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14 novembre 2012 3 14 /11 /novembre /2012 00:00

Naissance de Gaspard Gourgaud

né à Versailles le 14 novembre 1783, fils d’un musicien de la chapelle de Louis XVI et neveu du célèbre Dugazon ; élève de l’École polytechnique en 1799, puis élève sous-lieutenant à l’école d’artillerie de Châlons. Il entra en 1802, comme lieutenant en second au 7e d’artillerie à pied, et passa en 1803 lieutenant au 6e régiment d’artillerie à cheval, et devint, en août 1804, aide-de-camp du général Foucher. Dans la campagne de 1805, il se trouva à Ulm, à la prise de Vienne et au passage du Danube. Dans cette dernière affaire, il se signala par un remarquable trait d’audace : profitant du trouble que le passage du pont du Thabor avait jeté dans l’armée autrichienne, il s’élança vers le parc d’artillerie ennemie et s’en empara. Il combattit ensuite à Austerlitz, où il fut blessé ; à Iéna, à Prentzlau, à Pultusk, où il reçut la croix d’honneur ; à Ostrolenka, où il fut promu capitaine, et à Friedland. II passa ensuite enEspagne, se distingua au siège de Saragosse, rejoignit la grande armée et prit part aux journées d’Abensburg, d’Eckmuehl, de Ratisbonne, d’Essling et de Wagram. C’est en 1811 que le capitaine Gourgaud fut attaché à la personne de l’Empereur comme officier d’ordonnance : il dut cette faveur à l’intelligence avec laquelle il venait d’accomplir la reconnaissance de la place de Dantzig. A dater de cette époque, il ne quitta plus l’Empereur. Dans la campagne de Russie, son zèle et son activité, pour assurer le service de son arme, furent des plus remarquables : blessé à Smolensk, il combattit à Valentina et à la Moskowa. A Moscou il eut le bonheur, qui du reste se présenta plusieurs fois dans sa carrière, de préserver les jours de Napoléon : à la suite d’une exploration minutieuse du Kremlin, il découvrit une masse énorme de poudre (400 milliers), que l’incendie était sur le point d’atteindre, et réussit à empêcher cette épouvantable explosion. En récompense de ce service, il fut créé baron. Lors de la fatale retraite, son dévouement ne faiblit pas un instant : deux fois il passa la Bérésina à la nage, avant la construction des ponts, pour aller reconnaître la position de l’ennemi. Rentré en France, il vint rendre compte de la situation de nos débris à l’Empereur, qui le nomma immédiatement chef d’escadron et premier officier d’ordonnance. Plusieurs missions importantes lui furent confiées dans la campagne de 1813 et accomplies à la haute satisfaction de l’Empereur. Sa conduite à la bataille de Dresde lui valut la croix d’officier de la Légiond’Honneur ; il se signala encore à Hanau, à Leipzig, et exécuta avec une grande vigueur les ordres donnés par l’Empereur pour assurer la retraite de l’armée.

Le baron Gourgaud suivit Napoléon dans la campagne de 1814 ; à Brienne, il lui sauva la vie : un parti de Cosaques venait de surprendre l’Empereur ; déjà l’un d’eux avait sa lance dirigée contre lui, lorsque Gourgaud l’abattit d’un coup de pistolet. Il fut blessé à Montmirail, se trouva à Champaubert, à Nangis, à Montereau, et culbuta les Russes de la position d’Étoutevelles. Ce fait d’armes le fit nommer commandeur de la Légion-d’Honneur. Il s’empara du faubourg de Reims, à la tête d’une batterie et de deux bataillons d’infanterie, et entra le premier dans la ville. Il ne se sépara de l’Empereur qu’au moment où ce dernier quitta Fontainebleau, le 20 avril. Dès lors il fit sa soumission au gouvernement et fut, comme tous les officiers du royaume, désigné pour faire partie des Gardes du corps. Mais l’Empereur lui avait laissé en partant l’épée qu’il portait aux Pyramides : ce fut assez pour le faire éconduire. Lors du retour de l’île d’Elbe, le baron Gourgaud s’empressa de se rendre auprès de l’Empereur ; il le suivit dans sa dernière campagne ; donna à Fleurus de nouvelles preuves de bravoure qui le firent nommer général et aide - de-camp. Au dernier moment de la bataille de Waterloo, il faisait partie du groupe de généraux qui entouraient Napoléon. « Gourgaud, s’écria l’Empereur en montrant quelques pièces abandonnées, faites tirer. » Ce furent les derniers coups de canon de la bataille. Revenu à Paris avec l’Empereur, il l’accompagna à Rochefort et fut choisi pour porter au Régent la lettre par laquelle Napoléon réclamait l’hospitalité de l’Angleterre. N’ayant pu débarquer, il rejoignit l’Empereur, qui le désigna pour le suivre à Sainte-Hélène ; choix glorieux, accepté sans hésitation, avec un pieux sentiment, de dévouement et de reconnaissance. Il partagea cet exil pendant trois années ; mais des difficultés survenues entre lui et le comte de Montholon, amenèrent son retour en Europe. Rayé des rôles de l’armée, et banni après la seconde Restauration, la France lui était fermée, il se rendit en Angleterre, alla exposer aux souverains réunis à Aix-la-Chapelle toutes les odieuses rigueurs déployées contre le captif de Sainte-Hélène, et ne rentra en France qu’en 1821. Laissé en non activité, il s’occupa de la publication de divers ouvrages ; il fit paraître en 1823, avec M. de Montholon, les Mémoires de Napoléon à Sainte-Hélène, 18 volumes ; en 1825, un Examen critique de l’histoire de la grande armée, du comte de Ségur ; et en 1827, une Réfutation des calomnies de la vie de Napoléon, par Walter Scott. Déjà, en 1820, il avait publié une Relation de la campagne de 1815. Après la Révolution de 1830, le général Gourgaud remis en activité, devint successivement commandant de l’artillerie de Paris et de Vincennes, aide-de-camp du Roi en 1832 ; lieutenant-général en 1835 ; commandant en chef de l’artillerie de l’armée du Nord en 1839 ; président du comité d’artillerie et inspecteur général de cette arme. Le gouvernement le chargea en 1841 de l’armement des forts et fortifications de Paris. Cette même année, il fut élevé à la pairie. Le général Gourgaud avait été désigné par le Roi, en 1840, pour aller assister à Sainte-Hélène, à l’exhumation des restes de l’Empereur ; pieuse mission qu’il accomplit avec un zèle religieux.

 

Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, C. Mullié

 

 

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13 novembre 2012 2 13 /11 /novembre /2012 00:00

Naissance de François Louis Bouchu

né Ie 13 novembre 1771, à Is-sur-Tille (Côte-d’Or). Caporal dans le 2* bataillon de volontaires de son département, le 1" septembre 1791, il fit la guerre de 1792 à l’armée du Nord. Prisonnier le 11 juin à l’affaire de Grinwel, près de Maubeuge, où il reçut une légère blessure, il obtint, à sa rentrée au corps le 24 décembre, le grade de sergent. Nommé lieutenant dans la compagnie de canonniers du 2e bataillon de la Côte-d’Or, le 30 janvier 1793, il se trouva au combat de Rhinzabern, sous Landau (armée du Haut-Rhin). Le 26 mai suivant, dirigé sur l’armée du Midi, il prit part au siège de Toulon. Passé à l’armée d’Italie après la reprise de cette place, il y servit depuis 1a fin de l’an V jusqu’au commencement de l’an VI. Capitaine en second le 15 prairial dans la compagnie des canonniers attachée à la 117e demi-brigade de ligne, devenue 75e, il se signala à la prise d’Oneille, au siège de Ceva ( Piémont), au siège et au blocus de Mantoue en l’an IV et en l’an V, et combattit à Castiglione. Pendant le blocus de Mantoue, il fit remonter, sous le feu des retranchements ennemis, les barques nécessaires à l’établissement du pont de l’île de Thé, et coopéra au passage du Tagliamento le 26 ventôse an V. Capitaine de la 1" compagnie de pontonniers le 27 germinal de la même année, il suivit l’expédition d’Égypte, assista à la prise de Malte et d’Alexandrie, aux sièges de Jaffa, de Saint-Jean-d’Acre et du Caire. Chargé, au siège de Saint-Jean-d’Acre, de diverses reconnaissances des approches de la place, il s’en acquitta avec autant de zèle que de talents, et resta constamment exposé au feu des batteries du port et des remparts de la ville. Lorsque le général Bonaparte remit à Kléber le commandement en chef de l’armée d’Orient, il porta le commandant Bouchu sur la liste des officiers d’élite qu’il recommandait à son attention ; lui-même, après les événements de brumaire, n’oublia pas le brave de Saint-Jean-d’Acre, et il le nomma, le 5 floréal an vin, chef de bataillon d’artillerie, et, quand cet officier supérieur rentra en France, il le chargea d’organiser à Strasbourg le 1er bataillon de pontonniers, dont il lui donna ensuite le commandement. Nommé sous-directeur des ponts près le parc général d’artillerie des camps sur l’Océan, le 21 fructidor an XI, Bouchu fit les campagnes de l’armée des côtes des ans XI et XII, et reçut à Boulogne, le 25 prairial de cette dernière année, la décoration de la Légion d’honneur. Colonel, le 3ème jour complémentaire, et attaché provisoirement à l’état-major général de l’artillerie, il prit le commandement du 3e régiment d’artillerie à pied. Pendant la campagne d’Allemagne de l’an XIV, en Prusse et en Pologne, en 1806 et 1807, il remplit les fonctions de directeur du parc général, et, le 7 mai 1807, il obtint la croix d’officier de la Légion d’honneur. Chef de l’état-major général de l’artillerie de l’armée d’Espagne, le 10 décembre 1808, il commandait l’artillerie du 5e corps à la bataille d’Ocana. Nommé général de brigade le 19 mai 1811, sur la proposition du maréchal duc de Dalmatie, pour sa conduite au siégé de Badajoz et à la bataille d’Albuéra, il commanda l’artillerie du midi de l’Espagne à partir du 21 janvier 1813. Appelé le 6 juillet à la direction des équipages de pont de la grande armée, il montra tant d’intelligence et de valeur à l’attaque du pont de Meissen, que l’Empereur crut devoir lui conférer le titre de baron de l’Empire. Nommé en décembre au commandement de l’artillerie de la ville de Torgau, il fut fait prisonnier après une vigoureuse résistance, et ne rentra en France qu’après la première abdication de Napoléon. Commandant de l’École d’artillerie à Grenoble le 21 juin 1814, chevalier de Saint-Louis le 29 juillet suivant, il se trouvait à Grenoble au moment où l’Empereur fit son entrée dans cette ville au retour de l’île d’Elbe. Le 8 juin 1815, il reçut l’ordre d’aller prendre le commandement de l’artillerie de l’armée des Pyrénées-Orientales. Nommé, le 10 février 1816, commandant de l’École régimentaire de Valence, et de l’École polytechnique le 2 octobre suivant, il reçut, le 24 août 1820, la décoration de commandeur de la Légion d’honneur, et le 17 septembre 1822, celle de grand officier. Louis XVIII l’attacha au comité consultatif de l’artillerie, et lui confia, le 23 avril 1823, la direction du parc d’artillerie des Pyrénées. Il soutint dignement au siège de Pampelune son ancienne réputation. Le 30 octobre 1823, le roi l’éleva au grade de lieutenant-général, et le roi d’Espagne lui accorda, le 23 du même mois, la plaque de 4e classe de l’ordre de Saint-Ferdinand. Attaché successivement, de 1816 à 1831, à l’inspection des troupes et au comité de son arme, placé en non-activité le 1er janvier 1837, et enfin admis le 13 août 1839 dans la section de réserve du cadre de l’état-major général de l’armée, il est mort à Antony, près de Paris, le 31 octobre suivant. Son nom figure sur le côté ouest de l’arc de triomphe de l’Étoile.

 

Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, C. Mullié

 

 

 

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13 novembre 2012 2 13 /11 /novembre /2012 00:00

Naissance de Rémy Joseph Isidore Exelmans

né à Bar-sur-Ornain (Meuse), le 13 novembre 1775, entra fort jeune comme volontaire au 3e bataillon des volontaires de la Meuse, le 6 septembre 1791. Il fut nommé sous-lieutenant le 22 octobre 1793, lieutenant, le 19 juin 1798, aide-de-camp du général Éblé, le 22 octobre 1798. Le 13 avril 1799 il était capitaine provisoire au 16° dragons. Il se distingua au début par plusieurs actions d’éclat qui le firent remarquer de Murat, dont il devint bientôt l’aide-de-camp et l’ami. Il fut nommé chef d’escadron en octobre 1803, et colonel du 1er chasseurs le 27 décembre 1805. Après le combat de Wertingen (1805) où il eut trois chevaux tués sous lui et fit des prodiges de valeur, il fut chargé de présenter à Napoléon les drapeaux pris sur l’ennemi. Napoléon lui fit l’accueil le plus flatteur et lui dit : « Je sais qu’il est impossible d’être plus brave que vous : je vous fais officier de la Légion-d’Honneur. » Exelmans fut nommé quelque temps après colonel du Vème régiment de chasseurs, à la tête duquel il prit Posen, en 1806. 11 fut nommé général de brigade à Eylau, le 14 mai 1807 et attaché à l’état-major de Murat, qu’il suivit en Espagne comme aide-de-camp ; arrêté par les guérillas, il fut transféré en Angleterre, où il resta jusqu’en 1811. Le 24 décembre 1811, il fut nommé major de chasseurs à cheval de la garde impériale et des grenadiers à chevai, le 27 juillet 1812 ; il fit la campagne de Russie et gagna son titre de général de division à la bataille de la Moskowa (8 septembre 1812). Sa brillante conduite dans la campagne de 1813 lui valut le cordon de grand officier de la Légion-d’Honneur ; il fit des prodiges de valeur dans la campagne de France. Sous la première Restauration, on surprit de lui une lettre à Murat assez compromettante. L’ordre de l’arrêter fut donné ; il s’évada d’abord, puis se constitua prisonnier dans la citadelle de Lille. Un conseil de guerre l’acquitta à l’unanimité, le 23 janvier 1818. Au retour de l’île d’Elbe, Exelmans fut nommé Pair de France et commandant en chef du 2e corps de cavalerie. Il se battit en héros à Waterloo. Le 2 juillet, l’armée réunie sous les murs de Paris attendait le signal d’une bataille qui eût été une revanche de Waterloo. Bluecher, à qui l’on n’opposait qu’un simulacre de défense, avait passé ia Seine sur le pont du Pecq, conservé par les soins du journaliste Martainville, et paraissait vouloir se répandre, avec ses troupes, sur la partie Sud-Ouest de Paris. Nos généraux, témoins de cette marche aventureuse, jugèrent unanimement que les Prussiens s’étaient compromis. Ce fut dans ce moment que l’Empereur déclara au gouvernement qu’il était sûr d’écraser l’ennemi, si on voulait lui confier le commandement de l’armée. Par ordre du prince d’Eckmuehl, le général Exelmans fut dirigé sur les traces des Prussiens avec 6.000 hommes ; un corps de 15.000 hommes d’infanterie, sous le commandement du général Vichery, devait le suivre par le pont de Sèvres et lier ses mouvements avec 6.000 fantassins du 1er corps, et dix mille chevaux d’élite qui devaient déboucher par le pont de Neuilly. Mais au moment d’exécuter ces dispositions, dont le succès eût indubitablement entraîné la perte de l’armée prussienne, le prince d’Eckmuehl donna contre-ordre. Le général Exelmans soutint seul le combat, avec cette valeur bouillante qui le distinguait. Il attaqua l’ennemi en avant de Versailles, le précipita dans une embuscade, le tailla en pièces et lui enleva ses armes, ses bagages, ses chevaux. Les généraux Strulz, Pire, Barthe, Vincent, les colonels Briqueville, Faudoas, Saint-Amant, Simonnet, Schmid, Paolini et leurs braves régiments, firent des prodiges de valeur, et furent intrépidement secondés par les citoyens des communes voisines qui avaient devancé en tirailleurs, sur le champ de bataille, l’arrivée de nos troupes, et qui, pendant l’action, combattirent à leurs côtés. Cependant, Exelmans, non soutenu,

fut obligé de rétrograder devant le gros de l’armée prussienne qu’il trouva à Louveciennes près de Marly. Devant des forces disproportionnées et dans ce pays coupé et boisé, sa petite cavalerie ne pouvait se mouvoir ni combattre. Il revint sur Montrouge, la rage dans le cœur, laissant les Prussiens s’établir sur la rive gauche de la Seine ; le lendemain, 3 juillet, l’armistice conclu fît cesser les hostilités. Exelmans fut proscrit par l’ordonnance du 24 juillet, et rétabli dans le cadre de l’état-major général, le 1er septembre 1819. Il a été inspecteur général de cavalerie le 7 mai 1828 et le 8 août 1830. En 1830 il avait été réintégré à la Chambre des pairs.

I1 est fait ((août 1849) grand-croix et grand chancelier de la Légion-d’Honneur en remplacement du maréchal Molitor.  En juillet 1852, en se rendant en visite chez la princesse Mathilde, il chute de cheval et se fracasse le crâne sur le trottoir. Il expire le 22 juillet dans les bras de son fils. Cinq jours plus tard, un service funèbre est célébré en l'église des Invalides et en présence du Prince-président.

 

 

Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, C. Mullié

 

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13 novembre 2012 2 13 /11 /novembre /2012 00:00

Baron Joseph-Dominique Louis, également appelé l’abbé Louis

député de 1815 à 1824, de 1827 à 1832, ministre et pair de France, né à Toul (Meurthe) le 13 novembre 1755, mort à Bry-sur-Marne (Seine-et-Marne) le 26 août 1837, « fils de monsieur Louis, avocat au parlement, et de dame Marianne Royer », reçut les ordres mineurs avant la Révolution, puis acheta, en 1779, une charge de conseiller-clerc au parlement de Paris, où l'on remarqua bientôt ses aptitudes eu matière financière.

Membre, en 1788, de l'assemblée provinciale de l'Orléanais, il se prononça alors en faveur des réformes.

 

Le 14 Juillet 1790, lors de la première fédération, il assista l'évêque d'Autun, en qualité de diacre, à la messe célébrée au Champ-de-Mars sur l'autel de la patrie.

 

Bientôt après, il fut chargé par Louis XVI de diverses missions diplomatiques et particulièrement de négociations avec la Suède; désapprouvant la marche des événements, il passa en Angleterre après le 10 août 1792.

 

L'abbé Louis y étudia le système financier du célèbre Pitt, revint en France au lendemain du coup d'Etat de brumaire an VIII, et fut successivement nommé chef de bureau au ministère de la Guerre (1800), puis à la chancellerie de la Légion d'honneur (1806); il entra au conseil d'Etat en qualité de maître de requêtes, à la présidence du conseil de liquidation établi en Hollande (1810), enfin dans les bureaux du Trésor public sous le ministre Mollien; il était chargé du contentieux.

 

Baron de l'Empire du 9 décembre 1809, il présenta, le 11 mars 1813, au Corps législatif un projet de loi pour la vente des biens des communes, mesure qui valut plus tard, sous la Restauration, les plus vifs reproches au gouvernement impérial.

 

Mais le baron Louis était alors chargé de la défendre, et il dit à ce propos : « Si quelque chose peut ajouter à la reconnaissance des Français envers le restaurateur de la monarchie, ne serait-ce pas cet ordre invariante, cette économie sévère portée dans les moindres détails de l'administration? Rien n'échappe à la vigilance de l'empereur; rien de trop petit pour l'occuper, lorsqu'il en peut résulter un bien. Nous le voyons, comme Charlemagne, ordonner la vente des herbes inutiles des jardins, lorsque sa main distribue à ses peuples les richesses des nations vaincues... »

 

Ce panégyrique n'empêcha point, douze mois après, son auteur, non seulement de faire partie du gouvernement provisoire, mais encore de provoquer les événements qui amenèrent la chute de Napoléon.

 

Son ami Talleyrand le chargea en effet, le 1er avril 1814, du portefeuille des Finances, qu'il conserva, cette fois, jusqu'au 20 mars 1815, et qu'il reprit encore, plus tard, à cinq reprises différentes.

 

Durant ce premier passage aux affaires, le baron Louis donna, suivant l'expression d'un biographe royaliste, les «conseils les plus énergiques», et poussa de tout son pouvoir au rétablissement de la royauté.

 

Les services publics étaient alors sans ressources et sans direction, les départements de l'Est pressurés par l'étranger.

 

L'abbé Louis ne trouva d'abord que 100.000 écus dans les caisses sur lesquelles le Trésor avait encore action.

 

Confirmé dans ses fonctions de ministre des Finances par le roi Louis XVIII (3 mai 1814), il s'occupa de fonder le système auquel il doit sa réputation, et qu'il développa devant les Chambres pendant la session de 1814; ce système avait pour moyen, en présence d'un budget de dépenses pour 1815 s'élevant à 1 milliard 445 millions, de créer des bons royaux portant 8 p. 100 d'intérêt, d'aliéner les biens des communes et les bois de l'Etat.

 

Le 22 juillet 1814, les députés l'entendirent, non sans quelque étonnement, se livrer à une violente critique de l'administration financière de l'Empire, dont il avait fait partie.

 

Ces attaques provoquèrent un échange de pamphlets entre lui et l'ancien ministre Gaudin, duc de Gaëte.

 

La querelle s'échauffait, lorsque le débarquement de Napoléon vint mettre on stable aux dispositions financières qu'avait consacrées la loi du 23 septembre 1814.

 

De plus, le ministre avait fait maintenir, par une autre loi, la plupart des droits réunis. Pendant les Cent-jours, il suivit Louis XVIII à Gand.

 

La seconde Restauration lui rendit son portefeuille le 9 juillet 1815; il le céda à Corvetto le 15 septembre de la même année.

 

Dans l'intervalle, il fut élu, le 22 août 1815, député de la Meurthe (au grand collège), par 128 voix (193 votants, 276 inscrits), et le même jour, député de la Seine, par 102 voix (190 votants, 231 inscrits).

 

La situation financière était plus délicate que jamais. On a dit que l'abbé Louis réussit à soustraire à l'avidité des généraux alliés les encaisses cachées par quelques comptables dévoués, et qu'il obtint, dans ce moment critique, des secours du commerce et des receveurs généraux.

 

11 imagina aussi un emprunt forcé, dont le prélèvement ne fut pas exempt de difficultés; mais il n'hésita pas à prendre des mesures de rigueur et à menacer les récalcitrants de vendre leurs meubles; l'emprunt fut d'ailleurs exactement remboursé plus tard à tous les réclamants.

 

Après avoir concert au parti des ultras un grand nombre de destitutions, Louis refusa de marcher d'accord sur tous les points avec la majorité de la Chambre introuvable, et quitta le pouvoir en septembre.

 

Réélu député, le 4 octobre 1816, par le grand collège de la Meurthe, avec 113 voix (194 votants, 271 inscrits), il prit place au centre gauche et opina avec les royalistes « modérés ». Il se mêla surtout aux discussions financières, combattit les idées de M. de Villèle, et entra à maintes reprises dans des détails techniques qu'il possédait à fond, mais qu'il exprimait mal, n'étant pas doué au point de vue oratoire.

 

Le ministère Decazes, auquel il s'était montré constamment favorable, le rappela aux affaires, en lui confiant pour la 3e fois (30 décembre 1818), le département des Finances.

 

Le poids des dépenses publiques était encore lourd à supporter. Louis provoqua, de la part des receveurs généraux, par certaines combinaisons de banque, de nouvelles avances de fonds, en leur donnant un intérêt direct dans les bénéfices qu'ils procuraient au Trésor.

 

Il fit établir dans chaque département des livres auxiliaires du Grand-livre de la dette publique, destinés à recevoir les fonds des habitants des provinces. Cette mesure fut vivement attaquée par l'opposition d'extrême droite comme pouvant avoir pour effet de propager par toute la France les Jeux de bourse et l'agiotage.

 

Pendant la session de 1818-19, en proposant un projet de loi relatif au monopole des tabacs, il fit un pompeux éloge de la régie, « dont les formes, dit-il, s'adoucissent de jour en jour, et avec laquelle les habitués se familiarisent de plus en plus. » Un murmure général accueillit ces paroles.

 

Lors de la discussion de la loi de finances pour 1819, un député, M. Roy, ayant représenté au baron Louis que l'article concernant la dette flottante ne pouvait être réuni à un autre projet de loi parce que la proposition royale devait être mise en délibération telle qu'elle avait été présentée à la Chambre : « Eh bien! nous la changerons!» s'écria le ministre, et cette boutade excita l'hilarité générale.

 

Louis se déclara partisan de l'augmentation de la dette consolidée de 42 millions de rente.

 

Lorsque le ministère se trouva partagé en deux fractions dont l'une voulait le Maintien de la loi des élections et de ses conséquences « libérales », Louis, qui était de cet avis, et qui représentait au pouvoir les royalistes constitutionnels, dut résigner son portefeuille le 19 novembre 1819, en même temps que Dessolle et Gouvion Saint-Cyr. Toutefois il resta ministre d'Etat et membre du conseil privé jusqu'à l'avènement du cabinet Villèle, c'est-à-dire jusqu'au 21 décembre 1821.

 

Réélu député le ter octobre de cette année, par le 1er arrondissement de la Meurthe (Nancy), avec 227 voix sur 403 votants et 482 inscrits, en même temps que par le 1er arrondissement du Puy de dôme (Clermont-Ferrand), avec 231 voix (441 votants, 540 inscrits), contre 190 à M. André d'Anbiéres, il opta pour Nancy, fut remplacé à Clermont-Ferrand le 24 janvier 1822, par M. de Trenquelay, et reprit sa place au centre gauche de la Chambre.

 

«M. Louis, écrivait un biographe parlementaire, n'est point de ces financiers vulgaires qui pensent qu'un Etat puisse faire fortune comme un particulier. Sully n'était, en finance, qu'un fesse-mathieu, et il ne s'est fait qu'une réputation d'économies de bouts de chandelles; mais M. Louis a bien une autre portée. Il est impossible de développer plus de fécondité dans la science de l'impôt, plus de fini dans le talent des recouvrements, plus de grâce et de moelleux dans l'art du garnisaire.

 

Ses rivaux se sont traînés sur des routines. M. Louis a toujours créé des moyens inconnus; il a fait jaillir de la douane des pensées neuves; la direction des droits réunis lui a fourni des tours imprévus, et le Grand-livre des conceptions originales.

 

Il a trouvé le secret d'être brillant dans la sommation et sublime dans la contrainte... » Et plus loin : « Il s'est toujours montré vif, entêté, tranchant, irascible. Il querellait naguère un conseiller d'Etat dans son salon comme autrefois un garçon de bureau dans les corridors de la rue de Varennes. Livrée à ces fréquents moments d'impatience, Son Excellence jette sa tête dans ses deux mains insuffisantes pour dérober un nez qui a plus que la longueur ordinaire. Sa voix devient alors perçante et rude; elle atteint au fa des pianos les plus élevés... »

 

Le baron Louis se prononça contre les lois d'exception et contre le ministère Villèle, qui parvint à faire échouer sa candidature à Nancy, le 25 février 1824, avec 112 voix contre 322 à l'élu, M. Dubois de Riocourt. Il se retira alors à Bercy, où il possédait de vastes terrains et des constructions, et fut renvoyé à la Chambre, le 17 novembre 1827, par le 2e arrondissement de la Meurthe (Lunéville), avec 110 voix (145 votants, 174 inscrits), contre 33 au baron Saladin.

 

Le même jour, il échouait à Château-Salins (même département) avec 80 voix, contre 83 à l'élu, M. Jankowics, député sortant ; mais il obtenait d'autre part, dans le 8e arrondissement de Paris, 254 voix (496 votants), contre 229 au baron Leroy. Il opta pour Paris, siégea à la Chambre parmi les adversaires du cabinet Polignac, fut des 221, et, après avoir été réélu, le 23 juin 1830, député de Château-Salins par 125 voix (189 votants, 202 inscrits), contre 60 au député sortant, M. Jankowics, il prit une part active au renversement de Charles X et à l'établissement de la monarchie de Louis-Philippe.

 

Le 30 juillet, il fut rappelé au ministère des Finances. La commission municipale, puis le roi Louis-Philippe, ayant ratifié ce titre, le baron Louis eut à recommencer la pénible carrière qu'il avait déjà parcourue; mais l'âge n'avait pas plus amorti en lui l'activité que l'ambition. Ses efforts furent couronnés de succès; la marche des rentrées ne fut point interrompue, le service des dépenses ne souffrit aucun retard.

 

Ministre du 30 juillet au 10 août, puis du 11 août au 1er novembre 1830, il dut s'éloigner momentanément avec Guizot, de Broglie et Molé, parce que sa politique avait été jugée trop rétrograde par les partisans du « mouvement », mais il occupa encore le pouvoir, pour la dernière fois, du 13 mars 1831 au 10 octobre 1832. Il se déclara contre le séquestre des biens de Charles X et de sa famille, approuva (1832) l'état de siège, et après s'être fait réélire comme député, le 23 septembre 1831, par le 4e collège de la Marne (Sézanne), en remplacement de Casimir l'érier optant pour Paris, avec 170 voix (242 votants, 342 inscrits), contre 60 à M. de Guéhenneuc, il fut appelé par Louis-Philippe à la Chambre des pairs, le 11 octobre 1832.

 

Il y siégea jusqu'à sa mort, y soutint constamment les mesures les plus conservatrices, et parla plusieurs fois sur les questions de finances. Il avait été fait par Louis XVIII grand-croix de la Légion d'honneur.

 

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

 

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13 novembre 2012 2 13 /11 /novembre /2012 00:00

Charles Louis Eugène de Lalaing d’Audenarde

Né le 13 novembre 1779 à Paris, mort le 4 mars 1859 à Paris.

 

Il est lieutenant dans le 6e Régiment de Dragons de l’armée autrichienne mais démissionne le 22 vendémiaire an XII (15 octobre 1803) et rejoint l’armée française comme capitaine au 112e Régiment d’Infanterie de Ligne le 9 messidor an XII (28 juin 1804).

 

Promu chef d’escadrons le 22 juillet 1805, il passe avec son grade au 3e Régiment de Cuirassiers le 5 septembre suivant.

 

Écuyer de l’Empereur pendant la campagne d’Autriche en 1805, il sert dans son régiment pendant la campagne de Prusse en 1806 et de Pologne en 1807. il est promu major le 10 septembre 1809 et élevé au rang de baron de l’Empire le 15 octobre suivant.

 

Il devient colonel du 3e Régiment de Cuirassiers le 7 septembre 1811.

 

Il passe ensuite au 2e Régiment de Chevau-légers Lanciers de la Garde Impériale et est promu général de brigade le 5 décembre 1812, se distingue à la bataille de Dresde et fait la campagne de 1814 en Belgique.

 

Pendant les Cent-jours, il suit le roi à Gand et reçoit le commandement de la compagnie des Gardes du Corps.

 

Après la Restauration, il prend part à la guerre d’Espagne en 1823 et devient lieutenant général.

 

Jusqu’en 1848, il est employé soit dans les divisions militaires, soit dans les inspections générales. Il est mis en disponibilité en 1852.

 

Il était grand-croix de la Légion d’Honneur, commandeur de l’Ordre de Saint-Louis, grand-croix de l’ordre de Charles III d’Espagne, grand-croix de l’ordre royal et militaire de Saint-Georges de la Réunion et grand-croix de l’ordre royal des Deux-Siciles. Il était également sénateur (1852) et Pair de France.

 

Son nom est inscrit sur le côté est de l’Arc de triomphe.

 

 

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13 novembre 2012 2 13 /11 /novembre /2012 00:00

Armée devant Toulon 

 

du 13 au 15 novembre, provisoirement en attendant l'arrivée du

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François Amédée Doppet
né le 16 mars 1753 à Chambéry, Savoie 
médecin, un écrivain et un militaire français du XVIIIe siècle, qui fut général pendant la période de la Révolution, et mena une brève carrière politique sous le Directoire.

 

 

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12 novembre 2012 1 12 /11 /novembre /2012 00:00

 François Roguet

Le lieutenant-général, comte François Roguet est un général de division, né le 12 novembre 1770 à Toulouse, mort le 4 décembre 1846 à Paris.

Il a commandé la Division de Moyenne Garde à Waterloo.

 

Il s'engagea à dix-neuf ans (3 mai 1789) dans le régiment de Guyenne ,infanterie, devenu 21e de ligne, et fit la campagne de 1792 à l'armée du Var, comme adjudant dans le 1er bataillon de la Haute-Garonne.

Il se distingua dans différentes affaires dont celles de Nice et fut nommé en 1793 adjudant-major capitaine.

Il entra ensuite dans la 21e demi-brigade de ligne, où il fut chargé, en qualité d'adjudant-major, de la discipline et de l'instruction. Il fut grièvement blessé à Savone en juin 1795, en sautant dans le fossé du fort, dont il s'empara sous le feu de l'armée autrichienne.

En 1796, les 21e, 118e et 129e demi-brigades furent fondues pour former l'immortelle 32e ; l'adjudant-major Roguet y conserva son emploi.

Il fut brave au milieu de cette élite de braves, dont le souvenir se rattache à la conquête de l'Italie.

François Roguet fut nommé chef de bataillon sur le champ de bataille ; mais il dut quitter ses frères d'armes de la 32e pour passer à la 33e, dont il commanda le 1er bataillon à Rivoli.

En 1799, l'armée d'Italie se révolta et ne voulut plus reconnaître l'autorité du général en chef ; seul, le commandant Roguet sut conserver à Mantoue son bataillon dans le poste qu'il devait occuper ; ses soldats restèrent dans le devoir.

À la bataille de Vérone, le chef de bataillon Roguet, par ordre du général Moreau, marcha sur le village de Sainte-Lucie, poste très-important, chassa les Autrichiens, s'établit, se maintint, mais fut blessé très-grièvement d'un coup de feu à la jambe.

À l'époque des insurrections des vallées d'Oneille et de Tanaro, ce fut lui qui dispersa les révoltés, s'empara de la ville et de la vallée d'Oneille et de celle du Tanaro, fit lever le siège de la Piève, y prit l'artillerie des insurgés, fit prisonnier le chef des insurgés et son état-major, rétablit les communications avec Gênes, l'armée et la France, et rejoignit près de Ceva le général Moreau, qui le nomma, sur le champ de bataille, chef de brigade de la 33e demi-brigade, qui fit des prodiges à Fossano, à Novi, à Coni et sur le Var.

De 3.000 hommes, cette demi-brigade était réduite, en juillet 1800, à 160 hommes, qui reçurent ordre de se rendre à Paris.

Nommé général de brigade en 1803, Roguet commanda au camp de Boulogne les 69e et 76e d'infanterie, fut nommé commandeur de la Légion d'honneur et passa en Allemagne en 1805.

La brigade Roguet se distingua d'une manière éclatante à Elchingen ; elle enleva le fort de Scharnitz, et s'ouvrit ainsi la route d'Innsbrück.

Le général Roguet déploya sa brillante valeur à Iéna, au blocus de Magdebourg, à l'affaire de Soldan, à la bataille d'Eylau, à la reprise de Gutstadt.

Le 5 juin 1807, il formait l'arrière-garde et résistait au centre des ennemis, à la garde russe, à une artillerie formidable, lorsque son cheval fut tué sous lui et une balle lui traversa le pied.

Il resta sur le champ de bataille, fut fait prisonnier, et pansé par le premier chirurgien de l'empereur Alexandre.

Rentré en France après la paix de Tilsitt sans être encore guéri de sa blessure, il commanda l'infanterie de la garnison de Paris ; fut créé baron de l'Empire et chevalier de l'ordre de la Couronne de fer.

Envoyé dans l'île de Cadsan, il y établit un tel système de défense, que les Anglais durent s'éloigner et respecter Flessingue.

En 1808, il se distingua aux sièges de Bilbao et de Santander, et fut nommé colonel au 2e des chasseurs à pied de la Garde impériale, avec lesquels il se trouva à Essling et à Wagram.

Il conduisit ensuite en Espagne les tirailleurs et voltigeurs de la garde nouvellement formés, fit à leur tête les campagnes de 1809, 1810 et 1811, fut nommé général de division le 24 juin 1811, et commandant du 6e gouvernement d'Espagne.

En mars 1812, il se rendit avec sa division de la Garde sur le Niémen.

Arrivé le 4 juillet à Vilnius, il fit la campagne de Russie ; à Moscou, la division Roguet fut la première qui rentra dans l'ordre à la voix de son chef.

Après de graves désordres, presque inévitables pendant la retraite, elle fit des prodiges de valeur.

Le 14 décembre, au-dessus de Smolensk, elle s'ouvrit, pendant la nuit, un passage en renversant les forces accumulées de Miloradowisch, et protégea la retraite de toute la Garde, se dirigeant sur Krasnoë.

Ce choc arrêta pendant vingt-quatre heures le mouvement de l'armée russe, forte de 80.000 hommes, et donna le temps au prince Eugène de Beauharnais de rejoindre Napoléon Ier à Krasnoë.

Le 17, cette même division Roguet fut encore admirable de courage, d'héroïsme et de dévouement ; pendant trois heures elle reçut la mort sans reculer d'un pas, sans faire un mouvement pour l'éviter ; elle perdit 1.500 hommes, mais grâce à ses héroïques efforts, les restes confus de l'armée parvinrent à effectuer leur retraite.

Dans tout le reste de la campagne, le général Roguet continua de se montrer soldat et général.

À partir de la Bérézina et à son arrivée à Posen, il rallia la vieille et la jeune garde française et italienne, qui ne tardèrent pas à s'immortaliser à Lützen, à Bautzen et à Wurchen ; il reçut en récompense la grand-croix de l'Ordre de la Réunion et de la grand-croix de l'ordre de Hesse.

À la bataille de Dresde, il commandait 14 bataillons de conscrits à peine équipés, que Napoléon compara, ce jour même, à ses vieux soldats.

À Leipzig, il culbuta un corps d'Autrichiens et soutint les charges de la cavalerie réunie des gardes prussienne et russe.

Dans la retraite sur le Rhin, il forma l'arrière-garde et se distingua à la bataille de Hanau.

Promu au titre de comte de l'Empire le 28 novembre 1813, il alla prendre à Bruxelles le commandement des troupes de la Garde, commença le 20 décembre le bombardement de Bréda, mais sans succès ; ce qui empêcha Napoléon de ressaisir la ligne de la Meuse et Waal.

Il alla ensuite se distinguer sous les murs d'Anvers.

Le 30 mars 1814, au combat de Courtrai, il renversa et détruisit un corps de Saxons.

Après l'abdication, le général Roguet fit à Lille sa soumission au nouvel ordre de choses, reçut la croix de Saint-Louis le 8 juillet, et celle de grand officier de la Légion d'honneur ; il garda sa position dans la Garde, devenue Garde royale, et la remit presque intacte à Napoléon en 1815.

Il combattit avec elle à Fleurus (bataille de Ligny) et à Waterloo.

De retour à Paris, il signa, avec dix-huit de ses frères d'armes, une énergique protestation contre les Bourbons, et fut mis en disponibilité.

Après la Révolution de 1830, le comte Roguet fut appelé au commandement de l'infanterie de la 1re division, puis commanda la 7e division militaire.

Le 19 novembre 1831, il fut créé pair de France dans la fournée de trente-six pairs viagers destinée à permettre l'adoption à la Chambre haute du projet de loi abolissant l'hérédité de la pairie et reçut la grand-croix de la Légion d'honneur.

Pendant son séjour à Lyon, il eut à réprimer la Révolte des Canuts de novembre 1831 et le fit avec une grande rigueur ; on lui reprocha cependant d'avoir fait sortir les troupes de la ville, et d'avoir ainsi pactisé avec la révolte, de sorte que cette déplorable circonstance nuisit au général Roguet dans l'esprit de l'armée et du peuple, et le mit mal avec la cour.

Le comte Roguet est mort le 7 décembre 1846, à Paris, à l'âge de 75 ans.

Une place lui est dédié dans sa ville natale de Toulouse, la Place Roguet, dans le quartier Saint-Cyprien.

Son nom est inscrit sur l'Arc de Triomphe, côté Sud. Il est le père du général Christophe Michel Roguet, aide de camp de Napoléon III.

 

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12 novembre 2012 1 12 /11 /novembre /2012 00:00

Étienne Heudelet de Bierre

Étienne Heudelet de Bierre, né à Dijon le 12 novembre 1770, militaire français.

Lieutenant au 3e bataillon des volontaires de la Côte-d'Or en 1792, adjoint aux adjudants-généraux la même année, aide-de-camp du général de cavalerie Dubois, le 1er septembre 1793, et quelques mois après aide-de-camp du général Michaud, commandant en chef de l'armée du Rhin.

Il était adjudant-général chef de brigade, le 30 décembre 1794, après s'être distingué autant par ses talents que par son courage aux armées du Rhin et de la Moselle.

Il est promu adjudant-général chef de brigade le 30 décembre 1794, pendant le blocus de Mayence.

En 1795, il était chef d'état-major du général Gouvion-Saint-Cyr à l'armée de Mayence.

En 1796, il commandait l'avant-garde du général Delmas, commandait l'avant-garde au passage du Rhin sous Moreau.

Il obtint à cette occasion les félicitations de ce dernier et du gouvernement.

Promu au grade de général de brigade, le 5 février 1799, il servit d'abord à l'armée d'observation, fut ensuite chargé d'une mission secrète par Bernadotte, passa à l'armée du Danube et fit échouer, à la tête de la 5e division qu'il commandait par intérim, le passage de l'Aar tenté par le prince Charles.

À Hohenlinden, il faisait partie de la division Ney.

En 1803, il commandait le département de l'Aube dans la même année ; il était à la tête de l'avant-garde de Davout et se signala par le passage de l'Ems à Steyer, et par le combat de Marienzell, le 8 novembre 1805, où il battit complètement la division du général autrichien Merfelt, forte de 10 bataillons, lui tua 1.500 hommes, en prit 4.000, avec 10 canons, 6 drapeaux et plus de cent voitures d'équipages.

À Austerlitz, il se distingua de nouveau et fut nommé général de division (24 décembre 1805).

Chargé de la 2e division du 7e corps en mai 1806, il se montra d'une manière brillante à Iéna et à Eylau, où une balle lui traversa le corps.

En 1808, il commanda la 3e division du 8e corps de l'armée d'Espagne, d'où il passa à l'armée de Portugal en 1809, et rendit d'importants services dans ces deux campagnes.

Rentré en France en 1811 pour cause de santé, il forma ou inspecta en 1812 différents corps qui se rendaient en Russie.

Le 12 mai, on lui confia la 2e division de réserve pour protéger le pays depuis l'Escaut jusqu'à la Baltique.

 

Après la retraite de Russie, il entra dans la place de Dantzig et fit partie de la garnison sous les ordres du général Rapp.

Conduit prisonnier de guerre à Kiow, il envoya de cette ville, le 4 juin, son adhésion au rétablissement des Bourbons.

Rentré en France le 5 septembre, il commandait la 18e division militaire lors du retour de Napoléon Ier.

Il montra d'abord quelque hésitation, puis finit par accepter le commandement de la 15e division d'infanterie de l'armée du Rhin.

Le 17 juin, une dépêche télégraphique l'appela à Paris; il partit le 19, avant le commencement des hostilités, apprit en route les événements de l'armée du Nord et se retira sur ses terres de Bierre-les-Semur.

En 1808, il reçoit de l'Empereur de grands domaines en Westphalie qu'il conserva jusqu'au traité de Vienne.

Commandant de la 18e division militaire (Département de la Côte d’Or) à la 1re Restauration.

Le roi ne tarda pas à le nommer gouverneur de la 4e division à Nancy, puis de la 3e à Metz.

Il fut appelé comme témoin dans le procès du maréchal Ney, fit une déposition très loyale qui déplut aux réactionnaires de l'époque et le fit mettre en non-activité, puis en 1819, en disponibilité, et plus tard à la retraite.

Après la Révolution de 1830, le comte Heudelet de Bierre, retiré dans ses terres de l'Auxois, fut rétabli sur les cadres de l'activité, fut nommé inspecteur général d'infanterie.

Il a exercé depuis plusieurs commandements militaires jusqu'en 1835, qu'il fut classé dans le cadre de non-activité.

Il devient Conseiller général de Côte d'Or de 1819 à 1838. Placé dans le cadre de réserve, 15 août 1839.

Admis à la retraite le 30 mai 1848. Décédé le 20 avril 1857, place des Vosges à Paris.

Replacé dans le cadre de réserve le 1er janvier 1853 par l'empereur Napoléon III.

Était fils d'un commis à la direction des fermes générales du parlement de Bourgogne.

Chevalier de Saint-Louis en 1814, pair de France en 1832, le comte Heudelet de Bierre fut nommé grand-croix de la Légion d'honneur le 18 février 1836.

Sa nombreuse descendance est constituée par les Bastide du Lude (son arrière petit-fils, Gaston Bastide du Lude, publia une biographie), les Gillet de Thorey, les Laage de Meux, les d'Hauteville, les Brunel, les Lasnet de Lanty, les Leusse, les Colas des Francs, Les Dereix de Laplane, les Laparre de Saint-Sernin, ... Maurice Bastide du Lude, un des arrière petit-fils du général, devint un artiste de renom en sculpture et gravure.

 

Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852

 

 

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12 novembre 2012 1 12 /11 /novembre /2012 00:00

 Adrien Jean-Baptiste Aimable Ramon du Bosc Dutaillis

Adrien Jean-Baptiste Aimable Ramon du Bosc Dutaillis, né à Nangis (Seine-et-Marne) le 12 novembre 1760, général français. Décédé le 4 février 1851 à Paris.

Élève du génie en 1773, il prit du service comme cadet dans le corps de Nassau-Siegen, en 1779, et assista aux affaires de Jersey et de Cancale.

En 1789, il entra dans la garde nationale parisienne comme capitaine adjudant-major du bataillon des Filles-Saint-Thomas.

Capitaine au 14e bataillon d'infanterie légère, il combattit à Jemmappes, à Verviers, à Liège ; fut employé en Italie sous les ordres de Berthier ; après la bataille de Castiglione, il fut chargé par Napoléon Bonaparte d'apporter à Paris les drapeaux pris à l'ennemi, et reçut du Directoire le titre de chef de bataillon et des pistolets d'Honneur.

Il eut un cheval tué à Rivoli et un à Arcole ; prit part aux affaires de Balsano et de Brixen, repoussa avec six hommes un corps d'Autrichiens qui fermait le passage, perdit quatre de ses hommes, eut son cheval et ses vêtements criblés de balles et arriva, lui troisième, à Balsano où il avait une mission pour Joubert.

Nommé colonel, le 23 brumaire an VI, il eut un cheval tué sous lui à Marengo, fut quelque temps aide-de-camp de Berthier, et fut nommé général de brigade le 29 août 1803.

Il fit les campagnes de 1805 et de 1806, et signa, comme chef d'état-major du 2e corps, la capitulation de Magdebourg, assiégé par le maréchal Ney, qui y trouva 16.000 prisonniers, des munitions immenses et 800 bouches à feu.

Le général Dutaillis eut le bras emporté, le 6 juin 1807, au combat de Deppen, où son corps d'armée, fort de 15.000 hommes, eut à se défendre contre 40.000 Russes.

Le 29 juin 1807 il fut nommé général de division.

Chargé dans la campagne de 1809 du commandement supérieur de Munich, il reçut du roi de Bavière la grande décoration de l'Ordre militaire de Maximilien- Joseph de Bavière, fut créé comte, et au mois de janvier 1811 candidat au Sénat, par le collège électoral deSeine-et-Marne.

Pendant la campagne de Russie il fut investi du commandement supérieur de Varsovie, et lors de la retraite de celui de Torgau, où il devint gouverneur, le 17 novembre 1813, à la mort du comte de Narbonne.

En 1814, le général comte Dutaillis fut nommé chevalier de Saint-Louis et vécut dans la retraite.

 

Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852

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12 novembre 2012 1 12 /11 /novembre /2012 00:00

Antoine-François Brenier de Montmorand

Antoine-François Brenier de Montmorand (12 novembre 1767 à Saint-Marcelin (Isère) - 8 octobre 1832) est un général français du Premier Empire, grand officier de la Légion d'honneur.

 

Il entra au service en 1786, et obtint, dans les premières années de larévolution française, un avancement rapide.

Il fit avec distinction toutes les campagnes de la République, et suivit, en 1807, le général Junot en Portugal, où sa valeur se signala, surtout en 1811 à la bataille d'Almeida.

Sommé par les Britanniques d'abandonner cette place, dont Masséna avait inutilement cherché à les éloigner, il en fit sauter les fortifications; et, le 10 mai, à la tête de la poignée de braves qui lui restaient, il s'ouvrit un passage à travers l'armée britannique, et rejoignit l'armée du maréchal qui le croyait perdu.

Le grade de général de division fut la récompense de cette action d'éclat.

Depuis cette époque, il prit une part honorable à la campagne de 1813.

Nommé, en 1814, commandant de la 16e division militaire, il mit Lille en état de défense.

Il passa ensuite au commandement de la ville de Brest, où sa conduite, pendant les Cent-Jours, lui mérita une épée d'honneur que lui vota le conseil municipal.

Inspecteur général d'infanterie de 1816 à 1818, commandant supérieur de la Corse de 1820 à 1823, il obtint sa retraite en 1827, et mourut le8 octobre 1832.

 

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1er Consul

2 août 1802 jusqu'au 18 mai 1804

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Napoléon Ier

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18 mai 1804 au 6 avril 1814 et du 20 mars 1815 au 22 juin 1815

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