Pierre de Pelleport, est né à Montréjeau (Haute-Garonne) le 26 octobre 1773.

Il fut général de division, grièvement blessé à la bataille d'Eylau en 1807, il servit plus tard dans les armées de la Restauration et fut nommé à la Chambre des pairs en 1841.

Pelleport s'enrôla comme soldat, le 24 juin 1793, dans le 8e bataillon des volontaires de la Haute-Garonne lors de la levée en masse de son département. Il fit dans ce corps les campagnes de l'armée des Pyrénées-Orientales, pendant lesquelles il fut promu au grade de sous-lieutenant.

Il passa ensuite à l'armée d'Italie dans la 18e demi-brigade (depuis 18e de ligne), et se battit lors, de cette campagne (1796-1797), à Montenotte, à Lodi, à Arcole et Rivoli.

Passé à l'armée d'Orient, fut blessé sous les murs de Saint-Jean-d'Acre (1799), et fait capitaine à Aboukir.

Revenu en France, il fut de la première promotion de la Légion d'honneur. Pelleport suivit la Grande Armée en Autriche (1805), en Prusse (1806) et en Prusse (1807). Il gagna à Iéna ses épaulettes de chef de bataillon, et une riche dotation à Eylau où il avait reçu plusieurs blessures.

Nommé colonel à Essling (1808), il fut créé baron de l'Empire (4 janvier 1810, avec une nouvelle dotation) après Wagram et Znaïm, où il se distingua. On lui remit aussi la croix d'officier de la Légion d'honneur.

En Russie (1812), il combattit sous les ordres de Ney et reçut à Valoutino la croix de commandant, et dans la même campagne le grade de général de brigade.

En 1813, le général Pelleport se montra glorieusement à la bataille de Lützen (1813), à Bautzen, à Leipzig. Blessé dans cette bataille, il reçut la croix de la Couronne de Fer, prit part à la campagne de France et fut de nouveau blessé aux Buttes-Chaumont en défendant Paris (1814).

Louis XVIII fit le général Pelleport chevalier de Saint-Louis et commandant d'une brigade de la garnison de Paris. Pendant les Cent-Jours, il passa à l'armée du Midi sous les ordres du général Gilly.

Rallié aux Bourbons à la seconde Restauration, il fit partie du conseil supérieur de la guerre (1818).

Pelleport fut attaché en 1823 à l'expédition d'Espagne. Il se distingua à l'attaque de Campillo de Arenas (25 juillet 1823) et reçut le grade de lieutenant-général (8 août suivant). Le duc d'Angoulème le créa vicomte et lui remit les croix de grand officier de la Légion d'honneur, de commandeur de Saint-Louis et de l'Ordre de Saint-Ferdinand (4e classe).

Le général de Pelleport ne fut point employé après les événements de 1830 et fut mis en disponibilité. Il ne fut remis en activité qu'en 1834.

En 1836, il fut nommé inspecteur général et commandant supérieur du camp de Saint-Omer puis appelé au commandement des 21e et 11e divisions militaires. Il était général de division depuis le 8 août 1823.

Commandant supérieur de la garde nationale de Bordeaux en 1831, il rentra dans le service actif en 1834, commanda le camp de Saint-Omer puis fut placé en 1839 à la tête de la 21e division militaire (Perpignan).

Le 25 décembre 1841, le roi le nomma pair de France et, l'année suivante, maire de Bordeaux ; il refusa ces dernières fonctions pour une raison d'âge et siégea rarement au palais du Luxembourg ; il était conseiller général de la Gironde, conseiller municipal de Bordeaux et président des commissions hospitalières.

Placé peu après dans la réserve de l'état-major général, il fut admis d'office à la retraite, connue général de division, le 30 mai 1848.

Paris et Bordeaux ont donné à l'une de leurs rues et le ministre de la Guerre à une des casernes de Bordeaux le nom du général Pelleport qui comptait soixante-deux ans de service et dix-sept blessures.

Son nom est inscrit sur l'arc de triomphe de l'étoile, pilier est, colonne 19.

Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852