En septembre 1784, lors de l’examen destiné à choisir les boursiers du roi aptes à rejoindre l’Ecole Militaire de Paris, un examinateur note à propos de Napoléon Bonaparte: « caractère dominant, impérieux, entêté »

Devenu cadet gentilhomme le 22 octobre 1784, Napoléon se réfugie d’emblée, dans le travail, sans doute pour noyer son chagrin dans le travail, son père étant décédé le 24 février 1785 à Montpellier.

Il sait qu’en Corse, sa mère devra désormais élever ses frères avec un maigre revenu.

Il importe donc de réussir, coute que coute, et dans les plus brefs délais.

Bon dans les matières scientifiques, la géographie et l’histoire, il éprouve en revanche quelques difficultés en latin et en langues vivantes (il ne parviendra jamais tout à fait à se débarrasser de ses fautes d’orthographe)

En septembre 1785, s’ouvre le concours de sortie auquel participent les élèves de toutes les écoles royales de France.

Le 28 Septembre 1785, son nom est le quarante-deuxième de la liste des cinquante-huit jeunes gens admis comme lieutenants en second dans l’arme de l’artillerie

(comme quoi, il vaut mieux une tête bien faite qu’une tête bien pleine !)

Le jeune Bonaparte, en moins d’un an, a atteint son but ; il reçoit son brevet signé par Louis XVI, premier Corse à être sorti de l’Ecole Militaire.

En dix mois de travail, il a arraché son premier grade dans l’armée, sans être contraint de devenir élève dans une école d’artillerie.

Il entre dans l’artillerie, au sein du Régiment de La Fère, à Auxonne.

Il est alors affecté comme lieutenant en second à Valence en 1787...

Quand à l’école militaire, son destin est tracé: Napoléon parti, un règlement royal d’octobre 1787 ayant prévu par mesure d’économie la fermeture de l’Ecole, l’hôtel royal militaire, à peine terminé, devient la plus grande caserne de Paris. Les bâtiments sont mis à la disposition de la ville de Paris pour servir de magasin des hôpitaux puis de dépôt de blé et de farine ; En 1792, l’Ecole est saccagée : la statue de Louis XV qui se trouvait dans la cour d’honneur est renversée, la chapelle et les appartements sont pillés. C’est le retour de Napoléon qui redonnera son lustre à l’école Militaire en y établissant son quartier général en 1795 et en y logeant par la suite la garde des Consuls, celle-là même qui devenue garde impériale, y conservera ses quartiers. Mais son éclat sera définitivement restitué lors de la mémorable cérémonie de la distribution des aigles, le lendemain du sacre.