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7 octobre 2012 7 07 /10 /octobre /2012 23:00

8 octobre 1799 (16 vendémiaire an VIII)

Bonaparte remet les pieds en France, de retour d'Egypte

Quatre frégates (la "Muiron", la "Carrère", "l'Alerte" et"l'Indépendant") mouillent dans la rade de Fréjus: à leur bord, le général Bonaparte de retour d'Egypte avec les généraux Duroc, Lannes, Marmont, Murat et Berthier. Les quatre bateaux avaient quitté Alexandrie le 22 août et fait un long détour pour éviter les navires britanniques. Les difficultés que rencontre le Directoire et l'enlisement des armées françaises en Egypte avaient poussé l'ambitieux général à précipiter son retour en France. Comme il n’y avait point de malades à bord et que la peste avait cessé en Égypte, six mois avant son départ, il est permis au général Bonaparte de prendre terre immédiatement. À six heures du soir, il se met en route pour Paris, accompagné de Berthier, son chef d’état-major.

 

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5 octobre 2012 5 05 /10 /octobre /2012 23:00

Jean-François-Aimé Dejean

C'était un des plus vieux généraux de l'Armée Impériale que Jean-François-Aimé Dejean, qui, né à Castelnaudary le 6 octobre 1749, avait été officier du génie sous l'Ancien Régime et devint un des grands serviteurs du Premier Empire, en occupant des emplois fort en vue, puisqu'il fut ministre de l'Administration de la Guerre, Gouverneur de l'Ecole Polytechnique, Grand Chancelier intérimaire de la Légion d'honneur, Sénateur et Pair de France.

Il avait fait ses études au collège de Sorèze, avant d'entrer, en 1768, à l'Ecole du Génie de Mézières. La Révolution le trouva Ingénieur en chef à Amiens. Commandant en second des Gardes nationaux de la Somme et membre de l'administration de ce département, il donna sa démission en apprenant l'exécution de Louis XVI, mais, conscient des difficultés d'encadrement de l'Armée, la retira pour aller servir comme simple capitaine du génie à l'armée du Nord, où il participa aux sièges de Courtrai, Menin, Ypres, l'Ecluse et Nimègue. Général de brigade le 1er septembre 1794, de division le 16 octobre 1795, il succéda au général de Beurnonville à la tête des forces gallo-bataves, qu'il commanda en 1796 et 1797, jusqu'à sa mise en réforme le 23 septembre de cette année-là, pour avoir refusé d'associer les troupes placées sous ses ordres aux plaintes de l'Armée d'Italie contre les conseils. Mais en août 1799, il fut réintégré dans les cadres actifs et nommé directeur des fortifications, avant d'en devenir l'Inspecteur général.Aussitôt après le coup d'Etat de brumaire, il devint conseiller d'Etat et fut chargé d'aller à Gênes, où il resta deux ans, pour y organiser la République ligurienne, après avoir veillé à l'exécution de la Convention d'Alexandrie.Le 12 mars 1802, quand le Premier Consul décida de décharger Berthier d'une partie de ses attributions de ministre de la guerre, Dejean, que le Maître jugeait, à juste titre, droit, honnête, vigilant et grand travailleur, devint ministre de l'Administration de la guerre, ce qui ne fut pas une sinécure ! Il assuma cette lourde charge pendant près de huit ans, jusqu'au 2 janvier 1810.Pendant cette longue période, il cumula ces fonctions avec celle de Grand Trésorier de la Légion d'honneur, à partir du 21 août 1803, puis d'Inspecteur Général du Génie dès le 25 octobre 1808, présida à vie le collège électoral de la Somme et, à l'été de 1809, avec Clarke et Fouché, organisa la défense d'Anvers lors du débarquement anglais dans l'île de Walcheren. Grand Aigle de la Légion d'honneur depuis le 2 février 1805, fait Comte d'Empire le 1er juin 1808, il reçut d'importantes dotations, en Westphalie et en Hanovre, qui firent de lui un homme riche qui paraissait alors comblé par la fortune.Mais, à la fin de 1809, ses bonnes relations avec l'Empereur se gâtèrent, car il essaya de minimiser les effets de certaines mesures draconiennes édictées par Napoléon, notamment dans le domaine de l'habillement de la troupe. Ce fut, semble-t-il, à l'occasion de broutilles portant, l'une, sur la dimension des draps destinés à la conception des vêtements des soldats, et l'autre, sur le prix de journée à payer pour les militaires employés dans la Principauté de Piombino, que s'engagea une discussion fort vive qui, en réalité, concernait l'insuffisance des fonds attribués à l'habillement et à l'entretien des troupes dans le budget de 1810. Le 3 janvier 1810, l'intraitable Dejean offrit sa démission à l'Empereur qui l'accepta, malgré l'extrême fermeté dont son ministre avait fait preuve vis-à-vis des munitionnaires, et nomma, à sa place, le général Lacuée.Mais, loin d'être disgrâcié, il fut, aussitôt, nommé sénateur le 5 février 1810, après avoir reçu dès le 16 janvier, une nouvelle dotation sur la canal du Loing et fut envoyé, en sa qualité d'inspecteur général du Génie en mission, en Hollande.Son loyalisme le fit désigner, en octobre 1812, pour présider la commission militaire qui jugea Malet et ses complices. En 1814, il refusa courageusement, de voler au Sénat la déchéance de Napoléon. Il n'en fut pas moins fait Pair de France par Louis XVIII le 4 juin 1814, alors qu'il était, depuis le 21 avril, Gouverneur de l'Ecole Polytechnique.Au début des Cent-Jours, Napoléon renomma Grand Chancelier de la Légion d'honneur le Comte de Lacépède, qui avait été destitué par la monarchie restaurée, laquelle avait fait, de l'abbé de Pradt, un commissaire pour remplir les fonctions attribuées au Grand Chancelier". Démissionnaire en novembre 1814, ce curieux ecclésiastique qui était, en réalité, archevêque, fut remplacé par le Comte de Bruges, comme simple chancelier. Ce dernier suivit Louis XVIII à Gand et comme Lacépède était absent de Paris, l'Empereur chargea le trésorier Dejean de l'intérim de la Grande Chacellerie, en le faisant, par ailleurs, Pair de France. A l'hôtel de Salm, les choses ne rentrèrent dans l'ordre qu'avec la désignation, le 2 juillet 1815, du maréchal Macdonald comme Grand Chancelier.Quant à Dejean, fidèle à Napoléon, il fut privé de tous ses emplois et exclu de la Chambre des Pairs. Néanmoins à la fin de 1817, il fut rappelé à l'activité comme Directeur général des Subsistances au ministre de la Guerre et le resta jusqu'au 1er février 1821… Le 5 mars 1819, il avait retrouvé sa Pairie.Victime d'une congestion cérébrale, il fut frappé d'hémiplégie et mourut dans sa soixante-quinzième année, le 12 mai 1824, à Paris, dans un hôtel du 17 de la rue de l'Université qui, ayant appartenu avant la Révolution au Président du Parlement Bochard de Saron, avait été habité par Talleyrand, au temps de la Constituante et est, actuellement, occupé par les Editions Gallimard.Jean-François-Aimé Dejean avait eu, d'une première épouse, née Alexandrine-Marie-Elisabeth Le Boucher d'Ailly, un fils prénommé Pierre-François-Marie-Auguste, né à Amiens le 10 août 1780, qui fit une brillante carrière militaire comme officier de Cavalerie. Général de brigade en 1811 et de division en 1814, il fut aide de camp de Napoléon pendant la campagne de Saxe, de 1813, puis durant les Cent-Jours. Commandant la Cavalerie, lors de l'expédition d'Anvers en 1832, Grand-Croix de la Légion d'honneur en 1844, il mourut le 17 mars 1845, au 17 de la rue de l'Université, et fut inhumé aux côtés de son père à la 40e Division du cimetière du Père-Lachaise.Pour finir il faut parler des mariages de ces deux généraux, car le père, veuf depuis 1782, et le fils, célibataire, épousèrent les deux soeurs, Aurore et Adèle Barthélémy, dont le frère, François, devint sénateur et comte d'Empire. Ces deux ménages furent prolifiques : celui du père, avec Aurore, célébré le 19 octobre 1801 se solda par la naissance d'un fils et de quatre filles ; celui du fils, avec Adèle, survenu le 17 juillet 1802 permit la venue au monde de deux filles et de trois garçons dont l'un, Pierre, Charles, né le 16 février 1807 fut général sous le Second Empire et ministre de la guerre en 1870. Seul à s'être, marié avec Mathilde de Gueully de Rumigny, il mourut le 15 juillet 1872, peu après sa mère décédée le 11 avril précédent, alors que sa tante et grand'mère avait rendu le dernier soupir le 20 janvier 1858.Un jour Napoléon interpella son ministre de l'Administration de la guerre et, lui parlant de son mariage et de celui de son fils lui dit : « Est-ce bien catholique ce que vous avez fait là ? » Et Dejean de lui rétorquer : « Oui, sire ! car nous n'avons fait que suivre l'exemple de Votre Majesté. L'impératrice Joséphine et sa fille Hortense n'ont-elles pas épousé deux frères Bonaparte : Napoléon et Louis ? »

Auteur : Colonel Henri RaméRevue : Revue du Souvenir NapoléonienNuméro : 353

 

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4 octobre 2012 4 04 /10 /octobre /2012 23:00

Charles Malo de Lameth

Député en 1789, et de 1829 à 1831, né à Paris le 5 octobre 1757, mort à Pontoise (Seine-et-Oise) le 28 décembre 1832, appartenait à une ancienne famille noble de Picardie, et était le troisième fils d'un officier général qui avait épousé la sœur du maréchal de Broglie.

Avec ses deux frères, Alexandre et Théodore (V. ces noms), il se distingua dans la guerre de l'indépendance américaine, qu'il suivit en qualité d'aide-major général des logis, fut blessé au siège d'Yorktown et nommé colonel en second du régiment des dragons d'Orléans.

De retour en France, il fut fait colonel des cuirassiers du roi, et élevé à la dignité, extrêmement recherchée à la cour, de gentilhomme d'honneur du comte d'Artois.Survint la Révolution.

Charles de Lameth, élu, le 30 avril 1789, député de la noblesse aux états généraux par la province d'Artois, avec 258 voix, adopta au début les idées nouvelles, se réunit aux communes, et, dans l'Assemblée nationale, prit place au côté gauche.

On remarqua son opposition à l'institution du marc d'argent comme condition du droit d'éligibilité, parce qu'il la jugeait de nature à favoriser l'aristocratie des richesses ; il parla pour la liberté de la presse et la liberté des cultes, pour la participation de l'armée au vote sur la Constitution, pour l'établissement du jury en matière civile et criminelle, pour la suppression des justices prévôtales et des titres honorifiques, etc.

Membre du comité de surveillance, il procéda, en mars 1790, à une perquisition dans le couvent des Annonciades de Pontoise, où s'était réfugié l'ex-garde des sceaux Barentin, dénoncé et poursuivi.

Quelques mois après, il eut un duel avec le duc de Castries et reçut un coup d'épée ; une députation de patriotes se porta chez le blessé pour lui adresser une harangue civique. Inscrit au Livre rouge pour une somme de 60 000 francs, il déclara qu'il refusait d'en bénéficier et qu'il les versait au Trésor public. Charles de Lameth opina encore avec les réformateurs pour l'attribution à l'Assemblée, et non au roi, du droit de déclaration de guerre, contre tout privilège accordé aux membres de la famille royale en dehors de la loi commune, exception faite du roi et de l'héritier présomptif ; pour la privation de salaire à l'égard des prêtres insoumis.

Il combattit, le 28 juillet 1790, l'opinion de Mirabeau qui voulait faire déclarer le prince de Condé traître à la patrie.Après la fuite de Louis XVI, dans la nuit du 20 Juin 1791, ce fut sur la proposition de Charles de Lameth que l'Assemblée prit la grave résolution de faire tirer le canon d'alarme, de renouveler le serment solennel de fidélité à la nation, et d'ordonner l'arrestation du marquis de Bouillé et de plusieurs autres ofiiciers suspects.

Ses vœux n'allaient d'ailleurs qu'au maintien du régime constitutionnel, et, chaque fois que la déchéance de Louis XVI fut proposée, il s'y opposa nettement.

Le 5 juillet 1791, il fut élu président de l'Assemblée.Promu, le 6 février 1792, maréchal de camp, il reçut le commandement de la division de cavalerie de l'armée du Nord.

Mais les progrès de la Révolution ayant dépassé de beaucoup ses aspirations, il se vit bientôt rejeté dans le parti de la résistance, se prononça contre la journée du 10 août, et sollicita un congé, qu'il obtint. Il se dirigeait avec sa femme et sa fille vers le Havre, lorsqu'il fut arrêté à Rouen, sur l'ordre du ministre Clavière, mis au secret pendant vingt-sept jours, relâché, puis dénoncé de nouveau et encore poursuivi.

Cette fois il parvint à se réfugier à Hambourg : son frère Alexandre, qui l'y rejoignit, l'aida à fonder dans cette ville, avec le duc d'Aiguillon, une maison de commerce qui prospéra.Ayant cru pouvoir rentrer en France au mois de juin 1797, ils en furent tous deux expulsés à nouveau au 18 fructidor, et leur exil ne prit fin qu'après le coup d'Etat de Bonaparte.

En 1801, Bonaparte ordonna la radiation d'office, de la liste des émigrés, des trois Lameth, et d'autres membres de la Constituante.

Charles de Lameth vécut dans la retraite jusqu'en 1809, et, à cette date, fut chargé de rejoindre à Hanau l'armée d'observation ; bientôt après, il reçut le titre de gouverneur de Wurtzbourg. Il remplit ensuite (1812) les fonctions de gouverneur de Santona sur la côte de Biscaye.

La première Restauration le trouva à ce poste.Rallié à Louis XVIII, il rendit, d'après son ordre, à Ferdinand VII, la place qu'il commandait, fut fait, le 23 août 1814. lieutenant-général, et n'eut point de rôle politique actif jusqu'au 14 mai 1829.

A cette date, il fut élu député du 1er arrondissement de Seine-et-Oise (Pontoise), par 182 voix (267 votants, 302 inscrits), en remplacement de son frère Alexandre-Théodore-Victor, décédé.

Charles de Lameth siégea parmi les royalistes constitutionnels, fut des 221, et obtint sa réélection, le 12 juillet 1830, par 212 voix (293 voix, 331 inscrits), contre 55 à M. Gouy d'Arsy.

Il adhéra à la monarchie de Louis-Philippe, mais se montra jusqu'à la fin de la session un des plus résolus défenseurs des idées conservatrices, et opina pour la maintien de l'hérédité de la pairie.Non réélu en 1831, il mourut à Pontoise, l'année d'après.

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (A.Robert et G.Cougny)

 

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4 octobre 2012 4 04 /10 /octobre /2012 23:00

5 octobre 1795 (13 Vendémiaire An IV)

Le «général Vendémiaire»

Les députés modérés de la Convention avaient éliminé, au cours du 9 thermidor, Robespierre et les jacobins enragés. Cette réaction « thermidorienne » qui faisait suite à la terreur devait instaurer un nouveau régime, le Directoire, et une nouvelle constitution. Cette nouvelle Constitution prévoyait deux assemblées: les Cinq Cents et les Anciens. Afin d'assurer une majorité républicaine et d'empêcher une restauration de la monarchie, les constituants décidèrent, par décret, que ces deux assemblées devaient inclure au minimum deux tiers d'anciens députés de la Convention. Le «décret des deux tiers» est approuvé en septembre 1795, avec la Constitution de l'An III, mais les royalistes s'insurgent.

Le 4 octobre 1795, les insurgés projettent d'encercler le palais des Tuileries, siège de l'assemblée de la Convention et du gouvernement.

Barras, le commandant en chef de l'armée de l'intérieur, est chargé de leur répression. Le 5 octobre, à 5 heures du matin, il convoque le Général Bonaparte qu'il avait remarqué au siège de Toulon et élevé au grade de général. Il lui demande d'agir sans attendre. Bonaparte déclare à Barras : «Général, j'accepte. Mais je vous préviens que l'épée hors du fourreau, je ne l'y remettrai qu'après avoir rétabli l'ordre». Ayant fait amener par Murat, alors chef d'escadron, des canons de la plaine des Sablons aux Tuileries, il les fait placer aux extrémités de toutes les rues qui conduisent à la Convention et fait mitrailler les insurgés royalistes sur les marches de l'église Saint Roch. On évalue à près de trois cents le nombre des victimes. Bonaparte devient le «général Vendémiaire», commandant en chef de l'armée de l'intérieur en remplacement de Barras qui fait son entrée au Directoire....L'église Saint-Roch à Paris a conservé jusqu'à la restauration de sa façade au début des années 2000, les traces du mitraillage du 5 octobre 1795.

 

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2 octobre 2012 2 02 /10 /octobre /2012 23:00

 Ennemond Bonnard, général de division

Ennemond Bonnard, né à Saint-Symphorien-d'Ozon (Rhône), le 3 octobre 1756, militaire français.

Il entra au service le 29 mars 1774, dans le régiment d'artillerie d'Auxonne, et y fut fait sergent le 4 septembre 1782. Bientôt après ce régiment fit partie des troupes envoyées par le gouvernement français au secours de la république naissante des États-Unis.

La paix de 1783 ramena ces troupes en Europe. Bonnard fit partie d'un détachement d'artilleurs envoyés à Naples comme instructeurs en 1787.

La révolution française le fit revenir en France; il rejoignit son régiment en 1791, et y devint sergent-major le 18 mai 1792, lieutenant au choix le 11 septembre suivant, et adjudant-major au rang de capitaine le 15 février 1798.

Il avait fait, dans ces différents grades, les campagnes de 1792 et de 1793, lorsqu'il fut promu au grade de chef de bataillon au 2e régiment d'artillerie, le 3 ventôse an II. Il prit alors la direction du grand parc d'artillerie qu'on avait réuni à Guise. Élevé au grade de général de brigade le 24 prairial suivant(12 juin 1794), il commanda l'artillerie au siège de Charleroi, et rendit de grands services à la bataille de Fleurus.

Nommé commandant de l'artillerie du corps chargé de reprendre sur l'ennemi les places de Landrecies, du Quesnoy, de Valenciennes et de Condé, il reçut l'ordre, après la prise de ces places, de rejoindre l'armée de Sambre-et-Meuse. Il commanda l'artillerie de l'aile droite à la bataille de Sprimont et à la bataille de Düren sur la Roer. Ce fut lui qui dirigea l'artillerie à l'attaque du fort de Wick, lors du siège de Maastricht. Le 23 brumaire an III (13 novembre 1794), il fut nommé général de division.

La campagne de l'an III devait s'ouvrir par le passage du Rhin; le général Bonnard reçut l'ordre de tout préparer pour cette importante opération. C'était la division de Kléber qui devait tenter ce passage. On manquait d'artillerie et de tout ce qui était nécessaire pour l'effectuer ; Bonnard pourvut à tout ; les ponts de Düsseldorf et d'Uerdingen se trouvèrent parfaitement préparés; le Rhin fut franchi.

En l'an IV, ce général fut mis à la tête d'une division d'infanterie avec laquelle il investit la forteresse d'Ehrenbreitstein et observa la basse Lahn.

En messidor de la même année, il eut le commandement de la réserve de l'armée de Sambre-et-Meuse, dont, la division qu'il commandait précédemment faisait partie. Il prit position à Hachenburg, le 15, passa la Lahn le 20, la Nidda le 23, et marcha sur Francfort. Le mois suivant, sa division fut attachée au corps de Marceau, qui devait investir Mayence, observer la garnison de Mannheim et bloquer les forteresses d'Ehrenbreitstein et de Königstein.

Après la paix de l'an V, il fut nommé au commandement des place et province de Luxembourg, et quelques mois plus tard, à celui de la Belgique ; et en l'an VII, il vint commander la 2e division militaire, qu'on lui accorda pour raison de santé ; mais il la quitta bientôt pour la 24e (Belgique). Bonnard parvint à faire disparaître les divisions qui agitaient ce pays, à calmer, à réunir tous les partis; et ce n'est pas une des moindres obligations qu'on lui dut. En l'an VIII, on adjoignit à son commandement les 25e et 26e divisions militaires où se concentraient les forces qui formaient la gauche de l'armée gallo-batave. La paix le rendit à sa 24e division militaire, qu'il garda jusqu'en l'an X.

 

 

 

 

Pendant une partie de cette même année et pendant toute l'année suivante, il remplit les fonctions d'inspecteur général d'infanterie dans la 18e division militaire (Paris). En l'an XII, le premier Consul le fit membre de la Légion d'honneur le 19 frimaire, commandant de l'Ordre le 20 prairial, et lui confia le commandement de la 22e division militaire, qu'il conserva jusqu'au 1er octobre 1814, époque à laquelle Louis XVIII l'admit à la retraite. La croix de Saint-Louis lui avait été donnée le 27 septembre précédent.

Il mourut à Tours le 15 janvier 1819. Son nom est inscrit sur l'arc de triomphe de l'Étoile, côté nord.

Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852

 

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2 octobre 2012 2 02 /10 /octobre /2012 23:00

Claude-Étienne Michel, Général d’Empire

naquit le 3 octobre 1772 à Pointre (Jura), où son père exerçait la profession de médecin. Entré dans le 38ème bataillon de volontaires de son département en Octobre 1791, sergent-major le 15 du même mois, sous-lieutenant le 4 mars 1792, il devint lieutenant et capitaine les 22 août et 6 octobre suivants dans le 96ème régiment d’infanterie, qui forma successivement les 47ème et 49ème demi-brigades et 24ème régiment de ligne.

 

Employé au cordon établi sur les frontières de la Suisse en 1792, il tomba au pouvoir des Prussiens le 5 mars 1793 à Remderkerm (armée du Rhin). Échangé le 3 messidor an III, il rejoignit son corps, et se signala à l’avant-garde de l’armée de Sambre-et-Meuse.

 

Chef de bataillon le 9 vendémiaire an IV, il passa en Corse et fit ensuite partie de l’expédition d’Irlande et de l’armée gallo-batave.

 

Le 10 vendémiaire an VI, il reprit à la baïonnette, sur les Anglo-Russes, le village de Schoorldam (Nord-Holland), s’y maintint pendant toute la journée malgré les efforts de l’ennemi, et fut blessé à la fin de l’action.

 

Pris par les Anglais le 6 vendémiaire an VII, il fut de nouveau échangé le 15 frimaire suivant.

 

Le 10 vendémiaire an VIII, à la bataille d’Egmond-op-Zée, il eut le bras droit cassé d’un coup de feu.

 

A la bataille de Nuremberg, le 27 frimaire an IX, il chargea à la tête de son bataillon, fort de 400 hommes, une colonne de 4.000 Autrichiens, la culbuta et lui fit un grand nombre de prisonniers: il reçut pendant l’action un coup de feu au bras gauche.

 

Major du 40ème de ligne le 30 brumaire an XII, et, le 4 germinal, membre de la Légion-d’Honneur, ses services à la bataille d’Auslerlitz lui valurent, le 6 nivôse an XIV, le grade de colonel et son admission, en qualité de major, dans le 1er régiment de grenadiers à pied de la vieille Garde, le 1er mai 1806.

 

Colonel de ce régiment, le 16 février 1807, en récompense de sa conduite à léna et à Eylau, il combattit à Friedland, et partit pour’ l’Espagne après le traité de Tilsitt.

 

Au combat de Burgos, le 10 novembre 1808, il montra la plus grande valeur; aussi l’Empereur lui donna-t-il le 16 du même mois la croix d’officier de la Légion-d’Honneur et le titre de baron de l’Empire.

 

Rappelé à la grande armée d’Allemagne en 1809, il assista aux batailles d’Ekmuehl, d’Essling et de Wagram.

 

Nommé général de brigade le 24 juin 1811, il fit les campagnes de 1812,1813 et 1814, en Russie, en Saxe et en France.

 

En 1813, l’Empereur le décora de la croix de commandeur de la Légion-d’Honneur le 6 avril, de la Couronne de Fer le 16 août, et le nomma, le 20 novembre, général de division.

 

En 1814, le 3 février, aux Maisons-Blanches, il chassa l’avant-garde commandée par le prince de Lichtenstein. Le lendemain, soutenu par les dragons du général Briche, il surprend les alliés à Saint-Thiébaud, et, malgré les forces supérieures dont ils disposaient, les repousse jusqu’à Saint-Parres-les-Vandes.

 

Le 11, à Montmirail, le bras fracassé par un coup de feu, il reste à la tête de sa division et contribue puissamment au succès de cette journée.

 

Il était encore alité par suite de cette blessure, lorsque le canon des armées alliées retentit jusque dans Paris. A ce bruit de guerre, le brave général oublie sa blessure et reparaît, le bras en écharpe, à la tête de ses soldats, le 30 mars devant les murs de la capitale.

 

Chargé de s’emparer du village de Pantin, défendu par une division de l’armée du général Wittgenstein, il tomba sous le coup d’un biscaïen. Ses efforts avaient cependant arrêté la marche de l’ennemi.

 

Louis XVIII le nomma chevalier de Saint-Louis le 20 août 1814, et colonel en second des chasseurs de la Garde royale.

 

L’Empereur, à son retour de l’île d’Elbe, le créa comte de l’Empire et l’employa à l’armée du Nord comme commandant une division de la vieille Garde.

 

A mont Saint-Jean, le 18 juin, l’intrépide Michel s’élance sur les masses ennemies et les pousse, la baïonnette dans les reins, jusqu’au delà du plateau de la Haie-Sainte, malgré le feu le plus terrible de l’artillerie et de la mousqueterie des Anglais.

 

Ce succès, qui malheureusement devait coûter la vie à un grand nombre de braves, devint fatal au général Michel; frappé mortellement, il tomba au milieu des siens. On rechercha religieusement son corps, mais on ne put le retrouver. Ce valeureux général dort avec ses compagnons d’armes dans la grande tombe du mont Saint-Jean.

 

On avait dit que le général Cambronne, sommé de se rendre, avait répondu : La garde meurt et ne se rend pas ; c’était une erreur. Cette réponse énergique à un ennemi vainqueur appartient au général Michel.

 

Son nom est inscrit sur le côté Nord de l’arc de triomphe de l’Étoile.

 

 

 

 

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30 septembre 2012 7 30 /09 /septembre /2012 23:00

Traité de Saint-Ildefonse, 9 vendémiaire an IX (1er octobre 1800)

Traité préliminaire et secret de Saint-Ildefonse entre la France et l'Espagne.

 

 

Sa Majesté Catholique ayant toujours témoigné beaucoup de sollicitude à procurer à Son Altesse Royale le Duc de Parme un agrandissement qui mît ses Etats, en Italie, sur un pied plus conforme à sa dignité, et la République Française, de son côté, ayant depuis longtemps manifesté à Sa Majesté le Roi d'Espagne le souhait d'être remise en possession de la Louisiane ; les deux gouvernements s'étant communiqués leurs vues sur ces deux objets d'intérêt commun ; et les circonstances leur permettant de prendre à cet égard des engagements qui leur assurent, autant qu'il est en eux, cette satisfaction mutuelle ; ils ont autorisé à cet effet, savoir :

 

La République Française, le citoyen Alexandre Berthier, général en chef ; Et Sa Majesté Catholique Don Mariano Luis d'Urquijo, chevalier de l'ordre de Charles III et de celui de Saint-Jean de Jérusalem, son conseiller d'Etat, son ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire, nommé près la République Batave, et son premier Secrétaire d'Etat par intérim ; Lesquels, après avoir fait l'échange de leurs pouvoirs, sont convenus, sauf ratification, des articles ci-après :

 

 

Article I.

 

La Republique Française s'engage à procurer en Italie à Son Altesse Royale l'Infant Duc de Parme un agrandissement de territoire qui porte ses Etats à une population d'un million à douze cent mille habitants, avec le titre de Roi, et tous les droits, prérogatives et prééminences qui sont attachés à la dignité royale, et la République Française s'engage à obtenir, à cet effet, l'agrément de Sa Majesté l'Empereur et Roi et celui des autres Etats intéressés, de manière que S.A.R. l'Infant Duc de Parme puisse, sans contestation, être mise en possession desdits territoires à la paix à intervenir entre la République Française et Sa Majesté Impériale.

 

Article II.

 

L'agrandissement à donner à S.A.R. le Duc de Parme pourra consister dans la Toscane, dans le cas où les négociations actuelles du gouvernement français avec sa Majesté Impériale lui permettraient d'en disposer. Il pourrait également consister, soit dans les trois Légations romaines ou dans toutes autres provinces continentales d'Italie formant un Etat arrondi.

 

 

Article III.

 

Sa Majesté Catholique promet et s'engage de son côté à rétrocéder à la République Française, six mois après l'exécution pleine et entière des conditions et stipulations ci-dessus relatives à S.A.R. le Duc de Parme, la colonie ou province de la Louisiane avec la même étendue qu'elle a actuellement entre les mains de l'Espagne, et qu'elle avait lorsque la France la possédait, et telle qu'elle doit être d'après les traités passés subséquemment entre l'Espagne et d'autres Etats.

 

Article IV.

 

Sa Majesté Catholique donnera les ordres nécessaires puor faire occuper par la France la Louisiane au moment où les Etats qui devront former l'agrandissement du Duc de Parme seront remis entre les mains de Son Altesse Royale. La République Française pourra, selon ses convenances, différer la prise de possession. Quand celle-ci devra s'effectuer, les Etats directement ou indirectement intéressés conviendront des conditions ultérieures que pourront exiger les intérêts communs et celui des habitants respectifs.

 

 

Article V.

 

Sa Majesté Catholique s'engage à livrer à la République Française dans les ports d'Espagne, en Europe, un mois après l'exécution de la stipulation relative au Duc de Parme, six vaisseaux de guerre en bon état, percés pour 74 pièces de canon, armés et gréés, et prêts à recevoir des équipages et approvisionnements français.

 

 

Article VI.

 

Les stipulations du présent traité n'ayant aucune vue nuisible et devant laisser intacts les droits de chacun, il n'est pas à prévoir qu'elles portent ombrage à aucune puissance. Néanmoins, s'il en arrivait autrement, et que les deux Etats, par suite de leur exécution fussent attaqués ou menacés, les deux puissances s'engagent à faire cause commune pour repousser l'agression, comme aussi pour prendre les mesures conciliatoires propres à maintenir la paix avec tous leurs voisins.

 

 

Article VII.

 

Les engagements contenus dans le présent traité ne dérogent en rien à ceux qui sont énoncés dans le traité d'alliance signé à Saint-Ildefonse le 18 août 1796 (2 fructidor an IV). Ils lient, au contraire, de nouveau les intérêts des deux puissances, et assurent les garanties stipulées dans le traité d'alliance pour tous les cas où elles doivent être appliquées.

 

 

Article VIII.

 

Les ratifications des présents articles préliminaires seront expédiées et échangées dans le délai d'un mois, ou plus tôt si cela se peut, à compter du jour de la signature du présent traité.

 

 

Signé BERTHIER.

URQUIJO.

http://www.louisiane.culture.fr/img/hist/amae_003.jpg

 

 

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30 septembre 2012 7 30 /09 /septembre /2012 23:00

1er octobre 1801: Signature de préliminaires de paix entre l'Angleterre et la France

Formée en 1798 à l’instigation de l’Angleterre, depuis toujours hostile à la France, la deuxième coalition opposée à la République Française subit, deux ans plus tard, avec la campagne d’Italie, un échec militaire retentissant à l’issue duquel le tsar Paul Ier se retire de l’Alliance européenne.

 

L’année suivante, le Général Bonaparte, devenu Premier consul, fit des ouvertures de paix à l’Angleterre, toutes repoussées avec mépris.

 

L’Autriche, de son coté, n’avait pas renoncé à mener la guerre.

 

En France, l’opinion publique désirait ardemment la paix et comptait sur le petit caporal pour obtenir la fin du conflit.

 

Mais il fallut recourir aux armes pour faire reconnaître aux grandes puissances européennes la nouvelle France née de la Révolution.

 

Battue sur tous les champs de bataille en 1800, l’Autriche signa la paix à Lunéville le 9 février 1801.

 

L’Angleterre, isolée, commença par réagir avec brutalité en bombardant Copenhague tandis que son ambassadeur Whitworth, participa au complot à l’origine de l’assassinat du tsar Paul Ier, devenu ami de la France.

 

Poussée par une opinion publique lassée de la guerre et par des marchands soucieux de leurs débouchés commerciaux, l’Angleterre consentit, à reculons, à négocier des accords de paix.

 

Les préliminaires de Londres, signés le 1er octobre 1801, débouchèrent sur la signature du traité de paix à Amiens, le 25 mars 1802, entre l’Angleterre d’une part et, d’autre part, la France et ses alliées, l’Espagne et la Hollande.

 

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28 septembre 2012 5 28 /09 /septembre /2012 23:00

du 29 septembre 1795 au 26 mars 1796 

 

général Schérer, démissionnaire

Barthelemy L Joseph Schérer. Portrait J.Baptiste Paulin
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28 septembre 2012 5 28 /09 /septembre /2012 23:00

Jean-Marthe-Adrien Lhermitte

naquit à Coutances (Manche) le 29 septembre 1766, d’un conseiller du roi aux bailliage et présidial de Cotentin.

Grand officier de la Légion-d’Honneur, contre-amiral, le baron L’Hermitte fut une de nos gloires maritimes.

 

A l’âge de quatorze ans, il débuta dans la carrière maritime, comme volontaire à bord du Pilote-des-Indes, cutter garde-côte en Croisière dans la Manche. En 17S4, L’Hermitte, ne trouvant plus à s’embarquer au service de l’État, qui désarmait ses vaisseaux, passa dans la marine marchande, et fit, en qualité de lieutenant et de second, plusieurs campagnes de pêche à Terre-Neuve sur des navires de Granville.

Il faisait depuis trois ans cette rude navigation, lorsqu’en 1787 il entra dans la marine militaire, avec le grade de sous-lieutenant de vaisseau. Mais, depuis cette époque jusqu’à la Révolution, on ne voit rien de remarquable dans les différents voyages de L’Hermitte à travers l’Atlantique.

Lieutenant de vaisseau au mois d’août 1793, il s’embarqua à Cherbourg comme second sur la frégate la Résolue, fit sur les côtes de l’Angleterre une croisière de six mois qui coûta au commerce britannique une soixantaipe de navires qui furent conduits dans les ports de France.

 

En 1795, il montait la frégate la Seine, et eut sous ses ordres une division qui alla croiser sur les côtes d’Irlande, et de là se rendit avec trois frégates à Christiansand, visita différents ports de Norvége, et revint en France en 1796, escortant un convoi de 12 grands navires, chargés de blés, qu’il fit entrer à Lorient. En 1798, il appareilla avec la mission de reconduire à Mangalore les ambassadeurs que Tipoo-Saëb, sultan de Mysore, avait envoyés au gouverneur de l’Ile-de-France pour demander des secours contre les Anglais. En passant devant Telli-cherry, il vit au mouillage deux vaisseaux de la compagnie des Indes : c’était une bonne fortune, il voulut en profiter ; mais au moment où il manœuvrait pour aller les attaquer, un de ces terribles orages si fréquents dans ces mers éclala inopinément. La foudre tomba sur la Preneuse, son grand mât de perroquet ; le feu prit à bord, le commandant lui-même reçut plusieurs éclats de mâture. L’orage passé, on répara la frégate. Elle fondit ensuite sur les deux vaisseaux qui semblaient la défier à l’ancre ; ils amenèrent au bout d’une heure de combat. Arrivé à Sourabaya, L’Hermitte fit porter sur le Brûle-Gueule les pavillons anglais pris à Tellicherry. Cela donna lieu à une révolte à bord de la Preneuse ; l’équipage voulait garder ses trophées et s’opposa à leur débarquement, en disant que, conquis par la frégate, ils étaient sa propriété et non celle de l’amiral. L’Hermitte n’était pas homme à souffrir une pareille insubordination ; il tombe à coups de sabre sur les mutins, disperse les meneurs et les fait mettre aux fers. Cinq matelots, déclarés chefs de la révolte, furent condamnés à mort par un conseil de guerre et fusillés sur le pont. Quittant les côtes de Java, L’Hermitte alla faire une croisière de trois mois dans les mers de la Chine. Après cette campagne qui eut pour résultat la destruction de plus de quarante bâtiments anglais, la Preneuse et le Brûle-Gueule revinrent à l’Ile-de-France, où une division ennemie les bloqua durant trois semaines dans le fond d’une baie avant qu’elles pussent entrer au port.

 

Une résistance aussi courageuse qu’habile put seule les tirer de cette position critique et rendre vaines les tentatives des Anglais. L’infatigable L’Hermitte reprit la mer aussitôt que sa frégate eut reçu les réparations dont elle avait besoin. Il alla croiser dans les parages du cap de Bonne-Espérance, sur les côtes du Madagascar et dans le canal de Mozambique. Le 4 septembre 1799, à la chute du jour, il aperçut dans la baie de Lagoa cinq bâtiments que la brume lui fit prendre pour des navires de commerce. Sa frégate jata l’ancre à demi-portée de canon de leur mouillage. Il se proposait de les attaquer le lendemain matin, mais il ne tarda pas à être lui-même assailli par eux.

 

L’engagement durait depuis près de six heures ; plus de mille boulets avaient été échangés ; déjà la Preneuse avait une quarantaine d’hommes hors de combat, lorsqu’elle prit le parti d’abandonner cette lutte inégale où elle eût infailliblement succombé ; car elle avait affaire à deux vaisseaux, deux bricks et un cutter de guerre portant ensemble une artillerie plus que triple de la sienne. Dans le courant du mois suivant, la Preneuse, qui s’était rapprochée du cap de Bonne-Espérance, fit rencontre, sur le banc des Aiguilles, d’un vaisseau anglais de 74, devant lequel elle prit chasse. L’ennemi la poursuivit pendant vingt-deux heures ; mais sa marche étant supérieure à celle de la voile française, ses boulets finirent enfin par l’atteindre. Réduit à se laisser amariner ou à livrer combat, L’Hermitte n’hésita pas sur le choix que lui donnait cette alternative ; il vira de bord et attaqua le vaisseau. La canonnade fut vive de part et d’autre.

 

Les deux bâtiments évoluèrent pour se prendre par leur faible ; le nôtre, plus habile, plus prompt dans ses manœuvres, parvint à envoyer en poupe à son adversaire plusieurs volées d’enfilade qui mirent le désordre à son bord. L’Hermitte saisit ce moment de confusion pour tenter l’abordage ; mais l’ennemi, prévenant cette résolution de terrasser le nombre par le courage, se sauva sous toutes voiles. La frégate donna à son tour la chasse au vaisseau ; elle le mena à coups de canon presque dans la rade du cap de Bonne-Espérance.

 

Affaiblie par les deux combats qu’elle venait de soutenir, avariée par le temps, transpercée de boulets, faisant beaucoup d’eau, la Preneuse reprit la route de l’Ile-de-France. Le scorbut sévissait à son bord ; elle était à tout égard hors d’état de tenir la mer plus longtemps. En vue des pics de l’Ile-de-France, un vaisseau anglais apparut sous le vent de la voile française. La frégate changea son sillage pour éviter l’ennemi qui n’osa la poursuivre ; mais aux attérages, quand elle se croyait hors de tout danger, un autre vaisseau se trouva encore sur sa route, et celui-ci paraissait décidé à lui disputer le passage. Elle veut gagner un mouillage protégé par le canon de la côte. Parvenue à la baie du Tombeau, célèbre par le naufrage de la Virginie de Bernardin de Saint-Pierre, une suite de vents brusques et violents, saisissant la Preneuse, la jette sur un récif de corail au moment où elle allait échapper à la poursuite de l’ennemi. Les deux vaisseaux arrivent alors sur elle et l’écrasent de leurs bordées. L’Hermitte, voyant sa perte inévitable, fait débarquer ses nombreux blessés, ses malades plus nombreux encore, puis son équipage. Resté à bord avec son état-major et quelques hommes de sa maistrance qui ne voulurent point le quitter, il fit saborder sa frégate, et c’est seulement lorsqu’il la vit hors d’état de pouvoir être relevée qu’il amena son pavillon. Il fut conduit avec ses officiers sur le vaisseau l’Adaman, commandé par le commodore Hotham, où on le reçut avec tous les égards dus au courage malheureux. Le lendemain de ce funeste jour, le brave état-major de la Preneuse fut mis en liberté sur parole, à la demande du gouverneur de l’Ile-de-France. L’arrivée de L’Hermitte dans cette colonie fut un véritable triomphe ; il se vit accueilli à son débarquement par une foule enthousiaste qui voulait le porter sur un brancard de lauriers jusqu’à l’hôtel du gouverneur, pendant qu’un salut de quinze coups de canon se joignait aux acclamations publiques pour rendre hommage à sa valeur.

 

L’Hermitte ne tarda pas à être échangé ; il rentra en France dans le courant d’octobre 1801. Le premier Consul, qui connaissait ses hauts faits, le manda aux Tuileries pour lui donner de vive voix le témoignage de son estime, et lui remettre de sa main le brevet de capitaine de vaisseau de première classe.

En 1802 L’Hermitte alla prendre à Lorient le commandement du vaisseau le Brutus, qu’il conduisit à Brest. Il passa ensuite au commandement du vaisseau l’Alexandre, puis à celui du trois ponts le Vengeur, sur lequel l’amiral Truguet avait son pavillon.

 

En 1805, il commandait une division chargée d’une croisière sur les côtes d’Irlande, des Açores, de la côte d’Afrique, et enfin sous la ligne, se rendit de là aux Antilles, où il se signala par un grand nombre de captures. Il rentra à Brest le 2 octobre 1806, après avoir échappé à la chasse de quatre vaisseaux anglais.

 

Pendant cette croisière, L’Hermitte prit 50 bâtiments de guerre ou de commerce, ayant à bord 1.570 hommes et 229 canons. Il fit éprouver à l’Angleterre une perte de 10 millions.

 

C’était une campagne trop brillante pour qu’elle ne fixât pas l’attention de l’Empereur ; aussi le brave L’Hermitte reçut-il la juste récompense de ses glorieux services : Napoléon l’éleva au grade de contre-amiral et le créa baron de l’Empire en 1807.

 

Un décret impérial, daté d’Ebersdorf, le nomma rapporteur près le conseil de guerre que ce décret convoquait à Rochefort, afin de juger quatre capitaines de vaisseau dont les bâtiments avaient été victimes, dans la nuit du 12 avril 1809, de l’entreprise tentée par les amiraux anglais Cochrane et Gambier, pour détruire sur la rade de l’île d’Aix l’escadre de l’amiral Allemand.

 

L’Empereur appela, en 1811, le contre-amiral L’Hermitte à la préfecture maritime de Toulon, poste important qu’il occupa jusqu’à la paix avec une haute distinction.

En 1814 Louis XVIII l’envoya, avec le vaisseau la Ville-de-Marseille, prendre à Palerme le duc d’Orléans et sa famille pour les ramener en France. Le baron L’Hermitte, officier de la Légion-d’Honneur depuis la création de l’Ordre, reçut en cette circonstance la croix de commandeur.

L’Hermitte reprit à son retour ses fonctions de préfet maritime ; mais sa mauvaise santé, qu’il devait, à un empoisonnement dont il avait été victime dans l’Inde, ne lui permit pas de les exercer longtemps.

Mis à la retraite en décembre 1816, il est mort au Plessis-Picquet près de Paris le 28 août 1826.

 

 

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1er Consul

2 août 1802 jusqu'au 18 mai 1804

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Napoléon Ier

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18 mai 1804 au 6 avril 1814 et du 20 mars 1815 au 22 juin 1815

napoleon1er

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