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29 janvier 2013 2 29 /01 /janvier /2013 00:00

 

La Campagne de France


Le 1er janvier 1814, deux armées alliées déferlent sur la France, avec plus de 200 000 hommes. La campagne de France commence.

Les Autrichiens sont sous les ordres du feld-maréchal prince de Schwarzenberg, et les Prussiens sous les ordres du maréchal Blücher. Le lundi 24 janvier 1814, les français résistent à Bar sur Aube, commandés par le maréchal Mortier, puis se replient sur Troyes. Les Prussiens, environs 30 000, envahissent Brienne, les Autrichiens, 12000, occupent Bar sur Aube.

Pendant ce temps, l'Empereur quitte Paris, non sans avoir confié son fils, à la garde nationale de Paris. Le 25, il est à Chalons sur Marne, le 26 à Vitry, le 27 il est devant Saint-dizier ou les troupes françaises repoussent des Russes. Le vendredi 28 janvier, il quitte Saint-dizier, et se dirige vers Brienne, ou il veut déloger le maréchal Blücher. A 9 heures, il passe à Eclaron, sous la neige qui commence à tomber, pour arriver vers 18 heures à Montierender.

Le samedi 29 janvier, dès 4 heures du matin, les troupes se mettent en marche sous les ordres de Napoléon en personne. Il fait froid et humide. Malgré la pluie, la neige tombée les jours précédents ne fond pas complètement. La brume se lève difficilement. Comme toujours, l'Empereur est en tête des troupes, mais il ne parvient pas à s'orienter. Pourtant, il a vécu quelques temps à Brienne et les environs lui sont familiers. Sa mémoire lui fait-elle défaut ? Un village apparaît sous la brume, et on devine des toits de chaume à travers les arbres. Soudain, des coups de feu, des cris. Des hussards, certainement prussiens, sont en faction dans le petit village. Les chasseurs à cheval de la Grade les dispersent très vite. Puis, comme par miracle, un curé en soutane qui s'est glissé jusque là, surgit devant l'Empereur entouré par son état-major :

«Sire, soyez béni. Me reconnaissez-vous ?». Trente années sont passées, mais il le reconnaît immédiatement. C'est Edmé Henriot (note 1), qui était jadis professeur à l'école Royale militaire de Brienne.

«Mon père, vous serez mon guide.»

Le curé a une connaissance parfaite de la région et se révèle aussitôt un auxiliaire précieux. Il monte en croupe derrière le mameluk Roustan, garde du corps de l'Empereur. Le père Henriot sait où sont les postes de l'ennemi, signale les passages dangereux, les chemins impraticables, et grâce à lui, de fâcheuses rencontres sont évitées. Puis, on lui donne enfin un cheval qu'il monte fort mal, mais il maîtrise parfaitement son appréhension. Il se dévoue totalement à la cause de son ancien élève.

- 1. Edmé Henriot, orthographié Hanriot, voir Hanrion, était professeur à l'école militaire de Brienne. En 1790, après la saisie des biens de l'église, le personnel de l'école est dispersé. Le père sera à la paroisse d'Estissac en 1793, puis à Saint-germain de Linçon près de Troyes. En 1803, il est nommé à Bercennay-en-Othe, puis en 1809 à Maizière-les-Brienne jusqu'en 1817. A cette date, il devient le curé de Bercennay-le-Hayer, ou il meurt le 6 février 1823.

Vers 15 heures 30, le détachement arrive sur les hauteurs de Perthes. Napoléon examine avec émotion la ville de sa jeunesse. A ses côtés, se tient le curé, fier d'apporter son aide. La bataille est engagée depuis quelques temps. Les russes défendent les abords de Brienne, pendant que l'armée prussienne se range sur les hauteurs, devant le château. Napoléon donne l'ordre à l'artillerie d'ouvrir le feu. Il est 16 heures et l'attaque est générale. Puis, l'Empereur ordonne au maréchal Ney d'attaquer Brienne, les attaques précédentes ne donnant aucun succès. En soirée, pendant que les troupes françaises progressent dans les rues, un détachement sous les ordres du chef de bataillon Henders, pénètre dans le château, et manque de faire prisonnier le maréchal Blücher en personne. Quelques officiers ennemis seront fait prisonniers.

Pendant la bataille, le curé avait voulu accompagner son élève, jurant de ne plus l'abandonner, mais le pauvre homme, est bientôt épouvanté par le sifflement des balles, le son du canon. Son cheval est tué sous lui, et une balle blesse légèrement notre homme d'église au talon. Horrifié, il rentre rapidement à sa paroisse.

Napoléon, vers 10 heures du soir, regagne son quartier général, établit à Maizières, alors que la bataille continue. L'obscurité est grande et le détachement prend le chemin du village, l'Empereur en tête. La nuit est très noire et il est difficile de se diriger malgré la lueur de quelques feux. Dans ce moment, une bande de cosaques, attirés par l'appât du butin et le bruit des caissons, se glissent à travers les ombres et parviennent jusqu'à la route.

Le général Dejean crie brusquement «Aux cosaques !», pendant que plusieurs d'entre eux s'élancent sabre et lance à la main. Il veut plonger son sabre dans un des cavaliers qu'il croit tenir mais celui-ci lui échappe et se lance sur l'Empereur. Le général Corbineau et le Baron Gourgaud se précipitent. Le baron s'interpose à une lance ennemie dont la pointe vient se planter dans le centre de sa légion d'Honneur sans le blesser et abat un cosaque qui tombe aux pieds de l'Empereur. Quelques cosaques sont sabrés et le reste de la bande, découvert, saute les fossés et disparaît sous une grêle de balles, des chasseurs à cheval accourus à bride abattue.

Vers 23 heures, l'Empereur décide d'aller dormir, chez le père Henriot. Le maréchal Berthier arrive après tout le monde, on le ramène couvert de boue ; il était tombé dans un fossé. Le presbytère est aussitôt converti en chambre impériale. L'église, elle, est transformée en ambulance, où arrivent les premiers blessés.

Napoléon, arrive chez le père Henriot, qui lui aussi est couvert de boue, il a eu son cheval tué d'une balle. Napoléon le plaisante un peu de son équipée guerrière de l'après-midi. Puis, lui donne la croix !

Plus tard, l'Empereur lui attribuera également une pension.

Le lendemain, dans son église transformée en ambulance, le curé déploiera toute son énergie à soigner les blessés.

Napoléon écrit quelques lettres, donnant quelques détails de la bataille : «Si j'avais eu de vieilles troupes, il aurait été possible de mieux faire et d'enlever tous les parcs et bagages que j'ai vu défiler devant nous et que mon mouvement instantané à forcé Blücher à rappeler d'Arcis sur Aube. Si Brienne avait pu être occupé plutôt, tout serait en notre pouvoir ; mais dans les circonstances actuelles et avec l'espèce de troupe qu'il faut manier, il faut se tenir heureux de ce qui est arrivé.».
Le maréchal Blücher a été battu, avec 4000 hommes hors de combat et de nombreux prisonniers, mais la manœuvre de Brienne n'a pas eu son plein effet.

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commentaires

C
il y a eu une reconstitution en 2014 :)
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1er Consul

2 août 1802 jusqu'au 18 mai 1804

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Napoléon Ier

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18 mai 1804 au 6 avril 1814 et du 20 mars 1815 au 22 juin 1815

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