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22 août 2012 3 22 /08 /août /2012 23:00

Pierre Marie Barthélemy Ferino, général de division

Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852

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né à Caravaggio, dans le Milanais, en 1747, était fils d’un sous-officier du régiment de Bender ; il servit très-jeune dans ce corps, et fit la guerre de Sept-Ans. Entré au service en 1768, il obtint en 1779 le brevet de capitaine. Dix ans plus tard, une injustice commise envers lui, et l’explosion de la Révolution française, dont il partageait les principes, le détermina à venir en France. Il avait alors 42 ans.

En août 1792, il fut nommé lieutenant-colonel de la ci-devant légion de Biron, qui prit le nom de chasseurs du Rhin, et partit avec son régiment le 13 décembre 1792 pour l’armée du général Custine.

Nommé général de brigade au mois de décembre de la même année et général de division le 23 août 1793, il fut destitué quelque temps après pour avoir, dit le duc de Rovigo dans ses Mémoires, fait observer trop rigoureusement la discipline par les troupes qui étaient sous ses ordres : étrange cause de destitution pour un général ; aussi se vit-il bientôt réintégré dans ses fonctions. En l’an IV, il fut employé à l’armée de Rhin-et-Moselle, commandée par Moreau. Le 20 thermidor, la division Ferino, forte de 23 bataillons et de 17 escadrons, qui formaient le tiers de l’armée, après avoir traversé les montagnes de la Forêt-Noire, s’était emparée de Lindau et de Bregentz, sur le lac de Constance, et s’était avancée par Stobach, avec 16 bataillons et 14 escadrons, sur Memmingen.

 A Bregentz, on prit 5 mortiers, 4 couleuvrines, 22 pièces de canon et 40.000 sacs d’avoine, d’orge et de farine. Ce fut dans cette journée que Ferino eut, avec le corps de Condé, une affaire extrêmement vive ; on se battit avec acharnement, mais les bonnes dispositions faites par Ferino donnèrent la victoire aux Républicains. Durant la fameuse retraite de Bavière, après être resté seul avec sa division pendant quarante-huit jours, il rejoignit le corps de l’armée sans avoir perdu un seul de ses canons, et emmenant avec lui des prisonniers.

De retour en France après cette immortelle campagne, Ferino reçut l’ordre du général Hoche de marcher sur Paris avec ses troupes, afin de favoriser les projets du Directoire. Ferino opposa un ordre du ministre de la guerre. Ce trait lui fit honneur ; il voulait bien combattre les ennemis de la patrie, mais non se faire un instrument de discorde et de guerre civile.

 Le 9 ventôse an VIII, il commandait la première division de l’armée de Mayence aux ordres du général Jourdan. En germinal, la division Ferino se porta sur Neustadt, et se plaça de manière à interdire à l’ennemi l’entrée de la vallée de ce nom ; mais le 14, les Autrichiens ayant attaqué avec avantage, Ferino opéra sa retraite avec ordre sur Freybourg et Neuf-brisach.

 Bonaparte, bon juge du mérite de ses généraux, donna à Ferino, immédiatement après le 18 brumaire, le commandement de la 8e division militaire. Il purgea le département de l’Ardèche des brigands dont il était infesté, service qui lui valut de la part de Berthier, ministre de la guerre, les éloges les plus flatteurs.

Nommé en l’an XII, membre et grand officier de la Légion-d ’Honneur les 19 frimaire et 25 prairial, il devint sénateur Ie 16 pluviôse anXIII. Napoléon lui donna la sénatorerie de Florence, puis le nomma gouverneur de la ville d’Anvers et le fit comte de l’Empire en 1808.

En 1813, il fut chargé de l’organisation des gardes nationales de la Hollande, et adhéra en 1814 aux actes du Sénat.

Maintenu par Louis XVIII dans tous ses honneurs et ses grades, Ferino reçut reçut en outre la croix de Saint-Louis.

 Dans une audience qu'il obtint du roi le 17 juin 1814, il eut avec ce monarque une conversation qui mérite de devenir historique :

« Je vois avec grand plaisir, lui dit le roi, un aussi bon général, un homme aussi recommandable, quoique vous ayez refusé de me servir dans une conjoncture importante, et que vous ayez même désobéi à votre général en chef. »

Ferino témoignant toute la surprise que lui causait un pareil reproche, le roi s'empressa d'ajouter:

 «Vous rappelez-vous, général, l'ordre qui vous fut donné à ***, par M***, aide-de-camp de Moreau, de faire faire à votre division un mouvement en avant des Autrichiens? vous refusâtes de l'exécuter. — Oui, Sire ; mais cet ordre m'était donné de vive voix et me paraissait d'ailleurs tout à fait contraire aux premières règles de l'art militaire. Je répondis à l'aide-de-camp que je n'effectuerais pas le mouvement à moins d'un ordre formel de la main même de Moreau. — Son aide-de-camp revint auprès de vous, reprit Louis XVIII, avec l'injonction formelle de prendre les positions prescrites, et vous refusâtes d'obéir. — Cela est vrai, Sire, et j'admire à quel point Votre Majesté connaît et se rappelle les détails aussi particuliers ; mais le général Moreau ne voulut jamais donner cet ordre par écrit, et dans la position qu'il m'était enjoint de prendre, le sort de la division, que je commandais était compromis à tel point que je regardai comme un devoir de ne pas obtempérer; car un général qui eût été d'accord avec les Autrichiens pour nous faire battre, ne m'eût pas prescrit d'autres mesures. — Vous avez deviné, dit Louis XVIII, j'étais d'accord avec Moreau; il était à moi depuis l'an IV. »

Ferino mourut à Paris le 28 juin 1816.

 

Son nom est gravé sur l'arc de triomphe de l'Etoile, côté Est.

 

 

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