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25 octobre 2012 4 25 /10 /octobre /2012 23:00

Baron Percy

Nous commémorons aujourd’hui l’anniversaire de la naissance de Pierre François Percy, né à Montagney dans la Haute-Saône, le 28 octobre 1754.

 

Fils de chirurgien, il fait ses études à Paris.

 

En 1775, il est reçu docteur en médecine à la faculté de Besançon ! L’année suivante, il effectue son service militaire et obtient un brevet de chirurgien et commence sa carrière au régiment de Berry-cavalerie en 1782.

 

En 1785, Percy remporte le premier prix du concours de l'Académie royale de chirurgie.

 

Il obtient de nombreux titres dont un sur l'allaitement des nouveau-nés.

 

Sous la révolution, il est chirurgien en chef des armées, plus précisément à l'armée du Rhin. En 1794, il publie un ouvrage sur la cautérisation.

 

En 1803, il est nommé inspecteur général du service de santé des armées. C’est au poste de chirurgien en chef de la Grande Armée qu’il se retrouve au camp de Boulogne.

 

En 1804, il est Officier de la Légion d'honneur et enchaine, en 1807, avec une élection de membre de l’Académie des sciences. Il participe aux campagnes de la Grande Armée de 1805 à 1809, et met en pratique ses talents de chirurgien associés à une profonde sollicitude à l’égard des patients; En 1808, il sert en Espagne, puis en Autriche en 1809.

 

Il est présent à Austerlitz, Iéna, Eylau, Friedland.

 

Après la bataille de Wagram, il est fait baron de l’Empire et devient chirurgien en chef de la Grande Armée, le 14 avril 1810.

 

Son âge et une ophtalmie grave l'ayant éloigné de l'armée, il se consacre à l’enseignement à la Faculté de Médecine de Paris.

 

En 1814, son humanité lui vaut de soigner dans les abattoirs de Paris, réquisitionnés et opportunément transformés en hôpital, les malades et blessés, russes et prussiens abandonnés.

 

Pour ce geste de bravoure, il reçoit les distinctions honorifiques de Bavière, de Prusse et de Russie (Ordres de Sainte-Anne de Russie, de l'Aigle rouge de Prusse, du Mérite de Bavière)

 

Chirurgien consultant de Louis XVIII pendant la première Restauration, il reprendra du service aux Cent-Jours et servira même à Waterloo.

 

Durant les Cent-Jours, il est élu membre de la chambre des représentants par le grand collège de Haute-Saône.

 

Ses prises de position en faveur des blessés des armées impériales et son élection à la chambre des représentants lui valent, au retour de la monarchie en 1815, une retraite forcée.

 

Mais une ordonnance royale datée du 27 décembre 1820, le nomme membre honoraire de la section de chirurgie de l’Académie de Médecine.

 

Il meurt à Paris le 10 février 1825.

 

Il est inhumé au Cimetière du Père-Lachaise où son monument porte la mention: "Il fut le père des chirurgiens militaires"

 

Il a donné son nom à un hôpital militaire renommé (l’Hôpital d'instruction des armées Percy de Clamart)

 

Son nom est gravé sur la 10 ème colonne (pilier nord) de l’Arc de Triomphe de l’Étoile. Au final, les idées de Percy ont amené d’indéniables avancées.

 

Percy fut le premier a concevoir l’idée (avant Henry Dunant, n’en déplaise aux amis suisses) d’une société de secours, ancêtre de la Croix-Rouge et du principe de la Convention de Genève.

 

Tout comme Dominique-Jean Larrey, Percy comprit qu’il était nécessaire de prodiguer très rapidement des soins aux blessés pour éviter de cruelles interventions chirurgicales.

 

Pour réaliser cette idée, il conçut le projet d‘un corps de chirurgie mobile et mit au point un système de charrettes avec table d’opération et rideaux, secondées par un corps de soldats infirmiers emmenant rapidement les chirurgiens sur le champ de bataille.

 

Mais ce projet fut rejeté par l’administration.

 

Il proposa alors la création d’un corps indépendant de chirurgiens des armées, d’une compagnie d’infirmiers et d’un bataillon d’équipage militaire d’ambulances.

 

Le corps d’infirmiers ne fut créé qu’en 1809, puis celui des brancardiers militaires, en 1813, leur shako faisant office de trousse de première urgence.

 

Seul le principe des Bataillons d’ambulance fut admis.

 

Percy fit le premier la résection de la tête de l'humérus, inventa un système de "tire-balles" et le carquois chirurgical.

 

Il inventa également le "würst", un grand caisson attelé chargé de matériel médical et chirurgical sur lequel étaient transportés les officiers de santé afin de se rendre le plus rapidement possible auprès des blessés.

 

Le Baron Percy, chirurgien mais aussi écrivain:

Physiologie de la culotte et Journal des campagnes

Physiologie de la culotte, de la piquette et de la perruque - 1812-1822, Pierre-François Percy, ed. Millon, 26 €

Cette chronique vestimentaire et alimentaire du Baron Percy aligne mille anecdotes piquantes, jalons pour un vagabondage érudit à travers l'histoire et la géographie de l'Europe; les contacts de peau et les plaisirs de bouche sont la source de nos aises et de nos malaises, l'occasion quotidienne de flatter ou de peiner le corps : la chemise ou le mouchoir, le pain d'épice ou le foie gras, la jarretière ou la perruque, autant de supports pour la mémoire corporelle et pour l'histoire des peuples. Le chirurgien de la Grande Armée, le baron d'Empire, les raconte avec brio et bonhomie, ainsi que le passage de la toge à la culotte chez les Romains, l'invention de la tabagie à la Renaissance, les bienfaits de la piquette et les méfaits de la cravate, et la parade militaire des uniformes.

Autre ouvrage remarquable, à ne manquer sous aucun prétexte: Journal des campagnes, editions Tallandier

Considéré comme l'un des meilleurs textes de l'époque napoléonienne, par sa rigueur, son honnêteté et la qualité des détails qu'il contient, ce témoignage bouleversant rend sensibles et proches les souffrances des blessés et des malades, le rôle néfaste de l'administration de la guerre, la misère des habitants des pays dévastés, l'indicible horreur du champ de bataille au soir des combats. Oeuvre majeure sur les campagnes napoléoniennes, cet ouvrage séduit par la spontanéité et l'authenticité du regard profondément humain de son auteur. Des bords du Rhin à l'Espagne, d'Austerlitz à Friedland, en passant par Iéna et la Pologne, le Journal des campagnes du baron Percy nous dépeint les conditions d'existence, souvent précaires, des soldats de la Grande Armée.

 

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