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11 février 2014 2 11 /02 /février /2014 00:00

Joseph Boyé, baron d'Abaumont

 

Charles Joseph Boyé, baron d'Abaumont, naquit le 11 février 1762 à Ehrenbreitstein (électorat de Trèves).

 

Ses parents étant venus établir leur domicile à Saint-Mihiel (Meuse), Boyé entra au service français le 12 février 1778, comme hussard dans le régiment de Conflans-colonel-général, devenu 4ème régiment de hussards. Sa bonne conduite lui valut le grade de fourrier le 2 juillet 1780, et celui d'adjudant le 7 juin 1785.

 

Nommé sous-lieutenant le 17 septembre 1791, il passa lieutenant et capitaine les 17 juin et 29 octobre 1792, et participa avec distinction aux campagnes de 1792 et 1793 aux armées des Ardennes, du Nord et de la Moselle.

 

Il se trouva aux affaires de Virton, La Croix au Bois, du camp de la Lune, à la poursuite de l'armée prussienne et au siège de Namur.

 

Le 18 mars 1793, à la bataille de Nerwinde, Boyé se distingua dans la charge exécutée par son régiment contre les cuirassiers de Nassau-Usingen.

 

Il rentra en France avec l'armée qui, sous les ordres de Dumouriez, opéra sa retraite de la Belgique et assista aux affaires de Louvain, de Valenciennes et de Wormhoudt.

 

Nommé chef d'escadron le 21 mai 1793, il combattit avec une grande intrépidité à Hondschoote et au déblocus de Maubeuge.

 

Au mois de floréal an II, il fut chargé par le général de division Fromentin de s'emparer d'une redoute ennemie située dans un enclos, près du village de Montgardie et du Bois l'Évêque, entre Ors-sur-Sambre et la route qui conduit de Landrecies au Cateau.

 

Au moment où, malgré le feu de l'ennemi, il emportait cette redoute avec le 1er escadron du 4ème de hussards, il fut chargé par le régiment tout entier de Royal-Allemand, qui se trouvait embusqué derrière le retranchement. N'ayant que son escadron, il ne put soutenir cette charge et dut songer à exécuter une retraite qui devenait très difficile à opérer dans les sentiers étroits qu'il avait suivi au travers du bois pour arriver sur la redoute.

 

Dans cette position critique, le commandant Boyé ne voit d'autre moyen de salut que de se jeter sur une ligne d'infanterie ennemie qui se trouvait à sa gauche, près du chemin de Landrecies au Cateau, et de se faire jour, le sabre à la main, au travers de cette ligne, ce qu'il exécuta avec autant d'audace que d'intelligence, et il rejoignit son régiment avec  48 hommes seulement, après en avoir perdu 30, soit par le feu de l'infanterie, soit par la charge de la cavalerie.

 

Dans cette affaire, le commandant Boyé eut son cheval blessé sous lui par une balle qui lui traversa le col.

 

Cité avec éloges par le général Fromentin, il fut nommé chef de brigade le 6 du même mois, et fut élevé provisoirement au grade de général de brigade le 22 prairial suivant, par les représentants du peuple près les armées du Nord, de la Moselle et des Ardennes.

 

C'est en cette qualité qu'il assista à la bataille de Fleurus et fit les campagnes des ans II, III et IV à l'armée de Sambre-et-Meuse.

 

Commandant l'avant-garde du centre de cette armée, sous les ordres du général Kléber, il chassa l'ennemi de Tirlemont, de Saint-Tron et de Tongres, et s'empara de ces trois villes.

 

Confirmé dans son grade de général de brigade par arrêté du 25 prairial an III, il se trouva ensuite au premier passage du Rhin par l'armée de Sambre-et-Meuse et à sa retraite jusqu'à la fin de la campagne de l'an IV, époque à laquelle il fit une chute de cheval qui lui occasionna un crachement de sang et le força à quitter l'armée comme démissionnaire le 24 floréal an IV.

 

Autorisé à prendre sa retraite le 4 germinal an V, il fui admis au traitement de réforme le 23 messidor an VII, et mis le 12 thermidor suivant à la disposition du ministre de la guerre qui l'envoya à l'armée du Danube, où il prit part à la bataille de Zurich, au passage de la Limmat et à la poursuite des Russes en Suisse.

 

Passé en l'an VIII à l'armée du Rhin, il se fit particulièrement remarquer aux batailles d'Engen (3 mai 1800), de Mœskirch, de Biberach et d'Höchstädt.

 

Le 12 frimaire an IX, à Hohenlinden, de concert avec le général Grandjean, il dirigea l'attaque contre les bataillons de grenadiers hongrois qui se trouvaient dans le bois, et mérita par sa belle conduite une mention honorable du général en chef.

 

Il soutint ensuite la retraite de la division Ney, de Muldorff sur Hœag et appuya le corps du général Lecourbe au passage de la Salza qu'il fit traverser sans barques, par un bataillon de la 108e, en présence de l'ennemi posté sur la rive opposée et qui fut culbuté en un instant.

 

Chargé de la défense des ponts du Lech, près d'Augsbourg, et de la position avantageuse de Freiburg, contre le prince de Reuss, le général Boyé s'acquitta de cette mission avec un succès complet.

 

Mis en non-activité le 1er vendémiaire an X, après la campagne, il fut employé dans la 16ème division militaire, comme commandant le département du Nord, en vertu d'une décision du premier Consul, en date du 12 nivôse suivant.

 

Officier de la Légion d'honneur le 19 frimaire an XII, il en fut créé commandant le 25 prairial de la même année.

Passé à la 4e division militaire le 11 ventôse an XIII, il fut appelé au commandement de la 1ère brigade de la 3e division de dragons le 4e jour complémentaire, et fit en cette qualité les guerres d'Autriche, de Prusse et de Pologne, de l'an XIV à 1807.

 

Commandant le dépôt de cavalerie à Breslau, le 13 mai 1807, il fut employé dans la 26e division militaire le 22 mars 1808, fut chargé de l'inspection des dépôts de cavalerie de la 24e division, le 19 mai suivant, et avant qu'il eut pu exercer ces fonctions, une décision de l'Empereur, du 24 du même mois lui conféra le commandement des régiments provisoires de la réserve de cavalerie à Rennes.

 

Boyé fut créé baron de l'Empire par décret impérial du 15 juin 1808, et lettres patentes du 2 juillet 1808, sous la dénomination de baron d'Abaumont et de l'Empire, dont le fief, aussi modeste que beaucoup de l'Ancien Régime, se composait de 39 hectares 37 ares 20 centiares de terres, entre Loupmont et Bouconville, la maison de la Carpière en ce village et le vieux pré de Xivray, contenant 5 hectares 90 ares.

 

Il eut avec cela, comme récompense, un majorat de 4.000 francs de revenus sur les biens confisqués par l'Empereur en Westphalie.

 

 

Le général Boyé fut envoyé à l'armée d'Espagne le 17 octobre 1808 : il y servit avec distinction depuis lors jusqu'au 7 avril 1812, époque à laquelle il prit sa retraite et rentra dans ses foyers, à Saint-Mihiel. Il y avait épousé Jeanne Aubry.

 

Le baron Boyé fut, pendant les Cent-Jours et de 1819 à 1822, maire de Saint-Mihiel et l'un de ses habitants les plus honorables et les plus justement honorés. Il avait été naturalisé français le 2 janvier 1817.

 

Il mourut sans enfants, à Saint-Mihiel, le 16 mai 1832, et son épouse le 15 mars 1838.

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