de la maison du roi, le 5 juillet 1814, et confirmé dans son grade de général de division le 19 du même mois.

 

Chevalier de Saint-Louis et grand officier, de la Légion d’Honneur le 19 mars 1815, il fut admis à la retraite le 9 septembre de la même année.

 

Il est mort le, 17 juin 1831. Son nom est inscrit sur l’arc de triomphe de l’Étoile, côté Nord.

Partager cet article
Repost0
9 février 2014 7 09 /02 /février /2014 00:00

 Naissance de Gilbert Désiré Joseph Bachelu

général de division, né à Salins, en Franche-Comté, le 9 février 1777, fils d’un conseiller-maître à la Cour des comptes de Dôle ; il fut reçu en 1794 à l’école du génie de Metz, en qualité d’élève sous-lieutenant. Capitaine en 1790, il fit la campagne du Rhin et suivit Moreau dans sa retraite en Égypte ; Kléber le fit chef de bataillon au siège du Caire en 1800 ; en 1801, il fit, comme colonel du génie, la campagne de Saint-Domingue, sous les ordres du général en chef Leclerc qui en fit son aide-de-camp. Il assista au combat de la Crète-à-Pierrot où il dirigea le placement des troupes dans les lignes de circonvallation établies sur la droite de l’Artibouille. Le colonel Bachelu revint de cette malheureuse expédition avec la veuve de son général.

 

On le vit depuis chef d’état-major, de 1803 à 1805, au camp de Boulogne où il reçut la décoration de légionnaire ; colonel du 12e de ligne en 1805, sous les ordres du général Marmont qui commandait l’armée de Hollande, il passa, en 1807, en Dalmatie et attaqua, le 30 mai, à Castel-Nuovo, 5.000 Monténégrins, soutenus par deux bataillons russes, et les culbuta à la baïonnette. Général de brigade le 5 juin 1809 ; après Essling, il se distingua pendant la première campagne de Cologne et principalement au siège de Dantzig. En 1812, il fit la campagne de Russie, et commanda l’arrière-garde pendant la retraite de Tilsilt, à Dantzig où il fut employé jusqu’au 1er janvier 1814. Le 12 janvier 1813, Bachelu avait chassé les Russes de la position formidable de Stublau, et le 3 mars, il avait repoussé l’attaque générale dirigée par Platow sur les faubourgs de la place. Le 26 juin 1813, il fut nommé général de division; pendant les Cent-Jours, le général Bachelu commanda la première division du deuxième corps d’armée et se distingua dans la courte campagne de juin. De retour à Paris, après le désastre de Waterloo, où il tomba blessé en attaquant le bois d’Hougoumont, il fut emprisonné deux fois comme suspect, exilé de Paris, puis de la France, où il ne rentra qu’en 1817.

 

Après la révolution de juillet, le général Bachelu fut envoyé à la chambre des députés par les électeurs du Jura ; il venait d’obtenir la croix de commandeur de la Légion d’honneur.

 

Il est mort à Paris le 16 juin 1847, âgé de 72 ans. Son nom est inscrit sur l’arc de triomphe de l’Etoile, côté sud.

Partager cet article
Repost0
9 février 2014 7 09 /02 /février /2014 00:00

Le Général Joachim Jérôme QUIOT du PASSAGE 

 

L'acte de naissance de l'aîné est ainsi rédigé : " L'an 1775 et le 9 février a été baptisé Jérôme-Joachim Quiot né ce jour d'huy, fils légitime de sieur Jérôme-François Quiot Bourgeois dudit Alixan et de Demoiselle Elisabeth Rollet, mariés. Le parrain a été Maître Guilhaume-Joachim Charbonnel, notaire Royal (mot rayé), et la marraine demoiselle Marie-Grégoire son épouse dudit lieu, qui ont signé avec nous, Chaulet vicaire. " 

 

Signe de la notoriété familiale, Joachim obtient une bourse qui lui permet de rentrer au prestigieux collège des Oratoriens de Tournon, un des douze du royaume.

 

Esprit rebelle, le jeune homme à peine âgé de seize ans abandonne son pupitre et s'engage en octobre 1791 dans le 3ème bataillon des volontaires de la Drôme où il côtoie le futur maréchal Victor.

 

Passé à l'armée des Alpes il devient caporal en août 1792, sergent-major le 1er septembre, et capitaine en janvier 1793.

 

Il sert à l'armée des Pyrénées-Orientales jusqu'en 1795 avant de rejoindre l'armée d'Italie. 

 

Le 23 mai 1796, il est nommé aide de camp du général Victor que l'Empereur surnommera " L'épicier de Valence ".

 

Blessé au combat de Rivoli le 29 juillet 1796, il est provisoirement muté à l'armée d'Angleterre puis retrouve la péninsule.

 

Quiot se signale au combat de Pastrengo en mars 1799.

 

Nommé chef de bataillon le 23 avril, puis chef d'escadron par Victor, il sert à la difficile bataille de Marengo sous Bonaparte le 14 juin 1800, où il perd tous ses équipages. 

 

Désigné pour accompagner Victor en Louisiane en 1802, Quiot reste à ses côtés en Hollande en 1803 et 1804 lorsque l'expédition est annulée par Bonaparte qui a vendu le territoire aux Etats-Unis.

 

Nommé aide de camp du Maréchal Lannes le 5 août 1805, il devient colonel du 100ème de ligne de la Grande Armée en décembre 1805.

 

Blessé d'un coup de feu au bras droit à Iéna le 14 octobre 1806, il passe à l'armée d'Espagne en septembre 1808. 

 

Nommé baron de l'Empire le 21 décembre 1808, Quiot participe à la pacification ratée de l'Espagne.

 

A nouveau blessé d'un coup de biscayen à la tête au siège de Badajoz le 7 février 1811, il sert néanmoins à la Gebora en février, puis au combat de Campo-Mayor en mars.

 

Blessé d'un coup de baïonnette à la cuisse gauche à la bataille d'Albufera le 16 mai 1811, il est nommé général de brigade trois jours plus tard. Vainqueur du général espagnol Ballesteros près de Niebla en août 1811, Jérôme-Joachim Quiot termine sa campagne espagnole sur ce coup d'éclat. 

 

En avril 1813, Quiot revient dans la Drôme pour épouser Marie-Anne-Rose Rostaing âgée de vingt ans, fille d'une riche famille de commerçant de Saint Vallier qui lui donnera deux filles.

 

Le 28 avril 1813, ses devoirs conjugaux accomplis, il part pour le camp d'Utrecht. Le 29 juillet 1813, il est muté au corps d'observation de Bavière. Passé au prestigieux 1er corps de la Grande Armée, il commande la seconde brigade de la 23ème division. Grièvement blessé d'un coup de feu qui lui traverse l'omoplate de l'épaule droite, il est fait prisonnier à Kulm le 30 août 1813. Rentré en France en mai 1814, il est nommé au commandement du département de la Drôme en juin par le comte Dupont, l'ex vaincu de Baylen, et devient le même jour Chevalier de l'Ordre de Saint-Louis. 

 

Lors des Cent-Jours en mars 1815, Quiot s'exprime en termes virulents sur le retour de l'Empereur qu'il traite d'usurpateur " Bonaparte ose souiller de sa présence une terre à laquelle il a renoncé et qui l'a proscrit … " Puis, présageant un éventuel succès qui assurerait définitivement sa gloire, il s'empresse de rejoindre Napoléon.

 

En avril, il est finalement employé au 1er corps d'observation de Drouet d'Erlon qui va devenir l'armée du Nord et participe à la désastreuse bataille de Waterloo le 18 juin. 

 

Conscient d'avoir effectué un mauvais choix, Quiot se répand alors dans des lettres affligeantes où il démontre la bassesse de ses convictions entièrement tournées vers ses propres intérêts.

 

Sa conduite est sévèrement jugée par le roi qui le maintient pourtant en activité malgré plusieurs rapports très défavorables sur son comportement passé.

 

Le 1er septembre 1815, il commande à nouveau le département de la Drôme, puis celui de la Haute-Vienne le 28 novembre avant de retrouver sur sa demande son département d'origine en octobre 1817.

 

Nommé à la 7ème division militaire en mars 1818 par le maréchal Gouvion Saint-Cyr, ministre de la Guerre, il est grand officier de la Légion d'honneur en août 1822 et mis en disponibilité en juillet 1823. 

 

En août 1825, son ancien compatriote Victor, devenu duc de Bellune et ministre de la Guerre à son tour, le fait généreusement nommer lieutenant-général.

 

Officiellement admis à la retraite le 19 mars 1831 avec le grade de général de division, Quiot obtient une pension annuelle de 6 000 francs par ordonnance royale du 10 juillet 1831. 

 

Conseiller général de l'Isère pour le canton de Virieu, Jérôme-Joachim Quiot, devenu du Passage, met sa passion communicative au service de ses compatriotes.

 

Pendant plusieurs années il défend avec enthousiasme et générosité ses concitoyens et tout ce qui touche à l'agriculture de son canton. Retiré dans sa propriété des Balmes de Fontaine près de la commune du Passage en Isère, dont il est maire depuis plusieurs années, il meurt le 12 janvier 1849. Son nom est inscrit au côté sud de l'Arc de triomphe de l'Etoile. 

 

Association Bonaparte à Valence

Partager cet article
Repost0
9 février 2014 7 09 /02 /février /2014 00:00

François Mireur

 

François Mireur, né à Escragnolles le 9 février 1770, décédé à Damanhur, pendant la campagne d'Égypte, le 21 messidor an VI (9 juillet 1798).

 

C'est à dix-neuf ans que François Mireur arrive à Montpellier après une enfance sereine. Il veut y suivre des cours à la Faculté de Médecine. « C'était en 1789, j'y retrouvais mon cousin Chiris, abbé de l'église Saint Denis. Auprès de lui j'ai puisé ardeur et soutien qui m'ont amené à devenir docteur en médecine à l'âge de vingt-deux ans en 1792 ». Un titre dont il ne se servira guère. Tout le pays en effet est occupé par la Révolution. Depuis la convocation des États généraux, la prise de la Bastille, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, le vote de la Constitution, avait émergé à Montpellier une immense exaltation patriotique. 

 

En 1790, avec les montpelliérains Cambon, Cambaceres et le maire Durand, le jeune Mireur participe à l'action du club des amis de la Constitution et de l'égalité à l'image du célèbre club des Jacobins de Paris.

 

« Mon zèle, ma philanthropie firent de moi le capitaine de la garde nationale de Montpellier, laquelle avec d'autres citoyens s'empara de la vieille citadelle royale dans la nuit du 1er au 2 mai. Ce fut notre Bastille ! ». 

 

Adepte des idées nouvelles, probablement franc-maçon, Mireur fit de nombreuses propositions : rendre publiques les séances du Conseil Municipal de la Commune, supprimer les différences entre les riches et les pauvres lors des enterrements, dispenser gratuitement l'enseignement aux enfants, lutter contre la présence des chiens enragés dans la commune...

 

En 1792, il se rend à Marseille pour organiser la fusion des volontaires des deux villes qui s'engageaient pour combattre l'Autriche. Le 22 juin, au cours du repas donné en son honneur au lendemain d'un discours devant le club des Amis de la Constitution, il entonne pour la première fois le Chant de Guerre pour l'Armée du Rhin, composé par Rouget de Lisle. Adopté par les volontaires marseillais qui le chanteront au cours de leur marche vers Paris en juillet, le chant deviendra ainsi la Marseillaise.

 

Arrivé à Paris pour rejoindre le bataillon de l'Hérault, il se rend sur le front, combat à Argonne, à Valmy, part avec l'armée de Dumouriez conquérir la Belgique et la Hollande. Officier à l'armée d'Allemagne, chef de l'état-major de Bernadotte, il conduit les renforts commandés par ce dernier en Italie et prend une part glorieuse au passage du Tagliamento, à la prise de Gradisca, Trieste, Laybach, et découvre les mines d'argent d'Idria. Il se distingue par sa bravoure dans l'Armée d'Italie et est fait général, grade qu'il aurait refusé par deux fois.

 

Bonaparte l'affecte à l'armée de Rome commandée par Berthier, puis au commandement de la cavalerie de l'avant-garde de l'armée d'Orient, sous Desaix. Il meurt à l'âge de 28 ans, pendant la campagne d'Égypte: « C'est pendant le séjour de l'Armée à Damanhour, le 21 messidor, que fut tué le général de brigade Mireur, officier distingué. 

 

Les Arabes n'avaient point cessé de harceler les Français dans leur marche, et ils rôdaient autour du campement des divisions. Le général venait d'acheter un cheval arabe, et voulut sortir du camp pour l'essayer. Les avant-postes lui firent de vaines représentations sur les dangers auxquels il s'exposait en s'éloignant ; poussé par la fatalité, Mireur ne tint pas compte de ces avis et se porta au galop sur un monticule à deux cents pas des postes. Trois Arabes embusqués dans cet endroit entourèrent le général, le tuèrent et le dépouillèrent avant que les soldats de garde ne pussent venir à son secours ».

 

Les circonstances de sa mort ont fait l'objet de différents récits qui méritent attention. Plus que ce qui précède, la version qui semble la plus proche de la réalité est qu'à la suite d'un conseil de guerre réuni à Damanhour en raison de la gravité de la situation des troupes, durement éprouvées par la traversée du désert depuis Alexandrie, Mireur aurait recommandé de rembarquer pour l'Europe. Il s'agissait de s'assurer de la paix continentale en priorité, avant de revenir éventuellement en Égypte, avec une armée mieux préparée. 

 

Dans ses mémoires militaires, Desvernois aurait reconstitué l'intervention de Mireur au conseil de guerre: "Le Directoire n’a eu qu’une pensée, aurait-il affirmé, éloigner d’Europe le héros qui portait ombrage à son insatiable ambition et son armée d’invincibles. Au lieu de mettre le pied en Égypte, il était prudent, une fois Malte conquise, de revenir sur la Sicile et de s’en emparer, de concert avec l’armée de Rome et des États romains. Le Directoire exécutif devait à sa dignité d’agir de la sorte. 

 

Ne savait-il pas que le perfide gouvernement de Naples, cédant aux sollicitations de l’Angleterre, venait de rentrer dans une coalition contre la France ? Quant à la Sardaigne, elle accepterait facilement une garnison jusqu’à la paix générale. Maîtres de Turin, nous tenions son roi. Dès lors, toute la Méditerranée nous appartenait, puisque Corfou, les îles ioniennes, Ancône et tout le littoral de la mer Adriatique étaient gardés par nos troupes ; les Anglais n’oseraient plus s’y montrer et l’on pourrait à loisir, par l’Égypte et la Syrie, marcher sur les Indes. Toutes ces grandes choses sont encore faciles à exécuter si l’armée regagne au plus vite ses vaisseaux et ses transports. On reviendra en Égypte plus tard, sans crainte de la marine anglaise ; on aura le temps de s’entendre avec la Sublime Porte pour chasser les Mamelouks et lui payer plus fidèlement que ces usurpateurs le tribut qu’elle exige. La France n’a-t-elle pas la pensée de faire de l’Égypte et de la Syrie des comptoirs qui jalonneront la route vers les colonies qu’elle établira dans l’Hindoustan, après qu’elle en aura chassé les Anglais ?"

 

Cet affront aurait valu à Mireur d'être suspendu de son commandement par Bonaparte qui aurait désigné le général Leclerc, son beau-frère, pour prendre la tête de la cavalerie d'avant-garde. Blessé, Mireur aurait, à la suite du conseil, cherché à s'isoler en dépassant les avant-postes, malgré les avis des officiers et généraux présents, dans un emportement qui lui coûtera la vie. La version de Bonaparte dans ses récits de la Campagne d'Egypte est plus succincte: "Le général de brigade Mireur, se rendant d'un bivouac à un autre malgré les observations qui lui firent les grand'gardes, fut surpris dans une petite vallée à cent pas d'elles par quatre Arabes et percé de coups de lance. C'était un officier distingué. L'armée le regretta."

 

Napoléon fit une halte à Escragnolles à son retour de l'île d'Elbe et demanda à rencontrer la mère du général Mireur.

 

Une grande plaque en faïence colorée en l'honneur de "François Mireur Héros de la Marseillaise" est apposée à l'entrée d'Escragnolles.

 

Son nom est inscrit sur la 28e colonne de l'arc de Triomphe (au sommet du pilier sud, face à l'avenue Kleber) et sur les tables de bronze des galeries historiques de Versailles.

 

 

Partager cet article
Repost0
9 février 2014 7 09 /02 /février /2014 00:00

Naissance de Jacques Jardin, dit Desjardin

Nous commémorons aujourd'hui la naissance Jacques Jardin, dit Desjardin, blessé à Eylau et mort de ses blessures quelques jours après la bataille. Il naquit à Angers (Maine-et-Loire), où son père exerçait la profession de voiturier, le 9 février 1759. Il s'engagea, le 8 décembre 1776, dans le régiment du Vivarais (71'), y devint caporal 'et sergent le 1" février II. 1781 et 17 juin 1789, et sortit de son corps, par congé, le 5 février 1790; il retourna alors auprès de son père. Le zèle avec lequel il s'occupa de l'instruction de la garde nationale de sa ville natale depuis le 20 février 1790, le fit nommer adjudant-général de cette milice le 5 août 1791. Lors de l'organisation des forces départementales, en 1792, ses frères d'armes relevèrent, le 19 août, au grade de lieutenant-colonel du 2" bataillon de Maine-et-Loire, avec lequel il fit les campagnes de 1792 et 1793 à l'armée du Nord. Il se distingua à la bataille de Jemmapes, à la prise de Namur, dans les différents combats qui signalèrent la retraite de Dumou-riez, notamment près de Namur, ou le corps qu'il commandait mérita l'honneur d'être mis à l'ordre de l'armée. Le conseil exécutif le fit général de brigade le 3 septembre 1793, et lorsqu'il le nomma général de division, le 29 ventôse an II, il avait eu déjà" sous ses ordres les trois divisions réunies sous Maubeuge. Il concourut aux tentatives qui furent faites pour débloquer le Quesnoy. Le 12 floréal il commandâla division de droite de l'armée du Nord, manœuvrant sur là Sambre. Un arrêté du Comité de salut public, du 13'prairial, le nomma général en chef de l'armée des Ardenhes, grade que les représentants du peuple confirmèrent par leur arrêté du 20 du même mois. Après la reddition du Luxembourg, il continua de servir à l'armée du Nord jusqu'en l'an V, et passa en l'an VI à l'armée de Batavie. Il' fut mis en disponibilité le Ie' vendémiaire an X. En l'an XII le premier Consul le fit membre de la Légion-d'Honneur, et l'envoya au camp de Brest le 8 ventôse, puis devenu Empereur, et voulant récompenser les services de cet officier général, il le créa commandant de l'Ordre le 25 prairial. Pendant la campagne de l'an XIV il commanda la première divi-sion.du 7° corps de la grande armée, et se fit remarquer par sa bravoure et son intelligence.

Blessé à la bataille d'Eylau, le 8 février 1807, il mourut le 11, à Lands-berg, des suites de ses blessures. Il est. compris, sous le nom de Desjardins, parmi les braves qui figurent sur l'arc de triomphe de l'Étoile, côté Est.

 

Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, C. Mullié

 

Partager cet article
Repost0
9 février 2014 7 09 /02 /février /2014 00:00

Un arrêté organise la profession des bouchers à Paris. Naissance des abattoirs

On parle beaucoup ces temps-ci de viande Hallal. Sans doute, faudrait-il savoir que la naissance des abattoirs de Paris remonte à Napoléon. En 1809, Napoléon occupant Vienne, il remarqua dans cette ville que les tueries particulières se faisaient fort éloignées des quartiers populeux, et séparées des étaux où les bouchers débitaient leurs viandes. C'est là qu’il prit la décision de fonder des abattoirs à Paris. Brisant la résistance séculaire de la corporation des bouchers qui s'opposait à leur transfert hors de Paris, l’Empereur décidait de créer, par un décret du 9 février 1810, cinq abattoirs à la périphérie de la capitale. Trois d'entre eux furent édifiés sur la Rive droite de la Seine : celui de Rochechouart, appelé ensuite abattoir de Montmartre ; celui de Popincourt, rebaptisé abattoir de Ménilmontant, et un plus petit, celui du Roule. Les deux autres furent construits sur la rive gauche : l'abattoir des Invalides, appelé abattoir de Grenelle et enfin celui d'Ivry, appelé ensuite abattoir de Villejuif ou des Deux-Moulins. Terminés en 1818 seulement, les abattoirs du Roule, de Montmartre et de Popincourt ont été remplacés ainsi que ceux des communes annexées de Batignolles, de La Villette et de Belleville, par l'abattoir général de la Villette ouvert le 1er janvier 1867. Depuis le décret du 15 octobre 1810 et l'ordonnance royale du 15 avril 1838, les abattoirs publics sont compris au nombre des établissements insalubres de première classe qui doivent être éloignés des habitations particulières et ne peuvent être ouverts sans autorisation de l'autorité administrative (ordonnance royale, 14 janvier 1845; décret, 31 décembre 1866). La création d'un abattoir public entraîne l'interdiction des tueries particulières dans la commune. 

 

Partager cet article
Repost0
9 février 2014 7 09 /02 /février /2014 00:00

9 Février 1801 (20 Pluviôse An IX)

Traité de Paix entre la France et l’Empereur d’Allemagne (Traité de Lunéville)

S. M. l’Empereur, roi de Hongrie et de Bohême, et le premier consul de la République française, au nom du peuple  français, ayant également à cœur de faire cesser les malheurs de la guerre, ont résolu de procéder à la conclusion d’un traité définitif de paix et d’amitié.

Sadite Majesté impériale et royale, ne désirant pas moins vivement de faire participer l’Empire germanique aux bienfaits de la paix, et les conjonctures présentes ne laissant pas le temps nécessaire pour que l’Empire soit consulté, et puisse intervenir par ses députés dans la négociation, Sadite Majesté ayant d’ailleurs égard à ce qui a été consenti par la députation de l’Empire au précédent congrès de Rastadt, a résolu, à l’exemple de ce qui a lieu dans des circonstances semblables, de stipuler au nom du Corps germanique.

 

En conséquence de quoi, les parties contractantes ont nommé pour leurs plénipotentiaires, savoir :

S. M. I. et R., le sieur Louis, comte du Saint-Empire Romain, de Cobentzel, chevalier de la Toison d’Or, grand-croix de l'ordre royal de Saint-Étienne et de l’ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, chambellan, conseiller intime actuel de S. M. I. et R., son ministre des conférences, et vice-chancelier de cour et d’Etat.

Et le premier consul de la République française, au nom du Peuple français, le citoyen Joseph Bonaparte, conseiller d’Etat ;

 Lesquels, après avoir échangé leurs pleins pouvoirs, ont arrêté les articles suivants :

Art. Ier. Il y aura à l’avenir, et pour toujours, paix, amitié et bonne intelligence entre S. M. l’Empereur, roi de Hongrie et de Bohême, stipulant tant en son nom qu’en celui de l’Empire germanique, et la République française ; s’engageant, Sadite Majesté à faire donner par ledit Empire la ratification en bonne et due forme au présent traité. La plus grande attention sera apportée de part et d’autre au maintien d’une parfaite harmonie, et à prévenir toutes sortes d’hostilités par terre et par mer, pour quelque cause ou sous quelque prétexte que ce puisse être, en s’attachant avec soin à entretenir l’union heureusement rétablie. Il ne sera donné aucun secours ou protection, soit directement ou indirectement, à ceux qui voudraient porter préjudice à l’une ou à l’autre des parties contractantes.

Art. 2. La cession des ci-devant provinces belgiques à la République française, stipulée par l’article 3 du traité de Campo-Formio, est renouvelée ici de la manière la plus formelle ; en sorte que S. M. I. et R., pour elle et ses successeurs, tant en son nom qu’au nom de l’Empire germanique, renonce à tous les droits et titres aux susdites provinces, lesquelles seront possédées, à perpétuité, en toute souveraineté et propriété, par la République française, avec tous les biens territoriaux qui en dépendent.

Sont pareillement cédés à la République française, par Sa Majesté Impériale et Royale., et du consentement formel de l’Empire :

1° Le Comté de Falkenstein, avec ses dépendances ;

2° Le Fricktal et tout ce qui appartient à la Maison d’Autriche sur la rive gauche du Rhin, entre Zurzach et Bâle, la République française se réservant de céder ce dernier pays à la république helvétique.

Art. 3. De même, en renouvellement et confirmation de l’article 6 du traité de Campo-Formio, S. M. l’empereur et roi possédera, en toute souveraineté et propriété, les pays ci-dessous désignés, savoir :

 L’Istrie, la Dalmatie, et les îles ci-devant vénitiennes de l’Adriatique en dépendantes, les bouches du Cattaro, la ville de Venise, les lagunes et les pays compris entre les États héréditaires de S. M. l’empereur et roi, la mer Adriatique et l’Adige, depuis sa sortie du Tyrol jusqu’à son embouchure dans ladite mer, le thalweg de l’Adige servant de ligne de délimitation ; et comme, par cette ligne, les villes de Vérone et de Porto-Legnago se trouveront partagées, il sera établi sur le milieu des ponts desdites villes des ponts-levis qui marqueront la séparation.

Art. 4 L’article  18 du traité de Campo-Formio est pareillement renouvelé, en cela que S. M. l’empereur et roi s’oblige à céder au duc de Modène, en indemnité des pays que ce Prince et ses héritiers avaient en Italie, le Brisgaw, qu’il possédera aux mêmes conditions que celles en vertu desquelles il possédait le Modénois.

Art. 5. Il est en outre convenu que S. A. R. le grand-duc de Toscane renonce, pour elle et pour ses successeurs et ayants cause, au grand-duché de Toscane et à la partie de l’île d’Elbe qui en dépend, ainsi qu’à tous les droits et titres résultant de ses droits  sur lesdits États, lesquels seront possédés désormais, en toute souveraineté et propriété, par S. A. R. l’infant, duc De Parme. Le grand-duc obtiendra en Allemagne une indemnité pleine et entière de ses États d’Italie.

Le grand-duc disposera à sa volonté des biens et propriétés qu’il possède particulièrement en Toscane, soit par acquisition, soit par hérédité des acquisitions personnelles de feu S. M. l’empereur Léopold II son père, ou feu S. M. l’empereur François Ier son aïeul. Il est aussi convenu que les créances, établissements et autres propriétés du grand-duché, aussi bien que les dettes dûment hypothéquées sur ce pays, passeront au nouveau grand-duc.

Art. 6. S. M. l’Empereur et Roi, tant en son nom qu’en celui de l’Empire germanique, consent à ce que la République française possède désormais, en toute souveraineté et propriété, les pays et domaines situés à la rives gauche du Rhin, et qui faisaient partie de l’Empire germanique ; de manière qu’en conformité de ce qui avait été expressément consenti au congrès de Rastadt par la députation de l’Empire, et approuvé par l’Empereur, le thalweg du Rhin soit désormais limite entre la République française et l’Empire germanique ; savoir : depuis l’endroit où le Rhin quitte  le territoire helvétique, jusqu’à celui où il entre dans le territoire batave.

 En conséquence de quoi, la République française renonce formellement à toute possession quelconque sur la rive droite du Rhin, et consent à restituer à qui il appartient les places de Dusseldorf, Ehrenbrestein, Philipsburg, le fort de Cassel et autres fortifications vis-à-vis de Mayence et la rive droite, le fort de Kehl et le Vieux-Brisach, sous la condition expresse que ces places et forts continueront à rester dans l’état où ils se trouveront lors de l’évacuation.

 

Art. 7. Et comme par la suite de la cession que fait l’Empire à la République française, plusieurs Princes et États de l’Empire se trouvent particulièrement dépossédés en tout ou en partie, tandis que c’est à l’Empire germanique collectivement à supporter les pertes résultant des stipulations du présent traité, il est convenu entre S. M. l’empereur et roi, tant en son nom qu’au nom de l’Empire germanique, et la République française, qu’en conformité des principes formellement établis au congrès de Rastadt, l’Empire sera tenu de donner aux princes héréditaires qui se trouvent dépossédés à la rive gauche du Rhin, un dédommagement qui sera pris dans le sein dudit Empire, suivant les arrangements qui, d’après ces bases, seront ultérieurement déterminés.

Art. 8. Dans tous les pays cédés, acquis ou échangés par le présent traité, il est convenu, ainsi qu’il avait été fait par les articles 4 et 10 du traité de Campo-Formio, que ceux auxquels ils appartiendront se chargeront des dettes hypothéquées sur le sol desdits pays ; mais, attendu les difficultés qui sont survenues à cet égard sur l’interprétation desdits articles du traité de Campo-Formio, il est expressément entendu que la République française ne prend à sa charge que les dettes résultant d’emprunts formellement consentis par les États des pays cédés, ou des dépenses faites pour l’administration effective desdits pays.

Art. 9. Aussitôt après l’échange des ratifications du présent traité, il sera accordé, dans tous les pays cédés, acquis ou échangés par ledit traité, à tous les habitants ou propriétaires quelconques, mainlevée du séquestre mis sur leurs biens et revenus, à cause de la guerre qui a eu lieu. Les Parties contractantes s’obligent à acquitter tout ce qu’elles peuvent devoir pour fonds à elles prêtés par lesdits particuliers, ainsi que par les établissements publics desdits pays, et à payer ou rembourser toute rente constituée à leur profit sur chacune d’elles. En conséquence de quoi, il est expressément reconnu que les propriétaires d’actions de la Banque de Vienne, devenus français, continueront à jouir du  bénéfice de leurs actions, et en toucheront les intérêts échus ou à échoir, nonobstant tout séquestre et toute dérogation, qui seront regardés comme non avenus, notamment la dérogation résultant de ce que les propriétaires devenus français n’ont pu fournir les trente et les cent pour cent demandés aux actionnaires de la Banque de Vienne par S. M. l’empereur et roi. 

Art. 10. Les Parties contractantes feront également lever tous les séquestres qui auraient été mis, à cause de la guerre, sur les biens, droits et revenus des sujets de S. M. l’empereur ou de l’Empire, dans le territoire de la République française, et des citoyens français dans les États de Sadite Majesté ou de l’Empire.

Art. 11. Le présent traité de paix, notamment les articles 8, 9, 10 et 15 ci-après, est déclaré commun aux républiques Batave, Helvétique, Cisalpine et Ligurienne.

Les Parties contractantes se garantissent mutuellement l’indépendance desdites républiques, et la faculté aux peuples qui les habitent d’adopter telle forme de  gouvernement qu’ils jugeront convenable.

Art. 12. S. M. I. et R. renonce pour elle et ses successeurs, en faveur de la république Cisalpine, à tous les droits et titres provenant de ces droits, que Sadite Majesté pourrait prétendre sur les pays qu’elle  possédait avant la guerre, et qui, aux termes de l’article 8 du traité de Campo-Formio, font maintenant partie de la république Cisalpine, laquelle les possédera en toutes souveraineté et propriété, avec les biens territoriaux qui en dépendent.

Art. 13. S. M. I. et R., tant en son nom qu’au nom de l’Empire germanique, confirme l’adhésion, déjà donnée dans le traité de Campo-Formio, à la réunion des ci-devant fiefs impériaux à la République ligurienne, et renonce à tous ces droits et titres provenant de ces droits sur lesdits fiefs.

Art. 14. Conformément à l’article 11 du traité de Campo-Formio, la navigation de l’Adige servant de limite entre les États de Sadite Majesté Impériale et Royale et ceux de la République cisalpine, sera libre, sans que, de part ne d’autre, on puisse y établir aucun péage, ni tenir aucun bâtiment armé en guerre.

Art. 15. Tous les prisonniers de guerre faits de part et d’autre, ainsi que les otages enlevés ou donnés pendant la guerre, qui n’auront pas encore été restitués, le seront dans quarante jours, à dater de celui de la signature du présent traité.

Art. 16. Les biens fonciers et personnels non aliénés de S. A. R. l’archiduc Charles, et des héritiers et de feu S. A. R. madame l’archiduchesse Christine, qui sont situés dans les pays cédés à la République française, leur seront  restitués, à la charge de les vendre dans l’espace de trois ans. Il en sera de même des biens fonciers et personnels de LL. AA. RR. l’archiduc Ferdinand et Madame l’archiduchesse Béatrix, son épouse, dans le territoire de la République cisalpine.

Art. 17. Les articles 11, 13, 15, 16, 17 et 18 du traité de Campo-Formio sont particulièrement rappelés, pour être exécutés suivant leur forme et teneur, comme s’ils étaient insérés mot à mot dans le présent traité.

Art. 18. Les contributions, livraisons, fournitures et prestations quelconques de guerre cesseront d’avoir lieu, à dater du jour de l’échange des ratifications données au présent traité, d’une part par S. M. l’empereur et par l’Empire germanique, d’autre part par le gouvernement de la République française.

Art. 19. Le présent traité sera ratifié par S. M. l’empereur et roi, par l’Empire, et par le gouvernement de la République française, dans l’espace de trente jours, ou plus tôt si faire se peut : et il est convenu que les armées des deux puissances resteront dans les positions où elles se trouvent, tant en Allemagne qu’en Italie, jusqu’à ce que lesdites  ratifications de l’empereur et roi, de l’Empire et du gouvernement de la République française aient été simultanément  échangées à Lunéville entre  les plénipotentiaires respectifs.

Il est aussi convenu que, dix jours après l’échange desdites ratifications, les armées de S. M. I. et R. seront rentrées sur les possessions héréditaires, lesquelles seront évacuées dans le même espace de temps par les armées françaises, et que, trente jours après lesdits échanges, les armées françaises auront évacué la totalité du territoire dudit Empire.

 

 Fait et signé à Lunéville, le 20 pluviôse an IX de la République française (9 Février 1801)

 

Signé  Louis, comte de Cobentzel ;

Joseph Bonaparte.

Partager cet article
Repost0
8 février 2014 6 08 /02 /février /2014 00:00
André Ernest Modeste Grétry
André Grétry

André Grétry

Compositeur français d'origine belge


(Liège 1741 – Ermitage de Montmorency 1813)


Issu d'une famille de musiciens liégeois, il doit l'originalité de son développement musical aux études qu'il va poursuivre à Rome entre 1760 et 1766 ; il reconnaîtra ensuite cette dette dans ses Mémoires : « L'école italienne est la meilleure qui existe, tant pour la composition que pour le chant. » Il a été l'élève de G. B. Casali et du père Martini, et acquiert une maîtrise suffisante pour devenir membre de l'académie des Filarmonici de Bologne. Après être passé par Genève, il s'installe en 1768 à Paris, qui va rester son centre d'activité presque exclusif. Ses deux premières œuvres parisiennes, le Huron (1768) et Lucile (1769), frappent le public dans sa fibre sentimentale, et Grétry devient vite le musicien le plus à la mode de la France prérévolutionnaire. Grimm le décrit ainsi : « M. Grétry est de Liège ; il est jeune, il a l'air pâle, blême, souffrant, tourmenté, tous les symptômes d'un homme de génie. » Grétry continue à composer un ou deux opéras-comiques par an jusqu'à la Révolution, sans que son prestige soit atteint par des échecs passagers. Ceux de ses opéras qui ont le mieux gagné les faveurs du public reviennent fréquemment à l'affiche, et son œuvre connaît une large diffusion à l'étranger dès les années 1770. Grétry ne tarde pas à recevoir les honneurs les plus divers, même sous la Révolution, où il a été élu membre de l'Institut et inspecteur des études au Conservatoire (1795). En 1798, il achète l'Ermitage de Jean-Jacques Rousseau, dans la vallée de Montmorency, et y vit retiré jusqu'à sa mort.

   Le langage musical de Grétry est à la fois moins complexe que celui de Rameau et que celui de Haydn et Mozart. Mais Grétry fait son entrée sur la scène parisienne lorsque le genre de l'opéra-comique a été déjà largement illustré par Duni, Monsigny et Philidor, et son mérite essentiel est sans doute d'en avoir considérablement approfondi les possibilités expressives. Il a été aidé en cela par ses trois principaux librettistes, Marmontel, Sedaine et d'Hèle, qui ont contribué, par le choix de sujets sentimentaux et par un langage parfois « larmoyant », à diversifier les ressorts émotifs de l'opéra-comique. Les innovations de Grétry se manifestent avant tout par le décloisonnement des formes musicales : la continuité dramatique est assurée par une proportion d'ensembles vocaux plus élevée que chez Philidor ou Monsigny, et se traduit même, dans certains opéras, par l'abolition du dialogue parlé (Colinette, l'Embarras des richesses, la Caravane du Caire). Des finales juxtaposant des ensembles de complexité grandissante révèlent l'influence de l'opéra bouffe italien, comme dans la Rosière de Salency ; mais Grétry dépasse ses modèles par l'emploi du chœur (Colinette, III. 8) et par la richesse de morceaux orchestraux utilisés à des fins évocatrices (Zémire et Azor). Enfin, la romance de Blondel, qui revient neuf fois au cours de Richard Cœur de Lion, constitue l'un des premiers exemples du « motif de réminiscence », qui jouera un rôle important dans la musique du XIXe siècle. Grétry avoue dans ses Mémoires avoir recherché le « moyen de contenter tout le monde ». Il a sans doute atteint son but, combinant une veine mélodique facile avec un goût de l'expérimentation qui en fait un précurseur de l'opéra romantique.

 

Partager cet article
Repost0

1er Consul

2 août 1802 jusqu'au 18 mai 1804

en_premier_consul.jpg

Napoléon Ier

370px-Ingres-_Napoleon_on_his_Imperial_throne.jpg

18 mai 1804 au 6 avril 1814 et du 20 mars 1815 au 22 juin 1815

napoleon1er

Liens