27 juin 1800 : Mort du «Premier Grenadier de la République»
Certes, avec un jour de retard par rapport à la date effective (mais on ne pouvait pas ignorer la noblesse de coeur de la Tour d'Auvergne), nous commémorons l’anniversaire de la mort, le 27 juin 1800, à Oberhausen, en Suisse, de Théophile de La Tour d'Auvergne, frappé à mort par un uhlan autrichien.
Fils d'un bâtard d'une très illustre famille de l'aristocratie française, ce soldat était né à Carhaix, en Bretagne, le 23 novembre 1743.
À sa sortie du collège à Quimper, il choisit l'armée alors que son père voulait qu'il devienne avocat et sa mère un dignitaire de l'Église.
Capitaine dans les armées du roi, il refuse d'émigrer à la Révolution et préfère rallier les armées de la République française, où il fut rapidement promu capitaine des grenadiers en 1792.
Carnot, le ministre de la guerre, dit de lui qu'il était « le plus brave parmi les braves »
Engagé dans l’ancien régiment de Bretagne, il servit dans les armées révolutionnaires de Savoie et l’armée des Pyrénées orientales, où il commandait toutes les compagnies de grenadiers formant l'avant-garde (les célèbres « colonnes infernales »)
Malade, il quitta l'armée. Embarqué après la paix avec l'Espagne pour se rendre dans sa province, il fut pris en 1794 par les Anglais britannique alors qu'il rentrait chez lui.
Durant son internement, il se consacre à l'écriture d'un dictionnaire français-celtique. Il fut libéré en 1797 et se consacra à des études savantes.
Deux ans plus tard, bien qu'ayant atteint l'âge de la retraite, il reprend du service comme simple soldat dans l'armée du Rhin, en remplacement du fils unique d'un de ses amis, vieillard octogénaire, séparé de son jeune fils par la réquisition
Il rejoignit l'armée en tant que simple soldat et se rendit célèbre par son courage et sa modestie lors notamment de la campagne de 1799, en Suisse.
Il fut élu membre du Corps législatif, après le 18 brumaire, mais refusa de siéger (« Je ne sais pas faire des lois, je sais seulement les défendre, envoyez-moi aux armées ! »)
Malgré son dédain des promotions, en mars 1800, son altruisme et son courage lui valent d'être désigné par le Premier Consul comme «Premier Grenadier de la République».
Le 27 juin 1800 au soir des combats d’Oberhausen en Bavière, il est touché au cœur par un coup de lance alors que son régiment de l'armée du Rhin est assailli par la cavalerie adverse.
Ses restes reposent au Panthéon depuis 1889 (sauf son cœur qui est aux Invalides)
Sa carrière militaire lui valut d'être cité sur l'Arc de Triomphe sous le nom « L Tr Dauvergne » sur la 18e colonne.
Une statue en bronze a été érigée à Carhaix-Plouguer le 27 juin 1841.
Parallèlement à sa carrière militaire, La Tour d'Auvergne fut également amateur d'antiquités gauloises et des langues celtiques, ses loisirs étant consacrés à des méditations ou à des travaux littéraires
« J'ai près de 800 livres de rente, quelques livres, mes manuscrits, de bonnes armes, disait-il, c'est beaucoup pour un grenadier en campagne, c'est assez pour un homme qui ne s'est pas fait de besoins dans sa retraite »