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30 octobre 2012 2 30 /10 /octobre /2012 00:00

Barrois, comte d'Empire

Pierre Barrois, comte d'Empire, né le 30 octobre 1774 à Ligny-en-Barrois,Meuse et mort le 19 octobre 1860 à Villiers-sur-Orge, était un général d'Empire.

 

Fils de Jacques-François Barrois,de Ligny, et de Marguerite Gérard,de Velaines.

Il servit dans l'armée du 12 septembre 1793 au 12 avril 1848. Entré au service le 12 septembre 1793 dans le bataillon des éclaireurs de la Meuse; lieutenant le 12 septembre, même année ; commandant le même corps à la bataille de Wattignies.

Le bataillon de la Meuse, amalgamé avec les chasseurs des Cévennes, étant devenu le 9e régiment d'infanterie légère, il combattit dans les armées du Nordet de Sambre et Meuse, à la 9e demi-brigade sous les ordres de Marceau puis sous les ordres du général Hoche. Barrois se trouva aux batailles de Fleurus, de la Roër. Il avait été nommé capitaine adjudant-major pendant le secondblocus de Mayence.

Son régiment s'étant distingué à la bataille de Marengo, reçut le nom d'incomparable, que le premier consul fit inscrire sur son drapeau, tandis que Barrois recevait la Légion d'Honneur. Il fut envoyé en Vendée puis en Italie. Il fut ensuite muté au 96e régiment d'infanterie de ligne.

Le jeune Barrois, nommé colonel du 96e de ligne, se rendit au camp de Mont-Cenis, sous les ordres de Ney. Il y fut nommé officier de la Légion d'honneuret eut la croix de commandeur après la bataille d'Austerlitz.

Il participa au procès du duc d'Enghien. Il fut le seul à voter pour un sursis à son exécution.

Le 14 février 1807, le colonel Barrois fut promu au grade de général de brigade. Ses actions d'éclat se succédèrent, et après la bataille de Friedland, l'Empereur nomma les généraux Barrois et Labruyère grands officiers de la Légion d'honneur. Un an après la paix de Tilsitt, sa division se rendit en Espagne. Le général Barrois se couvrit de gloire aux affaires d'Espinosa, du Somo-Sierra, d'Ucler, de Medellin, de Talavera, de Chiclana, et fut nommé général de division le 27 juin 1811.

Il quitta le commandement de cette division pour se rendre à Vilnius, où il arriva après la campagne ; on lui confia alors une division de la jeune garde, avec laquelle il se trouva à la Bataille de Bautzen, au combat de Reichenbach et de Gorlitz, et à la bataille de Dresde. Après s'être battu avec courage à Wachau (16 octobre) et à Leipzig, il fut chargé, avec la division Roguet, de faire l'arrière-garde de l'armée jusqu'au Rhin. Lorsque sa division repassa le Rhin, elle était réduite à 2 500 hommes. Il continua la campagne de Belgique avec le comte Maison, et eut une part active à la bataille de Courtrai, le 31 mars 1814.

Après l'abdication, le général Barrois se retira à la campagne. En mars 1815 il fut mis à la tête d'une division de six régiments. ÀFleurus et à Waterloo, il commandait une division de la jeune garde. Il fut blessé à Waterloo à l'épaule gauche.

Il fut mis en disponibilité le 1er janvier 1825. Reprit du service en 1830, nommé au commandement de la 3e division militaire à Metz. il prit part en 1831 à la campagne de Belgique à la téte de la 1re division de l'armée du Nord. Devint successivement inspecteur Général et président du comité de la guerre. Marié en 1803 à Adélaide Jeanne Victoire Lévéque de Vilmorin, ils eurent deux filles : Adélaide Blanche et Ermance Victoire Adélaide Barrois.

 

Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852

 

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30 octobre 2012 2 30 /10 /octobre /2012 00:00

Philippe, Antoine MERLIN DE DOUAI

Député en 1789, membre de la Convention, député au Conseil des Anciens, ministre, membre du Directoire, représentant aux Cent-Jours, né à Arleux (Nord) le 30 octobre 1754, mort à Paris le 21 décembre 1838, fils d'un cultivateur, il fit ses études au collège d'Anchin à Douai, d'où lui vint plus tard, pour le distinguer de Merlin de Thionville, son surnom de Merlin de Douai.

 

Il se fit recevoir avocat au parlement de Flandre (1773), et ne tarda pas à y acquérir de la réputation comme jurisconsulte. « Levé à quatre heures du matin, écrit Mignet, il ne quittait son cabinet que pour aller aux audiences du palais et il ne terminait sa journée qu'après avoir achevé tout son travail. Ces habitudes laborieuses, auxquelles il a été fidèle le reste de sa vie, lui permirent d'étudier sérieusement les diverses législations qui régissaient la vieille France. »

 

Collaborateur actif d'un dictionnaire de droit qui se publiait alors sous le titre de Répertoire universel et raisonné de jurisprudence en matière civile, criminelle, canonique et bénéficiale, il vit bientôt son renom s'étendre dans toute la France. Avocat, il eut pour clients, dans les deux procès les plus célèbres de cette période, Beaumarchais et le président Dupaty : en 1792, il fut nommé, par le duc d'Orléans, membre de son conseil d'apanage.

 

Partisan de la Révolution, Merlin fut élu, le 4 avril 1789, par le tiers état du bailliage de Douai, député aux états généraux.

 

Il siégea dans la majorité, brilla peu à la tribune de la Constituante, mais n'en joua pas moins un rôle actif dans cette assemblée, surtout comme auteur du rapport sur le régime féodal. Le principe de l'abolition de ce régime était proclamé ; mais il restait à poursuivre et à régler ses conséquences, à provoquer, à rédiger les mesures particulières visant chaque province : c'est la tâche que remplit Merlin. Il présenta également la législation nouvelle sur la chasse, fit rendre divers décrets sur le droit de triage, sur la féodalité censuelle, sur la vente des biens nationaux aux particuliers, etc., fut membre du comité de constitution et du comité d'aliénation des biens nationaux, et prit l'initiative de proposer l'application du principe d'égalité aux lois qui régissent la famille. La loi sur les successions ab intestat l'eut encore pour rapporteur; il fit voter l'abolition du droit d'aînesse et de masculinité, consacrer le partage égal entre les héritiers du même degré, et admettre la représentation à l'infini en ligne directe et jusqu'aux neveux inclusivement en ligne collatérale ; il provoqua la destruction des privilèges appelés droits de bourgeoisie et d'habitation, et retrait lignager, et qui, permettant aux cohéritiers de garder certaines terres, au plus proche parent d'en revendiquer ou d'en racheter d'autres, paralysaient le mouvement des propriétés.

 

En même temps, dans un recueil périodique consacré aux plus hautes matières du droit et de la jurisprudence, Merlin, aussi habile écrivain que savant commentateur, s'attachait à répandre les théories nouvelles, à en expliquer les points délicats, à en démontrer les avantages. Ses rapports à l'Assemblée constituante peuvent être considérés comme de véritables modèles de science, de netteté et de profondeur.

 

En politique, il se montrait plus timide. Attaché au système de la monarchie constitutionnelle, il repoussa toutes les mesures extrêmes proposées par les plus ardents réformateurs dans les discussions orageuses qui suivirent la fuite de Varennes ; il combattit aussi avec insistance la motion de Robespierre tendant à rendre les constituants inéligibles à certaines fonctions et à les priver du droit de se faire nommer députés à l'assemblée suivante. Cette motion fut adoptée, malgré un discours de Merlin, qui s'écria : « Je crains qu'une nouvelle législature ne change la Constitution, et que, si elle ne la change pas, elle la laisse périr. »

 

Elu, le 4 septembre 1791, président d'un des tribunaux d'arrondissements de Paris et du tribunal criminel du Nord, Merlin opta, pour ce dernier emploi, et l'occupa jusqu'en septembre 1792. Le 18 de ce mois, le suffrage de ses concitoyens du Nord l'envoya, le 1er sur 12, « à la pluralité des voix », siéger à la Convention nationale. Rallié, sans enthousiasme, à la forme républicaine, il adhéra au nouveau gouvernement, qu'il n'avait pas contribué à proclamer, n'étant arrivé à Paris qu'après les premières séances de l'Assemblée. Il y fut tout d'abord l'objet d'une accusation qu'il réussit à écarter : on avait trouvé dans l'armoire de fer la preuve que des propositions lui avaient été faites par la cour pour obtenir de lui un rapport favorable sur les chasses du roi. Merlin établit que ces propositions avaient été repoussées par lui, et qu'il avait refusé de faire le rapport.

 

Dans le procès de Louis XVI, il opina avec la majorité. « Je vote pour la mort », dit-il au 3e appel nominal. Bientôt après, il reçut une mission dans la Vendée, d'où il envoya des détails sur le siège de Nantes par les « brigands », et sur l'occupation d'Ancenis par les républicains. A son retour, l'assemblée le choisit pour un de ses secrétaires. Il fit diviser le tribunal révolutionnaire en quatre sections, décréter la peine de mort, pour la vente ou l'achat des assignats, et régler le mode d'exécution de la loi des suspects, Le premier projet qu'il avait lu à la tribune, le 31 août 1793, sur cette grave question, avait été improuvé par la Montagne ; il en présenta un second qui n'était pas conforme, a-t-on dit, à son opinion particulière, et qui fut converti en loi le 17 septembre. Ses motions, comme membre du comité de législation, relatives à l'institution des jurés, au transport des tribunaux criminels, à la nullité des jugements en matière civile, aux mandats d'amener, aux faux témoins, aux délits militaires, au jugement des contumaces, etc., furent également adoptées. Pourtant, Merlin n'aimait pas le parti montagnard et jacobin, et il concourut avec empressement, de même que son ami et collègue Merlin (de Thionville, à précipiter la chute de Robespierre.

 

Président de la Convention quelques jours après le 9 thermidor, il fut porté par les vainqueurs an comité de salut public, dont il ne cessa presque plus de faire partie jusqu'à la fin de la session.

 

Il eut la tâche de réorganiser le tribunal révolutionnaire et de dissoudre l'administration de la commune de Paris, et poussa de tout son pouvoir l'assemblée dans les voies de la réaction : dans son zèle thermidorien, il alla jusqu'à annoncer un jour à ses collègues que « le pape et Pitt étaient désespérés de la mort de Robespierre. » Le 20 brumaire il demanda la fermeture du club des Jacobins ; rassemblée avant passé à l'ordre du jour, Merlin revint à la charge et déclara que si la Convention avait passé à l'ordre du jour, c'était parce que la clôture d'un club était un acte de gouvernement et non une mesure législative : alors il persuada aux comités assemblés dans la nuit de faire fermer les Jacobins sous leur responsabilité. Il en signa le premier l'ordre, qui fut exécuté une heure après. Il proposa ensuite de réintégrer dans tous leurs droits les 73 députés hostiles au 31 mai.

 

Il exerça aussi, au comité de salut public, une grande influence sur le département des affaires extérieures : il entama des négociations avec la Prusse, l'Espagne et les Pays-Bas, et présenta, sur les bruits de paix auxquels ses négociations avaient donné lieu, un rapport qui fut traduit dans toutes les langues. Il fit décréter enfin la réunion à la France de la Belgique, du pays de Liège et de la principauté de Bouillon.

 

Membre du comité des Cinq qui fut chargé, le 13 vendémiaire, de pourvoir à la sûreté de la Convention, il investit Barras et Bonaparte du commandement des troupes. Merlin de Douai eut ensuite, comme rédacteur et rapporteur, la plus grande part au Code des délits et des peines, du 3 brumaire an IV, qui réforma sur plusieurs points la législation criminelle : rédigé en 646 articles, ce code demeura en vigueur jusqu'en 1811, et passa en partie dans la législation impériale, sauf dans ses dispositions libérales, l'Empire ayant rétabli la confiscation, la marque et les peines perpétuelles.

 

Le 23 vendémiaire an IV, vingt-neuf département élurent Merlin an Conseil des Anciens ; mais il fut éloigné de l'accomplissement de ce mandat législatif par les fonctions de ministre de la Justice, que lui confia le Directoire (12 brumaire an IV) et qu'il remplit jusqu'au 14 nivôse, pour les occuper à nouveau, du 14 germinal de la même année au 2° jour complémentaire de l'an V.

 

Dans l'intervalle, Merlin avait été chargé de diriger le ministère de la police générale de création récente : mais le mauvais état de sa santé l'obligea à renoncer à des occupations trop fatigantes et à reprendre la portefeuille de la Justice. Les royalistes lui reprochèrent amèrement plus tard d'avoir montré trop de rigueur dans l'exécution des lois contre les émigrés.

 

Au lendemain du 18 fructidor, il fut nommé l'un des cinq directeurs en l'emplacement de Barthélemy (5 septembre) ; dans cette haute situation, il perdit, semble-t-il, de son prestige, et partagea avec Treilhard et La Reveillère-Lépeaux la responsabilité de la plupart des actes qui furent le plus vivement reprochés au gouvernement d'alors. La rupture du traité de Campo-Formio, l'assassinat des plénipotentiaires français à Rastadt mirent le comble au mécontentement public : Merlin, de même que ses deux collègues, se vit dans la nécessité de se démettre de ses fonctions de directeur quatre mois ayant le coup d'Etat de Bonaparte.

 

Rentré clans la vie privée depuis le 30 prairial an VII, il fut étranger à la journée du 18 brumaire, et se vit d'abord l'objet d'une défaveur marquée de la part dit premier Consul. Mais ce malentendu dura peu, et il fut appelé aux fonctions de substitut du commissaire du gouvernement près le tribunal de cassation (19 germinal au VIII), puis à celles de procureur général à la même cour (1801). Là, il se montra digne de sa renommée de jurisconsulte, et, pendant treize ans, servit de régulateur à la cour suprême, préparant, par ses réquisitoires dans les questions les plus difficiles et les plus variées de l'ancien droit ou du droit nouveau, des arrêts qui ne furent le plus souvent que la sanction de ses opinions.

 

Napoléon ne le désigna pas pour être au nombre des rédacteurs de ses codes, mais il le nomma successivement conseiller d'Etat à vie, chevalier de l'Empire (il juin 1808), comte (14 avril 1810), membre du comité pour les affaires de la couronne, grand-officier de la Légion d'honneur.

 

La Restauration destitua Merlin de ses fonctions, bien que son nom figurât en tête de l'adresse de la cour de Cassation à Louis XVIII.

 

Rappelé par l'Empereur à la cour de Cassation pendant les Cent-Jours, avec la titre de ministre d'Etat, il fut élu, d'autre part, le 10 mai 1815, membre de la Chambre des représentants par l'arrondisement de Douai, avec 55 voix (89 votants).

 

Le 24 juillet 1815, il fut compris, lors du second retour des Bourbons, parmi les trente-huit personnes exilées. Il passa en Belgique, d'où le roi des Pays-Bas, « sur les instances des puissances alliées de la France », lui intima l'ordre de sortir ; il se mit alors en devoir de s'embarquer pour les Etats-Unis avec son fils. Assaillis par une tempête furieuse, ils furent recueillis, avec d'autres passagers, par une chaloupe qui les déposa dans le port de Flessingue : cette circonstance lui valut la faveur d'être autorisé à résider à Harlem, puis à Amsterdam, sous un nom supposé, jusqu'à la révolution de 1830, qui lui permit de rentrer en France. Les portes de l'Institut, dont il faisait partie depuis la fondation, lui furent rouvertes, et il mourut à Paris, âgé de quatre-vingt-quatre ans.

 

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (A.Robert et G.Cougny)

 

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30 octobre 2012 2 30 /10 /octobre /2012 00:00

Edme Aimé Lucotte

Edme Aimé Lucotte, né à Créancey, près Arnay-le-Duc (Côte-d'Or), le 30 octobre 1770, était un militaire français.

Il fit d'excellentes études au collège de Dijon. Ayant embrassé avec chaleur les principes qui amenèrent la Révolution française, le jeune Lucotte s'enrôla dans le 8e bataillon de la Côte-d'Or le 23 juillet 1793, y devint sergent le lendemain même de son entrée dans le bataillon, obtint le grade de sergent-major le 3 brumaire an II, celui de lieutenant quartier-maître le 15 du même mois, fut créé capitaine le 15 thermidor, et enfin chef de bataillon le 7 brumaire an III. Lucotte avait obtenu ces différents grades en combattant soit à l'armée des Alpes, sous Kellermann, soit à celle du Rhin, sous Pichegru et Moreau.

Appelé au commandement de la 60e demi-brigade, devenue 12e de ligne le 2 messidor suivant, on le vit, pendant les troubles qui se manifestèrent à Lyon, refuser de commander le feu sur les Lyonnais révoltés contre les commissaires de la Convention nationale. Ce refus, joint à l'énergie avec laquelle il défendit le général Montchoisy, lorsque ce général, sous les ordres duquel il servait, fut frappé de destitution, fit suspendre le chef de brigade Lucotte de ses fonctions le 24 messidor an IV.

Réintégré dans son grade le 18 thermidor de la même année, on le plaça à la tête de la 7e demi-brigade légère, au mois de floréal an V.

Après avoir fait la campagne de cette année à l'armée d'Italie, sous le généralNapoléon Bonaparte, il reçut l'ordre de se rendre à Marseille, où il fut destitué, le 18 messidor an VI, par le Directoire exécutif, pour avoir pris la défense d'un marin, nommé Laure, qui avait été deux fois condamné injustement à mort. Lucotte prouva que le jour même où Laure, dénoncé comme chef d'un attroupement de compagnons de Jéhu qui, en l'an III, égorgèrent des prisonniers détenus pour opinions dites révolutionnaires, ce marin se battait en mer contre les Anglais, et se sauvait à la nage, quoique blessé, sur les côtes de la Ligurie, pour éviter la captivité.

Le Directoire exécutif, convaincu de l'innocence de Lucotte, le mit, le 19 brumaire an VII, à là disposition du général en chef Kilmaine, eu lui recommandant de lui donner de l'avancement à l'armée d'Angleterre.

Nommé général de brigade le 1er frimaire an VII, il fut confirmé dans ce grade le 28 pluviôse an VIII.

Membre et commandeur de la Légion d'honneur les 19 frimaire et 25 prairial an XII, il quitta la France, pour se rendre à Naples auprès du roi Joseph Bonaparte, qui l'employa, le 14 fructidor an XIII, et l'attacha définitivement à son service le 6 décembre 1807. Ce prince, qu'il suivit en Espagne, le choisit pour son aide-de-camp, et le nomma général de division le 8 janvier 1808, marquis de Sopetrano (18 février 1811, il sera fait comte de l'Empire le 24 avril 18151,2).

Rentré au service de France comme général de brigade, le 4 novembre 1813, il passa, le 7, chef d'état-major du 5e corps d'armée, et commanda, le 18, une brigade de la 1re division de réserve de Paris.

Il fit avec distinction la campagne de 1814. À la tête de sa brigade, il pénétra dans Athies, y culbuta deux bataillons russes et s'empara de l'une des fermes de ce bourg.

Louis XVIII le nomma, le 8 juillet 1814, chevalier de Saint-Louis, et le 20, lieutenant-général en non-activité.

Appelé, le 16 mars, à commander une division dans l'armée destinée, sous les ordres du duc de Berry, à s'opposer au retour deNapoléon Ier, il fut presque aussitôt abandonné par ses troupes, qui coururent se ranger sous les drapeaux de leur ancien souverain.

L'Empereur lui confia le commandement de la 20e division militaire. Après le second retour du roi, on le mit, le 21 juillet, en non-activité. Devenu lieutenant-général le 27 mai 1818, Lucotte fut compris, le 30 décembre suivant, au nombre des lieutenants-généraux qui formaient le corps royal d'état-major, obtint sa retraite le 17 mars 1825, une pension de 5 400 francs le 4 mai, et mourut le 8 juillet suivant.

Son nom est inscrit sur l'arc de triomphe de l'Étoile, côté Sud.

 

 

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29 octobre 2012 1 29 /10 /octobre /2012 00:00

Lasalle et ses 500 cavaliers font capituler la forteresse de Stettin

Celui qui fut l’un des plus brillants chefs de la cavalerie, tué d’une balle en plein front à Wagram, multiplia durant toute sa carrière militaire les actions spectaculaires à la tête de celle qui deviendra la fameuse «brigade infernale». Son courage est légendaire: le 29 octobre 1806, à la tête des deux régiments du 5ème et du 7ème hussards, il a l'audace inouïe de se présenter devant la place forte de Stettin (aujourd’hui Szczecin en Pologne) qui abrite 25.000 hommes pour lui dicter ses conditions de reddition («les honneurs de la guerre, la garnison envoyée en France et les officiers prisonniers sur parole, sinon la ville sera bombardée, prise d’assaut, la garnison passée au fil de l’épée et la ville livrée au pillage pendant 24 heures»). Avant d’oser un geste aussi courageux, Lasalle fit croire au gouverneur de la place forte, par un stratagème aussi extravagant qu’intelligent, que les troupes françaises étaient en nombre suffisant pour provoquer la capitulation de la forteresse. Pour augmenter ses forces aux yeux de l’ennemi, il avait ordonné à ses hommes d’effectuer des allez-retours le long de la ligne de crête en faisant le plus possible de bruit, de se disperser en criant «vive l’Empereur» sur les hauteurs pour donner l’impression de nombreuses colonnes. Le gouverneur, effrayé, se rendit et assista avec consternation au défilé de ses troupes désarmées devant seulement deux régiments de hussards, laissant au pouvoir des Français une forteresse bien approvisionnée et armée de 160 pièces de canon. L’Empereur, au lendemain de la prise de la forteresse, dira cette phrase fameuse à Murat:«Si vos hussards prennent des places fortes, je n’ai plus qu’à licencier mon corps du génie et à faire fondre ma grosse artillerie».

 

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29 octobre 2012 1 29 /10 /octobre /2012 00:00

 29 octobre 1812

 

29 octobre

 

·         A 2 h du matin, l'Empereur fait appeler Caulaincourt et s’entretient avec lui de la situation de l’armée.

 

Il envisage de rentrer à Paris. La conversation prend fin à 5 h 30.

 

Malgré cette longue veillée, il part au petit jour d’Opupenskoie.

 

Il gîte à Ghjat.

 

Le froid est déjà rigoureux. 

(Louis Garros – « Quel roman que ma vie » Ed. de l’encyclopédie française – Paris – 1947- p. 396) 


 

·         L’Empereur traverse le champ de bataille de la Moskova où bien des morts n’ont pas été enterrés. La vision est infernale. Des nuées de corbeaux sont les maîtres du terrain. (André Castelot « Grande histoire illustrée de Napoléon » Bordas – 1989 – p.768) 

 

·         Il veut aller très vite sur Viasma, il craint que Koutousov ne lui barre la route dans cette ville, comme il l’a fait à Malo-Joroslawetz. En fait, quand Koutousov appris que Napoléon ne le suivait pas, il arrêta son mouvement rétrograde et décida de suivre les Français, par une marche parallèle à la leur, et en faisant talonner sans relâche leur arrière-garde par Miloradovitch. 

 

·         Raïevdki écrit dans une lettre inédite conservée au musée d’Histoire de Moscou : « …L’ennemi fuit. Le chemin est couvert de morts, de mourants d’inanition. On les tue, on leur prend tous les jours des prisonniers : des officiers, des généraux. Peu de soldats, car on les massacre. Après toutes les horreurs qu’ils font et qu’ils ont faites, l’humanité a perdu ses droits… » (cité par André Castelot « Grande histoire illustrée de Napoléon » Bordas – 1989 – p.768) 

 

·         Malet, Lahorie et Guidal sont fusillés avec leurs complices à la barrière de Grenelle, adossés au mur des Fermiers généraux. Ils ont tous refusé d’avoir les yeux bandés. (Louis-Henri Fournet « Le journal du Consulat et du 1er Empire » Ed. Sides – 1990 – p. 216) 

C.F 

 

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29 octobre 2012 1 29 /10 /octobre /2012 00:00

 Honoré Théodore Maxime Gazan

 

Honoré Théodore Maxime Gazan, né à Grasse (Var), le 29 octobre 1765, était un militaire français et général.

 

 

 

Sous-lieutenant aux canonniers gardes-côtes d'Antibes à l'âge de quinze ans ; garde du corps (compagnie Écossaise) en 1786 ; fit sous les ordres de Moreau, à l'armée du Rhin, ses premières campagnes jusqu'en 1796, où il fut promu au grade de général de brigade le 4 avril 1799 en récompense de son courage à la bataille d'Ettlingen.

 

Le 25 septembre 1799, nommé général de division, il servit en Suisse, sous Masséna qu'il accompagna en 1800 à l'armée d'Italie.

 

Gazan se signala à la tête du 2e corps.

 

Après la paix il fut nommé commandant de la première subdivision de la 27e division militaire en Piémont.

 

 

 

En 1805, en récompense de sa conduite au Bataille de Dürenstein, il fut fait grand officier de la Légion d'honneur.

 

Il contribua à la défaite de l'armée prussienne à Iéna ; battit les Russes à Novogorod en 1807 ; concourut au succès de la bataille d'Ostrołęka, et reçut le titre de comte de l'Empire en 1808.

 

Il se distingua de nouveau en Espagne au double siège de Saragosse ; résista avec un très-faible corps à Ballesteros qui lui en opposait un trois fois plus fort, et culbuta, le lendemain, l'avant-garde espagnole.

 

 

 

À la première Restauration il resta en activité : mais se trouvant accidentellement à Grasse lors du débarquement de l'Empereur au golfe Juan, il partit pour Paris, reprit du service et fut nommé pair de France.

 

Le 4 juin 1815, le duc de Dantzig et lui furent chargés de porter à l'armée l'adresse des représentants.

 

 

 

Le général Gazan passa du commandement de la 16e division militaire qu'il avait alors, à celui de la 2e ; il cessa peu de temps après d'être en activité et ne remplit aucune fonction publique jusqu'en 1831, époque à laquelle il fut nommé membre de la Chambre des pairs.

 

 

 

Son nom est inscrit sur le monument de l'arc de triomphe de l'Étoile, côté Sud.

 

 

 

Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852

 

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29 octobre 2012 1 29 /10 /octobre /2012 00:00

 François Joseph Gérard

Conan Doyle a fait de ce hussard le type même du soldat français patriote, téméraire, qui réalise des prouesses et ne compte plus ses conquêtes féminines, dans son roman "Les Exploits du Brigadier Gérard".

François Joseph Gérard est né le 29 octobre 1772 à Phalsbourg (Meurthe). Il entra en 1787 dans le 5e (depuis 4e) de hussards ; il fut assez longtemps dans les grades subalternes, mais les guerres de l'Empire lui fournirent l'occasion de déployer tout son talent et de s'élever aux premiers grades. Devenu major du 3e hussards le 6 brumaire an XII, il obtint le 4 germinal suivant la décoration de la Légion d'honneur.

Colonel du 2e régiment de hussards le 7 octobre 1806, il fit partie de la Grande Armée en 1806 et 1807.

Le 17 mars 1807 il repoussa 1 500 Prussiens, sortis de Glatz, les rejeta dans la place, leur prit 100 hommes et 2 bouches à feu.

Passé en Espagne en 1808, il devint général de brigade le 10 mars 1809, baron de l'Empire et commandeur de la Légion d'honneur le 31 octobre suivant.

 

Rappelé en France à la fin de 1811, il fit les campagnes de 1812 et 1813 à la Grande armée. Il seconda le maréchal Ney au passage et à la bataille de la Bérézina, en contenant pendant une journée les nuées de Cosaques qui cherchaient à l'entamer.

 

Général de division le 29 septembre 1813, dans une sortie de Dresde, à la tête d'une brigade de cavalerie, il chargea vigoureusement l'ennemi, et le mit en fuite.

Fait prisonnier en violation de la capitulation de Dresde, le 14 novembre 1813, il ne rentra en France qu'en mai 1814.

Le 5 septembre 1814 le Roi le nomma commandant supérieur de Landau (5e division militaire). Le 18 mai 1815 l'Empereur lui confia le commandement de la 4e division militaire.

Mis à la demi-solde lors du licenciement général, en 1815, il fut bientôt rappelé, et dans les années 1819 et 1820 il remplit les fonctions d'inspecteur général de cavalerie. Il fut mis à la retraite en 1824; mais la Révolution de 1830 le rappela à l'activité. Il reçut le commandement d'une division de cavalerie à la formation de l'armée du Nord. Il fut nommé aide-de-camp de Louis-Philippe Ier, puis aide-de-camp du duc de Nemours, le 14 septembre 1832.

Gérard venait de passer la revue d'un régiment de cavalerie en garnison à Beauvais, lorsqu'il fut subitement atteint du choléra, le 17 septembre 1832 ; il succomba le lendemain à la violence du mal. Son nom est inscrit sur le côté Nord de l'arc de triomphe de l'Étoile.

Il est enterré dans la 38e division du cimetière du Père-Lachaise.

 

Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852

 

 

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29 octobre 2012 1 29 /10 /octobre /2012 00:00

Fichier:Claude François de Malet.jpg

Claude-François Malet

 


Légion d'honneur

 

né à Dole (Jura) le 28 juin 1754 

 

mort le 29 octobre 1812

 

général d’Empire

 

auteur du coup d'État de 1812 contre Napoléon, durant la retraite de Russie

 

Pendant l'ancien régime

Membre d'une famille noble et aristocratique de Franche-Comté, il s’engage à dix-sept ans comme mousquetaire gris, dans un régiment qui est dissous en 1775.

 

Il revient dans sa famille après le licenciement de la maison du roi.

Révolution française

S'étant prononcé en faveur des idées nouvelles, il est déshérité pour son soutien à la Révolution française.

 

Chef de la garde nationale de Dole, il participe à la fête de la Fédération en 1790 à Paris.

 

Un décret du Comité de Salut Public renvoie de l'armée tous les ex-officiers de la Maison du Roi.

 

Malet, amer, s’engage alors dans l’armée, et sert comme capitaine au 50e régiment d'infanterie, dans l’armée du Rhin.

 

Il est réformé en 1795 pour cause de surplus d'officiers.


Il reprend du service, est nommé chef d’état-major de la 6e division militaire en mars 1797, puis auprès du général Championnet à l’armée des Alpes en 1799.

 

Il est nommé général le 19 octobre 1799, puis combat en Helvétie en 1801. Championnet et Masséna le citent honorablement dans plusieurs rapports.


Malet se montre hostile à Napoléon Bonaparte dès le Consulat.

Conspirateur républicain

Distrait de l'armée active, envoyé à Bordeaux pour commander le département, il vote contre le Consulat à vie, puis contre l’Empire.

 

On le relègue aux Sables-d'Olonne, où il fait éclater une opposition encore plus vive et prend l'habitude de rendre visite aux proscrits d'Oléron1 

 

En vain, essaie-t-on de le gagner en lui envoyant le titre de commandeur de la Légion d'honneur2


Quelque temps après, Napoléon se fait proclamer Empereur3

 

Il envoie sa démission.


Il est mis en disponibilité puis en non-activité le 2 mars 1805.

 

Il est nommé gouverneur de Pavie, puis de Rome en tant que surveillant des États pontificaux, il est chassé par le prince Eugène de Beauharnais pour propagande républicaine et vol (trafic avec des maisons de jeux, confiscation de bateaux de prise)

 

Après enquête, il est mis en retraite avec pensions en 1805. Il est interné de 1807 à 1808.


Malet a su se constituer un réseau au point qu'une légende veut qu'il ait appartenu à la société des Philadelphes, une société secrète républicaine. Personnage procédurier et tatillon, il devient aigri pour avoir manqué un rôle national dans une carrière politique (par deux fois, il a échoué dans la mandature de député du Jura) ou militaire1. Il est au moins certain qu'il ourdit une conspiration en 1808 avec des sénateurs républicains prévoyant d'apposer 12 000 affiches dans Paris proclamant la déchéance de l'Empire, pendant que l'Empereur est en Espagne. Trahi par un de ses complices, il est arrêté, et 55 personnes avec lui ; mais au lieu de lui infliger la peine capitale, on se contenta de le retenir dans une prison d'État à la Force en 1809. Il conçoit une deuxième conspiration le 29 juin 1809 alors que l'Empereur se trouve à Schönbrunn mais un « mouton » à la prison de la Force dénonce Malet à la police. Il est transféré à la prison de Sainte-Pélagie, puis placé en résidence dans la maison médicale du docteur Dubuisson en 1810, où il met au point son coup d’État avec plusieurs autres détenus politiques, notamment des royalistes comme l'abbé Lafon (membre de La Congrégation), Jules de Polignac ou Ferdinand de Bertier4, au point que certains historiens pensent que Malet a été manipulé par les partisans du retour des Bourbons sur le trône1.

Coup d’État de 1812

Cette détention dure depuis quatre ans lorsqu’il conçoit son plan de coup d’État. Il prépare les décrets à faire prendre au Sénat. En vertu de ces décrets, le gouvernement impérial est aboli ; un gouvernement provisoire le remplace. Le général Malet, chargé du commandement militaire de Paris, se charge des mesures d'exécution.

Ce gouvernement provisoire est composé de Mathieu de Montmorency, d'Alexis de Noailles, du général Moreau, vice-président, de Carnot, président, du maréchal Augereau, de Bigonnet, ex-législateur, du comte Frochot, préfet de la Seine, de Florent-Guiot, ex-législateur, de Destutt de Tracy, de Malet lui-même, du vice-amiral Truguet, de Volney, sénateur, et de Garat, sénateur5.

Malet prépare des instructions pour tous les hommes qui doivent être ses complices sans le savoir. Ce travail préparatoire est immense, puisqu'il faut remettre à chaque acteur un peu important, outre ses instructions particulières, des copies de sénatus-consulte et des proclamations. Dès qu'un rôle est complètement préparé, la dépêche est close, cachetée, numérotée et portée chez un prêtre espagnol qui demeure rue Saint-Gilles, près la caserne de la 10e légion.

Dans la nuit du 22 au 23 octobre, échappant aux faibles consignes sous lesquelles il était détenu, Malet annonce la mort de Napoléon, pendant la campagne de Russie6, avec l’abbé Lafon.

Revêtu de son uniforme de général de brigade, il se présente d'abord à la prison de la Force, et, par de faux ordres, en fait sortir les généraux Lahorie et Guidal ; il leur annonce que l'Empereur est mort le 7 octobre devant Moscou, que le Sénat a pris des mesures et qu'il faut marcher. Lahorie et Guidal le suivent.

Ils se transportent devant la caserne de Popincourt de la garde de Paris du commandant Soulier (qui est dissoute par la suite et forme le 134e régiment d’infanterie de ligne), qui obéit à ses ordres, suivie par la 10e cohorte de la garde nationale.

Un détachement commandé par Lahorie se dirige sur l'hôtel de Savary, duc de Rovigo, ministre de la police, en surprend l'entrée, enlève le ministre en chemise de nuit et le conduit à la prison de la Force ; un autre détachement s'empare du préfet de police et le met également en lieu de sûreté ; une troisième colonne marche sur l'hôtel de ville de Paris, et la troupe prend position sur la place de Grève, tandis que ses commandants se font remettre la clef du tocsin Saint-Jean, appellent le préfet Frochot et font préparer, par ses soins, la salle que le gouvernement provisoire doit venir occuper.

Malet se dirige ensuite sur le quartier général de la place Vendôme, qui lui offre toutes les facilités pour jouer son rôle de commandant, mais le général Hulin lui pose des questions avant d’accepter ses ordres. Voyant ses ouvertures mal reçues, Malet lui tire à bout portant un coup de pistolet qui lui fracasse la mâchoire. Malet se retrouve à l'État-major du colonel Doucet et son adjoint Laborde, chef de bataillon. Ceux-ci démasquent immédiatement l'imposteur, se jettent sur lui, le font ligoter et enfermer en prison4.

Les généraux Malet, Guidal et Lahorie, traduits le 29 octobre 1812 devant un conseil de guerre, sont fusillés le jour même dans la plaine de Grenelle avec douze autres personnes, dont un Corse, libéré de la prison de la Force et qui avait accepté de devenir préfet de la Seine et le colonel Soulier, trop naïf commandant de la 10e cohorte. Plusieurs officiers que les chefs avaient entraînés sont condamnés avec eux.

Ce coup d’État provoque la colère de Napoléon Ier : aucun membre du gouvernement impérial n’avait eu l’idée de crier Napoléon est mort. Vive Napoléon II, remettant ainsi en cause la légitimité de son pouvoir (est-il vraiment une monarchie héréditaire ou est-il resté un régime révolutionnaire bien organisé ?)7. En revanche, il déplore cette rigueur et la promptitude avec laquelle on l'a exercée8.

La bande dessinée Malet de Nicolas Juncker s’inspire de ce coup d’État.

  1. a, b et c Thierry Lentz, La conspiration du général Malet : 23 octobre 1812, premier ébranlement du trône de Napoléon, Perrin, 2012, 340 p. (ISBN 9782262032388) 
  2. il répond à M. de Lacépède, grand chancelier de l'Ordre : « Citoyen, j'ai reçu la lettre par laquelle vous m'annoncez la marque de confiance que m'a donnée le grand Conseil de la Légion d'honneur. C'est un encouragement à me rendre de plus en plus digne d'une association fondée sur l'amour de la patrie et de la liberté. »
  3. Voici la lettre de félicitations que lui adressa Malet :« Citoyen premier Consul, nous réunissons nos vœux à ceux des Français qui désirent voir leur patrie heureuse et libre. Si un empire héréditaire est le seul refuge contre les factions, soyez empereur, mais employez toute l'autorité que votre suprême magistrature vous donne pour que cette nouvelle forme de gouvernement soit constituée de manière à nous préserver de l'incapacité ou de la tyrannie de vos successeurs, et qu'en cédant une portion si précieuse de notre liberté, nous n'encourions pas un jour de la part de nos enfants, le reproche d'avoir sacrifié la leur. » En même temps, il écrit au général de division Gobert : « J'ai pensé que, lorsqu'on était forcé par des circonstances impérieuses de donner une telle adhésion, il fallait y mettre de la dignité et ne pas trop ressembler aux grenouilles qui demandent un roi. ».
  4. a et b Malet, le Dolois qui défia l'Empire [archive]
  5. Il s'agit de la liste établie par le faux sénatus-consulte rédigé par Malet, ce dernier ne s'étant pas assuré au préalable de l'adhésion de chacune de ces personnalités à la conspiration
  6. Le grand éloignement de Napoléon, son expédition au fond de la Russie, l'irrégularité et l'interruption fréquente des courriers avaient préparé les esprits
  7. « La célèbre affaire de Malet était, en petit, mon retour de l'île d'Elbe, ma caricature. Cette extravagance ne fut, au-fond, qu'une véritable mystification : c'était un prisonnier d'État, homme obscur qui s'échappe pour emprisonner à son tour le préfet, le ministre de la police, ces gardiens de cachots, ces flaireurs de conspirations, lesquels se laissent moutonnement garrotter. C'est un préfet de Paris, le répondant né de son département, très-dévoué d'ailleurs, mais qui se prête, sans la moindre opposition, aux arrangements de réunion d'un nouveau gouvernement qui n'existe pas. Ce sont des ministres nommés par les conspirateurs, occupés de bonne foi à ordonner leur costume, et faisant leur tournée de visites, quand ceux qui les avaient nommés étaient déjà rentrés dans les cachots ; c'est enfin toute une capitale, apprenant au réveil l'espèce de débauche politique de la nuit, sans en avoir éprouvé le moindre inconvénient. Une telle extravagance ne pouvait avoir absolument aucun résultat. La chose eût-elle en tout réussi, elle serait tombée d'elle-même quelques heures après; et les conspirateurs victorieux n'eussent eu d'autre embarras que de trouver à se cacher au sein du succès.» (Napoléon à Sainte-Hélène.)
  8. « C'est une fusillade, c'est du sang », s'écria-t-il à la nouvelle du jugement, « quelle impression cela va faire en France ». Ce fut à la hauteur de Mikalewka, et le 6 novembre, qu'une estafette, la première qu'on eût reçue depuis dix jours, vint apporter la nouvelle de cette étrange conspiration. À peine arrivé à Paris, Napoléon fit venir l'archichancelier, et dès qu'il l'aperçut, il courut à lui l'œil enflammé de colère : « Ah ! vous voilà, lui dit-il d'une voix tonnante; qui vous a permis de faire fusiller mes officiers ? Pourquoi m'avez-vous privé du plus beau droit du souverain, celui de faire grâce; vous êtes bien coupable ! »

« Claude-François Malet », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition] 

Bibliographie

 

 

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27 octobre 2012 6 27 /10 /octobre /2012 23:00

Claude Ignace François Michaud

MICHAUD (Claude-Ignace-François), général, naquit en 1753 à Chaux-Neuve, dans les montagnes du Jura. Engagé le 10 septembre 1780 dans le 5e régiment de chasseurs à cheval, il quitta le service après avoir fourni son temps, et rentra dans sa patrie, où il fut, en juillet 1789, nommé commandant de la garde nationale.

 

Il fit avec distinction les campagnes de 1792 et 1793 à l’armée du Rhin, et fut promu au grade de général de division par brevet du 4 vendémiaire an 2.

 

Lorsque Pichegru eut quitté le commandement de l’armée du Rhin, an commencement de 1794, Michaud en fut nommé provisoirement général en chef, C’était l’époque où la terreur, autant que l’incertitude de l’avenir, éloignait du commandement beaucoup de militaires.

 

Le maréchal Gouvion-St-Cyr en a fait dans ses Mémoires une peinture qui est très remarquable et très vraie. En entrant en fonction, Michaud écrivit, au comité qu’il se croyait peu capable de commander l’armée dans les circonstances où l’on se trouvait. Il renouvela cet aveu le 2 mars 1794 ; selon lui, son armée n’avait alors que 30,923 hommes combattants. Il avait demandé un plan d’opérations ; le comité lui écrivit :

 

« Prenez pour base de harceler continuellement l’ennemi ; éloignez-le de nos foyers, afin que vous puissiez vivre à ses dépens. Ayez toujours à votre disposition deux ou trois corps de 15 à 18,000 hommes, prêts à marcher sur les points d’attaque. Tâchez, de maintenir la bonne harmonie avec les cantons de la Suisse. »

 

La minute est de la main de Carnot. Le 23 mai, il fut attaqué sur toute sa ligne. Quoiqu’il eût obtenu des succès à la droite que Desaix commandait, l’armée de la Moselle ayant éprouvé des échecs, il fut obligé de quitter la position du Spireback pour occuper les hauteurs en avant de Landau.

 

Le 28 mai, sa gauche fut forcée, et le lendemain il écrivit au comité : « L’armée du Rhin est trop faible et sa position est des plus critiques. Je ne puis tenir contre les Autrichiens et les Prussiens réunis. Envoyez-moi des secours. » Le 8 juin, il annonce au comité que, d’après ses ordres, il a fait arrêter les généraux Delmas et Laubadère, qui sont en chemin pour se rendre à Paris.

 

Le 13 juillet, Michaud, de concert avec l’armée, de la Moselle, attaqua sur toute la ligne les Prussiens, qui occupaient le duché des Deux-Ponts. Le Platzberg, montagne élevée sur laquelle ils s’étaient établis, fut emporté à la baïonnette. Ils furent également chassés de leurs autres positions, laissant neuf pièces d’artillerie. Après ces succès, Michaud rentra à Spire et à Neustadt.

 

Le 9 août, l’armée de la Moselle entra dans Trêves. Le général Wurmser ayant repris le commandement de l’armée autrichienne, à laquelle de nouveaux renforts étaient arrivés, Michaud fit peu de progrès ; mais, après les avantages que les armées du Nord et de Sambre-et-Meuse avaient remportés, il opéra le 13 octobre sa jonction avec l’armée de la Moselle ; le 19 et le 22 octobre, il entra dans Worms, Alzey et Oppenheim. Quelques jours après, le comité de salut public ayant décidé qu’il serait chargé de diriger à la fois les sièges de Manheim et de Mayence, il écrivit pour protester contre cet arrangement, qui, selon lui, exigeait ce qui était au-dessus de ses forces.

 

Le comité lui répondit le 14 novembre : « En applaudissant à ton zèle et à ton courage, le comité pense que tu ne mets pas assez de confiance en toi-même. Il te commande de prendre Mayence et la tête de pont de Manheim. »

 

Le 25 décembre, le général écrivait au comité : « Le fort du Rhin de Manheim est en notre pouvoir. L’ennemi a capitulé après quatorze heures de bombardement. » S’étant démis quelque temps après du commandement en chef, il ne conserva que celui d’une division avec laquelle il pénétra en Hollande au mois de janvier et occupa Flessingue et Middelbourg, dans la Zélande.

 

Ayant été obligé de quitter l’armée au mois d’avril par la fracture d’une jambe, il fut remplacé par Kleber, reçut aussitôt le commandement de la Flandre orientale et de la Flandre hollandaise, et envoya à la convention une adresse énergique par laquelle il la félicitait de la victoire qu’elle venait de remporter contre la queue de Robespierre, dans les journées des 20, 21 et 22 mai. Nommé en 1798 commandant de la 13e division, il mit en état de siège et fit occuper militairement les communes de Rieux, la Poterie et Allaire, en Bretagne, comme ayant donné asile à des assassins.

 

Au mois de juillet il fut désigné, par intérim, général de l’armée d’Angleterre. Michaud fît la campagne de l’an 9 (1801) en Italie, où il commandait l’arrière-garde de l’armée aux ordres du général Brune, et il se distingua aux passages de l’Adige et du Mincio.

 

Plus tard, il soutint à la tête de l’avant-garde, un combat opiniâtre entre Citadella et Castel-Franco, poursuivit l’ennemi jusqu’à Salva-Rosa, et lui fît 800 prisonniers. A la paix, il fut nommé inspecteur général d’infanterie, commandeur de la Légion d’honneur en 1804 et obtint en septembre 1805 le commandement en chef des troupes françaises en Hollande, en remplacement du général Marmont.

 

Appelé en 1806 aux fonctions de gouverneur des villes hanséatiques, il marcha le 7 mai 1809 contre le major Schill, et le mit en fuite. Le général Michaud conserva ce poste jusqu’en 1813, et en il fut nommé chevalier de St-Louis, grand officier de la Légion d’honneur et inspecteur général de la 15e division. Depuis le licenciement de l’armée, il cessa d’être inscrit sur la liste des officiers généraux en activité, et vécut à Luzancy, près de la Ferté-sous-Jouare.

 

Il mourut en septembre 1835, à l’âge de 83 ans.

 

M. Bouchon, alors capitaine d’artillerie, prononça un discours sur sa tombe. « Le général Michaud, dit le maréchal St-Cyr dans son ouvrage sur les campagnes de l’armée du Rhin, était un patriote franc, un des meilleurs Français que j’aie connus. Nommé au commandement de l’armée du Rhin, il n’avait accepté ce poste éminent que par obéissance et comme un sacrifice que son dévouement à la patrie ne lui permettait pas de refuser obstinément. Sous sa direction, l’armée du Rhin a fait une des plus belles campagnes. Le gouvernement n’exigeait de lui que la conservation de Landau ; mais cette tâche était loin de lui suffire ; ses succès ont été aussi brillants que ceux des autres armées, auxquelles on avait prodigué toute espèce de secours. »

 

Biographie universelle et moderne, 1843

 

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25 octobre 2012 4 25 /10 /octobre /2012 23:00

Baron Percy

Nous commémorons aujourd’hui l’anniversaire de la naissance de Pierre François Percy, né à Montagney dans la Haute-Saône, le 28 octobre 1754.

 

Fils de chirurgien, il fait ses études à Paris.

 

En 1775, il est reçu docteur en médecine à la faculté de Besançon ! L’année suivante, il effectue son service militaire et obtient un brevet de chirurgien et commence sa carrière au régiment de Berry-cavalerie en 1782.

 

En 1785, Percy remporte le premier prix du concours de l'Académie royale de chirurgie.

 

Il obtient de nombreux titres dont un sur l'allaitement des nouveau-nés.

 

Sous la révolution, il est chirurgien en chef des armées, plus précisément à l'armée du Rhin. En 1794, il publie un ouvrage sur la cautérisation.

 

En 1803, il est nommé inspecteur général du service de santé des armées. C’est au poste de chirurgien en chef de la Grande Armée qu’il se retrouve au camp de Boulogne.

 

En 1804, il est Officier de la Légion d'honneur et enchaine, en 1807, avec une élection de membre de l’Académie des sciences. Il participe aux campagnes de la Grande Armée de 1805 à 1809, et met en pratique ses talents de chirurgien associés à une profonde sollicitude à l’égard des patients; En 1808, il sert en Espagne, puis en Autriche en 1809.

 

Il est présent à Austerlitz, Iéna, Eylau, Friedland.

 

Après la bataille de Wagram, il est fait baron de l’Empire et devient chirurgien en chef de la Grande Armée, le 14 avril 1810.

 

Son âge et une ophtalmie grave l'ayant éloigné de l'armée, il se consacre à l’enseignement à la Faculté de Médecine de Paris.

 

En 1814, son humanité lui vaut de soigner dans les abattoirs de Paris, réquisitionnés et opportunément transformés en hôpital, les malades et blessés, russes et prussiens abandonnés.

 

Pour ce geste de bravoure, il reçoit les distinctions honorifiques de Bavière, de Prusse et de Russie (Ordres de Sainte-Anne de Russie, de l'Aigle rouge de Prusse, du Mérite de Bavière)

 

Chirurgien consultant de Louis XVIII pendant la première Restauration, il reprendra du service aux Cent-Jours et servira même à Waterloo.

 

Durant les Cent-Jours, il est élu membre de la chambre des représentants par le grand collège de Haute-Saône.

 

Ses prises de position en faveur des blessés des armées impériales et son élection à la chambre des représentants lui valent, au retour de la monarchie en 1815, une retraite forcée.

 

Mais une ordonnance royale datée du 27 décembre 1820, le nomme membre honoraire de la section de chirurgie de l’Académie de Médecine.

 

Il meurt à Paris le 10 février 1825.

 

Il est inhumé au Cimetière du Père-Lachaise où son monument porte la mention: "Il fut le père des chirurgiens militaires"

 

Il a donné son nom à un hôpital militaire renommé (l’Hôpital d'instruction des armées Percy de Clamart)

 

Son nom est gravé sur la 10 ème colonne (pilier nord) de l’Arc de Triomphe de l’Étoile. Au final, les idées de Percy ont amené d’indéniables avancées.

 

Percy fut le premier a concevoir l’idée (avant Henry Dunant, n’en déplaise aux amis suisses) d’une société de secours, ancêtre de la Croix-Rouge et du principe de la Convention de Genève.

 

Tout comme Dominique-Jean Larrey, Percy comprit qu’il était nécessaire de prodiguer très rapidement des soins aux blessés pour éviter de cruelles interventions chirurgicales.

 

Pour réaliser cette idée, il conçut le projet d‘un corps de chirurgie mobile et mit au point un système de charrettes avec table d’opération et rideaux, secondées par un corps de soldats infirmiers emmenant rapidement les chirurgiens sur le champ de bataille.

 

Mais ce projet fut rejeté par l’administration.

 

Il proposa alors la création d’un corps indépendant de chirurgiens des armées, d’une compagnie d’infirmiers et d’un bataillon d’équipage militaire d’ambulances.

 

Le corps d’infirmiers ne fut créé qu’en 1809, puis celui des brancardiers militaires, en 1813, leur shako faisant office de trousse de première urgence.

 

Seul le principe des Bataillons d’ambulance fut admis.

 

Percy fit le premier la résection de la tête de l'humérus, inventa un système de "tire-balles" et le carquois chirurgical.

 

Il inventa également le "würst", un grand caisson attelé chargé de matériel médical et chirurgical sur lequel étaient transportés les officiers de santé afin de se rendre le plus rapidement possible auprès des blessés.

 

Le Baron Percy, chirurgien mais aussi écrivain:

Physiologie de la culotte et Journal des campagnes

Physiologie de la culotte, de la piquette et de la perruque - 1812-1822, Pierre-François Percy, ed. Millon, 26 €

Cette chronique vestimentaire et alimentaire du Baron Percy aligne mille anecdotes piquantes, jalons pour un vagabondage érudit à travers l'histoire et la géographie de l'Europe; les contacts de peau et les plaisirs de bouche sont la source de nos aises et de nos malaises, l'occasion quotidienne de flatter ou de peiner le corps : la chemise ou le mouchoir, le pain d'épice ou le foie gras, la jarretière ou la perruque, autant de supports pour la mémoire corporelle et pour l'histoire des peuples. Le chirurgien de la Grande Armée, le baron d'Empire, les raconte avec brio et bonhomie, ainsi que le passage de la toge à la culotte chez les Romains, l'invention de la tabagie à la Renaissance, les bienfaits de la piquette et les méfaits de la cravate, et la parade militaire des uniformes.

Autre ouvrage remarquable, à ne manquer sous aucun prétexte: Journal des campagnes, editions Tallandier

Considéré comme l'un des meilleurs textes de l'époque napoléonienne, par sa rigueur, son honnêteté et la qualité des détails qu'il contient, ce témoignage bouleversant rend sensibles et proches les souffrances des blessés et des malades, le rôle néfaste de l'administration de la guerre, la misère des habitants des pays dévastés, l'indicible horreur du champ de bataille au soir des combats. Oeuvre majeure sur les campagnes napoléoniennes, cet ouvrage séduit par la spontanéité et l'authenticité du regard profondément humain de son auteur. Des bords du Rhin à l'Espagne, d'Austerlitz à Friedland, en passant par Iéna et la Pologne, le Journal des campagnes du baron Percy nous dépeint les conditions d'existence, souvent précaires, des soldats de la Grande Armée.

 

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1er Consul

2 août 1802 jusqu'au 18 mai 1804

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Napoléon Ier

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18 mai 1804 au 6 avril 1814 et du 20 mars 1815 au 22 juin 1815

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