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26 septembre 2012 3 26 /09 /septembre /2012 23:00

Bataille de Buçaco (Portugal)...

Victoire de l'armée Anglo-Portugaise

 La bataille de Buçaco est à replacer dans le contexte de la guerre d'Espagne et du Portugal.

Elle a été disputée et gagnée par les forces anglo-portugaises sous le commandement de Wellington le 27 septembre 1810.

Après deux tentatives, vaines, d'envahir le Portugal, Napoléon décide une troisième invasion sous le commandement de Masséna.

Les portugais, commandés par Wellington occupent les hauteurs de Buçaco –une crête de 16 km de long environ – avec 25.000 anglais et autant de soldats portugais, qui ont pour ordre d'arrêter l'avancée des Français. Ceux-ci se heurtent aux troupes anglo-portugaises qui se sont déployées sur la pente opposée de la crête, hors de portée de l’artillerie française.

Les assauts furent livrés par les corps d'armée du maréchal Ney et du général Reynier. Malgré un combat extrêmement violent, les Français ne parvinrent pas à déloger les forces alliées et furent repoussés, subissant de lourdes pertes. Masséna ordonna alors un mouvement de rotation autour de la crête pour prendre la position de flanc. Wellington reprit le 10 octobre la marche de retraite de son armée vers Torres Vedras. Mais face à des fortifications trop puissantes, Masséna décida de prendre ses quartiers d’hiver. Manquant de vivres et harcelé par les assauts continus des Britanniques, il se résigna à la retraite en Espagne au début de 1811, après avoir perdu 25.000 hommes, capturés par les alliés ou morts de faim ou de maladie. Wellington réussit le coup de maitre de libérer tout le Portugal à l'exception d’Almeida...

 

Pour une relation détaillée de la bataille de Bussaco, on lira l’excellent article d’Alain Pigeard (revue du Souvenir Napoléonien N°484, juillet-septembre 2010).

 

Voici un passage intéressant tiré des « Souvenirs intimes et militaires du Général Victor Oudinot, duc de Reggio : Campagnes de Portugal : 1810 et 1811 », de Marc Oudinot, paru dans la revue Napoleonica (n°5, juillet 2009):

 

«...Masséna avait porté son quartier général au fort de la Conception. J’y arrivais le 15 août, jour de la fête de l’Empereur. Les préparatifs du siège d’Almeida se trouvaient à peu près terminés. L’ordre fut donné d’ouvrir la tranchée et les travaux furent continués avec ardeur jusqu’au 26 du même mois. Ce jour-là, à 7 heures du matin, une détonation épouvantable se fit entendre; deux bombes étaient tombées à la fois sur le grand magasin à poudre du château; ce fut l’éruption d’un volcan. Les trois quarts des maisons furent détruites; 500 habitants et un nombre très considérable de soldats de la garnison furent ensevelis sous les ruines. Le lendemain, toute défense étant devenue impossible, la garnison fut obligée de capituler; elle sortit de la place le 27 avec les honneurs de la guerre et nos troupes en prirent possession après 12 jours de siège. La route de Lisbonne étant ainsi ouverte, Masséna commença son mouvement offensif en direction de Coimbra le 15 septembre, se dirigeant à la tête des 6e et 8e corps sur Pinhel et Viseu; le 2e marcha sur Guarda. L’issue de cette troisième expédition de Portugal ne paraissait douteuse à aucun de nous. D’une part, la renommée de Masséna, «enfant chéri de la victoire», d’une autre, l’inaction de Wellington pendant les deux sièges [Ciudad Rodrigo et Almeida] étaient à nos yeux des gages assurés de succès. Mais la fortune des armes est inconstante, elle commençait à nous retirer ses faveurs et l’on verra bientôt, d’ailleurs, que nous n’avions pas fait à l’imprévu une part assez large. En conformité des proclamations du général [Wellington] en date des 2 et 4 août, les habitants fuyaient sous peine de mort à notre approche et laissaient désertes des villes qui avaient été riches et florissantes. Ces violentes mesures nous firent ainsi éprouver de nombreuses privations et nous étions impatients que l’heure du combat vînt y mettre un terme. Le 26 septembre, nous rencontrâmes enfin l’ennemi. Dans le but de couvrir Coimbra et la ville de Lisbonne, il prenait position avec toutes ses forces réunies sur le plateau de Buçaco qui s’élève à 300 pieds au-dessus des vallées qui l’entourent. Masséna ordonne l’attaque pour le lendemain. Seuls deux chemins rocailleux conduisaient aux Anglais. Le 6e corps, aux ordres de Ney, attaque par celui de Buçaco, en colonnes profondes et échelonnées. Reynier attaque dans le même ordre par Santo Antonio. Les escarpements rocailleux ne permettaient pas d’autres formations et l’artillerie ne pouvait suivre le mouvement. Après avoir culbuté avec leur élan accoutumé la première ligne ennemie établie sur le versant, nos troupes arrivèrent hors d’haleine et un peu en désordre sur le sommet de la montagne. Exposées à la mitraille d’une formidable artillerie et à des feux de bataillons meurtriers, elles furent chargées à leur tour et obligées de redescendre dans la plaine avec des pertes sensibles. Le général Graindorge, tué; Ferey, Foy et Simon grièvement blessés; enfin, 6.000 à 7.000 hommes hors de combat attestent à la fois l’héroïsme de nos soldats et l’impuissance de leurs efforts dans cette journée. Masséna se trouvait alors dans une de ces situations qui font peser sur le commandement une immense responsabilité: rester inactif et sans vivres au pied des montagnes, rétrograder en face d’un ennemi victorieux, passer le Mondego pour agir sur la rive gauche quand Wellington pouvait nous y prévenir; tous ces partis étaient également périlleux. Mais bientôt l’heureuse étoile du héros de Zurich et d’Essling allait de nouveau luire. Quelques jours après, une reconnaissance conduite par le général de cavalerie Sainte-Croix rencontra par hasard un paysan qui lui indiqua un chemin non gardé, à deux lieux de celui dont nous avions si témérairement disputé la possession, et qui menait à Coimbra par Cima et Scarda. La défense de ce poste était assignée au corps portugais de Grant qui n’y était point arrivé, soit que les ordres aient été mal donnés, soit qu’ils aient été mal compris. Masséna n’hésite point à prendre le chemin. Ce mouvement de flanc exécuté avec audace entre l’armée ennemie et la mer se termina sans obstacle. Wellington, qui pouvait nous assaillir sur tous les points lors de cette marche faite processionnellement, embarrassée par de nombreux blessés, nous laissa rejoindre la route de Lisbonne, où il trouva, en revanche, des chances de succès dont nous n’avions encore aucun pressentiment. Quoi qu’il en soit, l’ennemi évacua Coimbra à notre approche. Les gouvernements de France et d’Angleterre se proclamèrent hautement vainqueurs à Buçaco. La vérité est que, dans cette bataille violente et indécise, deux chefs d’armée, justement illustrés, ont l’un et l’autre commis des fautes qui rendirent la victoire équivoque, tant est difficile l’art de la guerre.

 

Qu’il me soit permis de rappeler ici un petit incident personnel, dont le récit a dû céder la priorité à l’événement capital. Après avoir reconnu avec Ney et Reynier, le 25 septembre, les positions de l’ennemi et leur avoir donné pour le lendemain des instructions détaillées, le prince d’Essling s’était retiré vers 11 heures du soir à son quartier général établi à deux lieues en arrière. En congédiant ses officiers, il leur recommanda de passer la nuit dans les maisons voisines et d’être à cheval le lendemain, à 4 heures du matin. J’allai me coucher avec un dragon d’ordonnance dans l’écurie la plus rapprochée, bien résolu à être très exact au rendez-vous. Au milieu d’une nuit fort obscure, j’entends passer l’escorte du général en chef. Le maréchal s’approchant de moi m’interpelle en ces mots: «Eh! quoi, mon cher Victor, dormir au moment de la bataille ?… Je ne reconnais pas là le fils du maréchal Oudinot… Viens me rejoindre sans retard…». Ainsi réveillé en sursaut, je bride soudain mon cheval, je le monte et, au milieu des corps de toutes armes, je franchis rapidement les deux lieues qui me séparaient du maréchal Ney. Arrivé à son quartier général, je n’hésite point à l’éveiller. « Le prince d’Essling, lui dis-je avec assurance, est déjà sur le terrain; il est surpris sans doute de ne pas vous y trouver. – C’est inconcevable, répond le maréchal; sa montre est donc en avance ? Il n’est que 3 heures et nous étions convenus de laisser reposer les troupes jusqu’à 5 heures ». Toutefois, le duc d’Elchingen se porte sur le front de bataille; son apparition prématurée occasionne une alerte, à la suite de laquelle des coups de feu sont échangés entre les tirailleurs. Sur ces entrefaites survient Masséna. Étonné de trouver l’armée sur pied avant l’heure convenue, il en demande, sur le ton du reproche, l’explication au maréchal. Celui-ci répond avec une sorte de brusquerie: «Prenez-vous-en, Prince, à votre aide de camp, il a seul le mot de l’énigme».On me fait comparaître et je soutiens en présence des deux états-majors réunis, que j’ai exécuté les ordres directs et formels du général en chef. Voyant ma conviction inébranlable, Masséna mit fin avec bonté à ce débat par le mot: Somnambule ! Somnambulisme apparent, sans doute, mais qui, en fait, n’a point existé. Je me suis endormi sous l’impression d’une ardeur belliqueuse toute juvénile. J’ai eu en songe avec le Prince un rapide entretien qui est passé dans mon esprit à l’état de réalité. L’erreur n’ayant point cessé avec le rêve, j’ai poursuivi dans la plénitude de mes facultés le but auquel mon honneur semblait intéressé, mêlant rêve et réalité. Des escarmouches étaient encore engagées entre les éclaireurs des deux armées lorsque je fus envoyé par le général en chef à Coimbra à l’effet de donner aux Anglais l’assurance que leurs blessés y recevraient les mêmes soins que les nôtres. La ville de Coimbra, dont la population s’élève à 15.000 âmes, était comme celle de Viseu entièrement abandonnée par ses habitants. Elle renferme un grand nombre de collèges et de monastères, qu’en vertu de ma mission humanitaire je fis mettre à la disposition des officiers de santé pour le service des hôpitaux. En qualité de parlementaire, je fus conduit tout de suite au Palais épiscopal. J’y trouvai un brillant officier d’état-major qui se disposait à entrer en pourparlers avec nous sur le même sujet. L’intimité s’établit vite entre gens de guerre qu’une trêve momentanée réunit éventuellement. Les meilleurs rapports ne tardèrent donc pas à exister entre l’aide de camp de Wellington et moi. Quand il fallut nous séparer, présomptueux comme on l’est au jeune âge, je le priai de me considérer comme son correspondant à Lisbonne quand les Anglais nous auraient cédé la place. Il me répondit avec finesse et réserve: «En toute chose, il faut considérer la fin. » Si j’en crois mes souvenirs, l’officier qui m’a donné cet avis judicieux était James Henry FitzRoy Somerset, devenu depuis le célèbre Lord Raglan. Cette maxime de notre bon La Fontaine était à la fois un enseignement et un pronostic. Je n’en compris l’application que quelques jours après....»

 

 

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